RARE collection jeux

Dans les années 90, à une époque où YouTube, les influenceurs et autres réseaux sociaux n’existaient pas, il fallait souvent s’en remettre à son flair (ou à sa bonne étoile) pour dénicher la perle rare parmi les nombreux jeux exposés alors en grandes surfaces. A défaut de bouche à oreille ou de jaquette aguicheuse, un simple éditeur/développeur était parfois un sérieux gage de qualité. Parmi ceux-ci, Nintendo bien sûr, mais aussi Capcom ou Konami, sans oublier un certain RARE.

Aux antipodes de la bataille des téraflops, de la 4K et des 60 fps, NEO•Classics vous propose un retour vers les origines du jeu vidéo. Du titre 2D en gros pixels au moins lointain jeu à la 3D hésitante, cette chronique vous invite à (re)découvrir les pépites vidéoludiques qui ont ouvert le monde au 10e art...

Battletoads

Au début des années 90, alors que RARE a déjà édité de très nombreux jeux (Marble Madness, Cobra Triangle, Captain Skyhawk, Super Off Road, Snake Rattle n’Roll…), les joueurs NES et GameBoy découvrent l’étonnant Battletoads. Un beat’em all à l’univers déjanté, permettant d’incarner des crapauds mutants.

Battletoads

La saga, tout comme RARE, s’attire rapidement un vrai capital sympathie, et celle-ci est déclinée plus tard sur MegaDrive, sans oublier un crossover avec une autre licence phare de l’époque : Double Dragon.

La saga Battletoads s’achève en 1994 avec Super Battletoads en Arcade, mais sera de retour dans quelques jours sur Xbox One avec un tout nouvel opus (forcément) très attendu.

Donkey Kong Country

Lancé en fin d’année 1994 sur Super Nintendo, Donkey Kong Country fait l’effet d’une véritable bombe, avec des graphismes absolument hallucinants pour l’époque.

Un jeu qui adopte une technologie de « pré-rendu 3D », qui a nécessité l’acquisition de plusieurs stations Silicon Graphics, les mêmes que celles employées par les productions hollywoodiennes de l’époque.

Un jeu qui fait aujourd’hui figure de classique parmi les classiques, et que l’on prend toujours un pur plaisir à parcourir, encore en 2020. Pour la petite histoire, en Amérique du Nord, Donkey Kong Country est sorti le même jour que le 32X de SEGA, avec les conséquences que l’on connait pour le module de la Mega Drive. …

Killer Instinct

En 1994, les amateurs de bornes d’arcade découvrent un tout nouveau jeu de combat : Killer Instinct.

Un jeu là encore révolutionnaire pour l’époque, avec son lot de personnages ultra charismatiques, et une ambiance à tomber à la renverse, à base de fatalités à la Mortal Kombat et de C-C-C-C-Comboooo Breaker !

Aussi étonnant que cela puisse paraître, de ses prémices à la conception de la borne qui accueillera le jeu, Killer Instinct aura nécessité une petite dizaine de mois de développement seulement.

Un jeu décliné à la rentrée 1995 sur Super Nintendo, sur une inoubliable cartouche noire, et qui permettait de retrouver (toutes proportions gardées évidemment) toute l’expérience arcade à la maison.

GoldenEye 007

1997, Nintendo lance sa toute nouvelle console, la Nintendo 64. Pour accompagner sa nouvelle machine et sa manette si particulière, les joueurs pouvaient découvrir GoldenEye 007, adaptation vidéoludique du film James Bond éponyme.

Un FPS au réalisme impressionnant (à l’époque), encensé pour son mode solo captivant, mais aussi (et surtout) pour son mode multijoueur à quatre en écran scindé. Ecoulé à plus de 8 millions d’exemplaires, il s’agit du troisième jeu Nintendo 64 le plus vendu, derrière qui vous savez.

A noter qu’à l’origine, GoldenEye 007 était un jeu de plateforme prévu sur Super Nintendo. Il a ensuite évolué vers le rail shooter, avant de devenir le FPS que l’on connait tous.

Banjo & Kazooie

En 1998, RARE est de retour, toujours sur Nintento 64, avec cette fois un tout nouveau jeu de plateformes mettant en scène l’ours Banjo et l’oiseau Kazooie.

Un jeu de plateformes en 3D, alors comparé à Super Mario 64, qui connait un vrai succès, aidé par son univers très coloré, sa bande-son et l’aura alors resplendissante des studios RARE.

