Pas de temps à perdre ! À peine l'atterrisseur de la mission Chang'E 5 posé sur la surface lunaire, que la séquence de collecte des échantillons a pu commencer. Ce 3 décembre, le véhicule de remontée a allumé son moteur et s'est placé en orbite pour entamer le chemin de retour.
Du jamais vu depuis 1976 !
Il n'a pas le temps
En se posant sur la surface lunaire le 1er décembre, l'atterrisseur de Chang'E 5 a enclenché un compte à rebours sans retour. En effet, à l'inverse de ses cousins sur la Lune, Chang'E 3 et 4, l'atterrisseur 5 n'est pas équipé d'un petit générateur électrique fonctionnant avec des palets de plutonium radioactif. Il lui faut donc profiter de la lumière du Soleil pour garder ses batteries chargées.
Il faut donc s'occuper au plus vite de déployer le matériel nécessaire pour collecter les échantillons et se préparer à les renvoyer en orbite ! Posé sur l'Océan des Tempêtes, à quelques kilomètres des collines Louville Omega (que l'on peut apercevoir sur le fantastique panorama HD partagé par l'agence chinoise), l'atterrisseur n'a attendu que quelques heures pour actionner sa foreuse et commencer à creuser dans le sol lunaire.
Si les responsables de la mission ont été un peu avares en données, on sait toutefois que la foreuse était conçue pour pouvoir creuser jusqu'à deux mètres de profondeur.
Ca creuse, ça creuse…
Cette première opération terminée et les échantillons scellés, les équipes ont pu commander au bras robotisé différentes manœuvres pour collecter le régolithe à la surface à côté de l'atterrisseur. Une mission bien plus longue (19 heures en tout) et plus risquée également, compte tenu du fait que les Chinois n'avaient encore jamais téléopéré un bras aussi complexe sur une mission lointaine.
Il semble, d'après un communiqué de l'Académie des sciences chinoise (CAST), qu'au moins douze prélèvements ont pu avoir lieu à la surface lunaire, et que le conteneur destiné aux échantillons est plein. Au bout du bras de 3,6 mètres de long, les opérateurs disposaient également de deux matériels différents permettant la collecte, mais il semble qu'un seul des deux (une pelle rotative) ait été utilisé.
L'aventure lunaire : un défi des années 2020
C'est reparti !
Dans la nuit du 2 au 3 décembre, les opérations de récupération d'échantillon ont été stoppées, avec confirmation du franc succès pour remplir le petit caisson étanche qui contient du sol lunaire. Ce dernier a été automatiquement scellé, avant d'être transféré sur la partie haute de l'atterrisseur, le fameux « véhicule de remontée ».
Il s'agit du plus petit élément de la mission avec une masse de « seulement » 500 kg, constitué d'une partie propulsion et de réservoirs, ainsi que de panneaux solaires et d'un système de repérage et de rendez-vous en orbite.
Ce dernier s'est détaché de l'atterrisseur, puis a décollé de la Lune ce jeudi 3 décembre à 16h10 (Paris) pour se placer avec succès sur l'orbite basse ! Un événement mondial, puisque cela faisait plus de 44 ans, depuis Luna-24, qu'aucun véhicule n'avait décollé de la Lune !
Une phase de mission aussi risquée qu'inédite pour la Chine, qui a passé le cap sans souci apparent. Cela va mener à une première dans les heures et jours à venir, puisque le véhicule de remontée va rejoindre le module orbiteur, qui a permis à Chang'E 5 de faire le trajet depuis la Terre. Celui-ci est en attente : les deux systèmes doivent se synchroniser pour se « voir » en trois dimension et progresser l'un vers l'autre (à partir des 4 et 5 décembre) avant l'amarrage actuellement prévu le 5 décembre à 22h40 (Paris). Il faudra alors transférer les échantillons de l'un à l'autre avant de prendre le chemin du retour vers la Terre !
Source : SpaceFlightNow