© Ubisoft
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En ce moment, chaque société fait ses comptes et Ubisoft, qui s’estime trop dépendante de ses sorties triple A, décide de changer son fusil d’épaule et de revoir sa stratégie pour étendre le choix de ses produits vidéoludiques.

D’après Frédérick Duguet, directeur financier de l'entreprise, il ne s’agit que d’une mise au point à des fins de communication financière. Mais cette décision implique un vrai changement de stratégie, puisqu’Ubisoft souhaite publier moins de jeux AAA chaque année et développer des free-to-play dans l’univers de ses séries fétiches.

Une année fiscale remaniée

Selon la société, le modèle en vigueur, soit 3/4 jeux triple A par an, ne semble plus en adéquation avec la dynamique de création qu'elle souhaite perpétuer. Néanmoins, Ubisoft prévoit toujours de développer des triple A, et c’est dans le but de pérenniser sur le long terme ces gros développements que la société planche sur des free-to-play haut de gamme.

Ce modèle économique devrait permettre à Ubisoft d’atténuer les coûts de développement de ces productions à grande échelle, mais il chamboule le déroulement de l’année fiscale à venir. Ainsi, jusqu’au 31 mars 2022, la société prévoit le lancement de Far Cry 6 et de Rainbow Six Quarantine, tout deux répartis sur la première moitié de l’année fiscale. Deux triple A qui s’accompagneront durant l'année de trois free-to-play : Riders Republic, The Division Heartland et Roller Champions.

Par conséquent, cette décision touche forcément les autres triple A en chantier chez Ubisoft. C'est notamment le cas de Skull & Bones qui, certainement en raison de cette nouvelle stratégie, est décalé au prochain exercice fiscal de l’entreprise, soit à partir d’avril 2022.

Toujours plus de visibilité

Toujours selon Frédérick Duguet, Ubisoft estime que cette décision est également un moyen d’augmenter les audiences de ses séries phares, et ce, de manière significative. Au vu des récents résultats d’Assassin’s Creed, qui réalise les meilleures ventes de la franchise et s’assure une visibilité encore plus importante, on peut comprendre ce choix.

Loin d’être expert dans le domaine du free-to-play, Ubisoft estime tout de même que ses premières incursions dans le milieu, avec entre autres Hyper Scape et Brawlhalla, lui ont permis d’acquérir une certaine connaissance du marché.

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Cette décision se reflète dans l’officialisation de Tom Clancy’s The Division: Heartland, développé par Red Storm Entertainment, qui est en lice pour bénéficier de ce traitement façon free-to-play et portage mobile.

Face à l’ampleur de ce nouveau défi, Ubisoft se montre raisonnable quant aux prévisions financières autour de ces différents projets. La société se dit d’ailleurs consciente du temps et de la patience nécessaires avant de pouvoir s’affirmer sur ce type de jeux et de modèle économique.

Pour Ubisoft, cette première année sera donc décisive dans ce nouvel axe de développement et d’expansion de la marque. Ainsi, si ces nouvelles ambitions fructifient et que le modèle répond bien aux attentes de la marque sur consoles et PC, le mobile devrait être l’étape suivante pour l’entreprise française.