Un jeu acclamé par la critique de l’époque, soulignant notamment sa technique, mais pointant du doigt certains soucis de caméra, certains magazine allant même jusqu’à affirmer que le jeu « surpasse largement » Super Mario 64.

Perfect Dark

Au début de l’été 2000, les joueurs Nintendo 64 (encore eux !) peuvent faire l’acquisition d’un nouveau FPS : Perfect Dark.

Après GoldenEye 007, RARE se remet donc au FPS, avec une version améliorée du FPS tiré de la licence James Bond, permettant d’incarner Joanna Dark. Pour beaucoup, il s'agit là d'une « suite non officielle » de GoldenEye.

Un Perfect Dark qui nécessitait alors le célèbre RAM Pack pour profiter d’un affichage haute résolution (640 x 480 pixels) et de l’intégralité du jeu. En 2005, RARE lancera une préquelle, figurant au line-up de la Xbox 360, avec Perfect Dark Zero.

Conker's Bad Fur Day

D’abord lancée sur GameBoy avec le jeu Pocket Tales, la licence Conker connait la gloire, le stupre et la notoriété avec un épisode Nintendo 64 mémorable, lancé en 2001.

Un titre assez inclassable permettant d’incarner Conker, un écureuil alcoolique, vulgaire et violent, qui tente de rentrer chez lui après une soirée trop arrosée.

Magré son côté « mignon », Conker’s Bad Fur Day est un jeu pour adultes, bourré de violence, d’humour potache et d’éléments sexuels, sans oublier un incroyable sens de la parodie. Un titre qui a eu les honneurs d’un « remake » en 2005 sur Xbox, avec l’opus Live and Reloaded.

Starfox Adventures

En septembre 2002, RARE délaisse Nintendo pour tomber dans les bras musclés de Microsoft (contre 377 millions de dollars, soit 49% du capital). Tous les jeux prévus alors sur GameCube sont annulés… à l’exception de StarFox Adventures, lancé à la toute fin de l’année 2002 sur la console de Big N.

Un jeu qui faisait suite à Starwing sur Super Nintendo et LylatWars sur Nintendo 64, mais avec une toute nouvelle formule, proche d’un Zelda 3D. Dans StarFox Adventures, Fox McLoud est envoyé sur Dinosaur Planet, et va devoir venir au secours de la renarde Krystal.

A noter que StarFox Adventures était prévu initialement sur N64, sous l’appellation Dinosaur Planet, et ne contenait alors aucun lien avec la licence StarFox.

Un titre magnifique pour l’époque, qui scella en beauté la fin de la collaboration étroite entre RARE et Nintendo.

Kameo: Elements of Power

Au lancement de la Xbox 360, les joueurs ont non seulement pu découvrir Perfect Dark Zero, mais aussi un énigmatique Kameo: Elements of Power. Un jeu original, permettant d’incarner la petite elfe Kameo, capable de se transformer en faisant appel à divers éléments (feu, terre, glace…).

Un titre original, très coloré, et qui faisait la démonstration de la puissance de la nouvelle Xbox 360 avec des décors fouillés, un rendu de l’eau époustouflant, mais aussi de très nombreux ennemis affichés à l’écran. Bref, de quoi inciter de nombreux joueurs à passer à la "next gen" de l'époque !

A noter que Kameo était initialement prévu sur GameCube, avant d’être porté quelques années plus tard sur la console de Microsoft.

Et RARE aujourd'hui alors ?

Au début des années 2000, après avoir été (en partie) racheté par Microsoft, RARE se spécialise dans l’adaptation de jeux sur GameBoy Advance, sans oublier bien sûr d’alimenter la catalogue Xbox. La firme proposera notamment l’étonnant Grabbed by the Ghoulies sur Xbox, Perfect Dark Zero au line-up de la Xbox 360, sans oublier Viva Pinata en 2006, ainsi qu’une « suite » de Banjo & Kazooie en 2009 avec Nuts and Bolts.

On se rappelle aussi (ou pas) des titres compatibles Kinect, avec la saga Kinect Sports, sans oublier sur Xbox One le retour de Killer Instinct, la compilation RARE Replay et le plus récent Sea of Thieves.

Dans quelques jours, c’est Battletoads qui sera de retour sur Xbox, et un certain Everwild est attendu sur Xbox Series X.