Les scientifiques à l'origine des xenobots ont rapporté dans une étude que ces petits robots vivants possédaient désormais la capacité de se reproduire.
Ces « robots vivants et programmables » avaient déjà dans le passé démontré des capacités extraordinaires, comme celle de pouvoir se soigner de façon autonome.
Des organismes vivants et programmables
En 2020, une équipe de scientifiques issus de plusieurs universités avaient annoncé avoir réussi à créer les premiers « robots vivants ». Loin d'être les assemblages de métal de la culture populaire, ces robots, nommés par leurs créateurs « xenobots », sont en fait créés à partir de cellules souches prélevées sur des embryons de Xenopus laevis, une espèce de grenouille.
« Ce ne sont ni des robots traditionnels ni des espèces connues d'animaux. C'est une nouvelle classe d'artéfact : un organisme vivant et programmable », avait déclaré à leur sujet Joshua Bongard, co-leader de la recherche.
Un algorithme a été chargé de calculer les formes les plus prometteuses pour permettre à ces robots d'accomplir un ensemble de tâches. Une fois celles-ci déterminées, les scientifiques ont assemblé des centaines de cellules dans les formes choisies pour créer les xenobots, capables de se mouvoir à l'aide des impulsions des cellules cardiaques. Ils ont montré plusieurs capacités utiles au fil des expériences : en plus de pouvoir être programmés pour réaliser des tâches différentes en fonction de leur forme, ils étaient également capables de travailler en groupe et de se soigner de façon autonome. Désormais, il est démontré qu'ils possèdent la capacité de se reproduire.
Une manière de se reproduire inédite chez des organismes vivants
Durant des expériences, les scientifiques ont observé un comportement intrigant de la part des xenobots. En les mettant dans une boîte de Petri contenant des cellules souches, ils ont remarqué que les petits robots les collectaient et les réunissaient en agglomérats. Au bout d’un certain temps, ces agglomérats devenaient eux-mêmes des xenobots.
Cependant, le processus restait rare et se produisait uniquement dans des situations spécifiques. Toujours à l'aide de l'intelligence artificielle, ils ont donc cherché à déterminer la forme la plus adéquate à la reproduction. En l'occurrence, elle s'est révélée être proche du comportement de Pac-Man, permettant aux xenobots de réunir plus rapidement les cellules souches. Les xenobots ainsi créés peuvent à leur tour reproduire le même schéma de reproduction. Cette forme de reproduction, appelée « autoréplication cinétique », n’avait jamais encore été observée chez des organismes vivants.
Pour ceux que la perspective de robots vivants, programmables et capables de se reproduire de façon autonome effraierait, les chercheurs indiquent que pour le moment, les xenobots ne vivent que dans un environnement de laboratoire contrôlé et qu’ils sont faciles à exterminer, se désagrégeant de toute façon d’eux-mêmes au bout de sept jours.
Si leur découverte reste pour le moment à l’étape embryonnaire, les chercheurs espèrent par la suite qu'elle pourra être utilisée pour nettoyer les microplastiques dans les océans, dans le cadre de la médecine humaine, notamment régénérative, ou pour la réparation de circuits électriques. À noter cependant que la recherche initiale a été financée en partie par la Defense Advanced Research Projects Agency, une agence fédérale américaine chargée du développement de technologies pour un usage militaire, ce qui pourrait laisser penser que d'autres utilisations moins altruistes des xenobots pourraient être envisagées.
Source : Fast Company