Tim Sweeney
Tim Sweeney

Le boss du développeur de Fortnite, Tim Sweeney, a lâché les chevaux mardi lors de son déplacement en Corée du Sud, égratignant Google et sa cible prioritaire Apple, entreprise avec laquelle il est toujours en conflit ouvert.

Netflix, Disney+ ou Prime Video nous ont-ils pondu un remake de Règlement de comptes à O.K. Corral, le célèbre western de John Sturges (1957) ? Négatif mon capitaine. Par contre, Tim Sweeney, le patron d'Epic Games de passage en Corée du Sud, a sorti l'artillerie lourde face à Google et Apple, mardi lors d'une conférence qui, il faut le dire, se prêtait aux punchlines rien que par son thème.

Sweeney veut « arrêter Apple »…

Cette semaine, Tim Sweeney, le président-directeur général d'Epic Games, est en Corée du Sud. Il a notamment assisté, il y a quelques heures, à une conférence mondiale sur l'équité et l'anticoncurrence des écosystèmes d'application en Corée. Il faut savoir qu'au Pays du Matin calme, le Parlement a récemment adopté une loi qui exige des boutiques d'applications l'autorisation de moyens de paiement alternatifs, autrement dit d'autoriser les systèmes d'achats alternatifs.

Les géants Google et Apple avaient l'obligation de livrer des résultats probants à la mi-octobre. Un mois plus tard, Apple ne s'est toujours pas conformée à la loi. Une aubaine pour Tim Sweeney.

Le patron d'Epic Games a donc dit tout le bien qu'il pensait des deux géants américains, appelant d'abord à « arrêter Apple », qui pour lui « verrouille un milliard d'utilisateurs dans une boutique et un seul processus de paiement ». Le dirigeant est même allé plus loin, expliquant qu'à présent, « Apple se conforme aux lois étrangères oppressives qui surveillent les utilisateurs et les privent de leurs droits politiques. Mais Apple ignore les lois adoptées par la démocratie ».

… et traite Google de « fou »

Rappelons qu'aujourd'hui, Fortnite n'est toujours pas disponible sur iOS. Ce bannissement du célèbre jeu de l'App Store fait suite au lancement, en août dernier, d'une fonctionnalité permettant aux joueurs d'acheter des V-Bucks, la monnaie du jeu, auprès d'Epic directement. Cela lui permettait de contourner la commission excessive prélevée par Apple. Les décisions de justice n'en finissent plus de pleuvoir, et la dernière en date impose à la firme de Cupertino d'ouvrir son App Store à d'autres modes de paiement d'ici le 9 décembre 2021, décision contre laquelle Apple s'est portée en appel.

Outre Apple, Google, qui a également écarté Fortnite de sa boutique d'applications, en a aussi pris pour son grade. Tim Sweeney reproche à Google d'avoir facturé des frais sur des paiements qu'il ne traite pas directement. Google est « fou », a-t-il martelé. La firme de Mountain View s'est défendue par l'intermédiaire d'un porte-parole, qui affirme : « Les frais de service de Google Play n'ont jamais été simplement pour le traitement des paiements. C'est ainsi que nous fournissons gratuitement Android et Google Play et investissons dans les nombreux services de distribution, de développement et de sécurité qui prennent en charge les consommateurs et les développeurs, en Corée du Sud et dans le monde ».

Dans un monde idéal, Sweeney plaide pour une boutique unique qui proposerait à la fois les applications de Google et d'Apple, mais aussi l'ensemble des autres stores (PlayStation, Switch, Microsoft, Xbox, etc.). Un appel lancé en même temps qu'une dernière déclaration fracassante. « Si le web mondial avait été conçu après le smartphone, Apple et Google auraient bloqué tous les navigateurs web de leurs plateformes ». La hache de guerre est loin d'être enterrée.

Source : Bloomberg