L'idée est simple : filtrer le sel et les impuretés de l'eau de mer pour la rendre consommable. Mais pour ce faire, il ne faut pas que le processus consomme trop d'énergie.
Le graphène : une solution potentiellement novatrice
Le graphène est l'un des nouveaux matériaux que les scientifiques ont découverts : c'est l'université de Manchester qui l'a développé en 2002 et, depuis, les recherches sur ses potentielles applications se multiplient. Ce qui en fait un matériau intéressant est sa structure en treillis hexagonal à base d'atomes de carbone. La structure est idéale pour en faire un filtre naturel.Les chercheurs de l'université de Manchester ont déjà développé un système permettant, avec une feuille en graphène qui fait office de tamis, de filtrer les particules présentes dans l'eau de mer. Grâce à une quantité relativement faible d'énergie, les chercheurs ont pu rendre potable de l'eau salée. Mais ce système avait jusqu'à présent une faille : la feuille de graphène, immergée dans l'eau, voyait les mailles de son filet s'agrandir au fil du temps ; son efficacité s'en ressentait.
Une manière de contrôler et de bloquer l'agrandissement des mailles
Il est évident que si l'efficacité du filtrage du graphène n'est plus à prouver, l'agrandissement des mailles présentait un problème majeur, surtout pour une application industrielle. Le Professeur Rahul Nair et son équipe, de l'Université de Manchester, semblent avoir trouvé une solution. Les résultats de leurs recherches ont été publiés dans la revue Nature Nanotechnology lundi 3 avril 2017.Le professeur Nair a utilisé un dérivé du graphène, l'oxyde de graphène, pour créer une maille filtrante qu'il a fixée avec de la résine polyépoxide. Ainsi faisant, les mailles du filet sont restées de la même taille une fois le filet immergé dans l'eau. Une avancée majeure, bien qu'une application de ce type de filtrage de l'eau de mer au niveau industriel ne soit pas encore pour tout de suite.