Oui, oui, une de plus © shutterstock
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Lockheed Martin, Northrop Grumman et York Space peuvent se frotter les mains, ils vont se partager pratiquement 1,8 milliard de dollars pour construire 42 satellites chacun. La constellation de la défense américaine, la « Transport Layer » en orbite basse, sera équipée de liaisons intersatellites.

Oui, il y a (peut-être) encore la place pour une constellation…

La défense US veut sa constellation

S'il devient difficile de lister l'ensemble des projets de constellation de connectivité, il aurait été étonnant que le secteur de la défense américaine n'ait pas la sienne. La question s'était posée d'utiliser des données de constellations américaines privées… Mais ce n'est pas cette voie que l'agence de développement spatial du Pentagone, la SDA (Space Development Agency) a choisi.

Pour la « Transport Layer », après une phase 0 qui consistait à concevoir 2 x 10 satellites qui seront envoyés en orbite en 2022, la SDA a donc choisi ses trois fournisseurs pour le déploiement opérationnel. Lockheed Martin, Northrop Grumman et York Space produiront chacun 42 satellites, qui seront envoyés en orbite à partir de 2024. 126 unités donc, pour un contrat de 1,8 milliard de dollars (700 millions à Lockheed Martin, 692 millions pour N. Grumman et 382 millions pour York).

Le militaire connecté est-il meilleur ?

Pour la défense américaine, qui dispose déjà de nombreux moyens satellitaires (en particulier géostationnaires) pour ses chaînes de commandement, ses communications chiffrées et ses liaisons de données pour les drones par exemple, l'enjeu est une connectivité en réseau. Celle-ci fera la part belle aux liaisons laser intersatellites et sera donc difficile à brouiller. Cette technologie nouvelle, peu utilisée encore aujourd'hui, mais qui se développe très vite, permet d'établir des ponts de communication, un vrai « réseau orbital ».

L'objectif du « Transport Layer » serait de livrer un maximum de données directement des moyens satellites aux utilisateurs finaux. Il pourrait par exemple s'agir de transférer des images ou des relevés satellites sur les théâtres d'opérations sans avoir à passer par les serveurs de Washington. Il faudra toutefois attendre de voir ce que vont pouvoir fournir les satellites de la Phase 0, et si les 126 satellites de la phase 1 seront à l'heure pour apporter une capacité significative à la défense américaine.

Les satellites de la défense américaie sont généralement de grandes unités qui valent plusieurs centaines de millions de dollars... © US. Space Force.
Les satellites de la défense américaie sont généralement de grandes unités qui valent plusieurs centaines de millions de dollars... © US. Space Force.

Un mix technico-commercial

La mise en place d'une constellation de défense qui utilisera de petits satellites est une nouveauté pour le Pentagone. Jusqu'ici, il s'agissait plutôt de tester des équipements nouveaux, ou de phases préliminaires.

Ici, les 126 satellites, qui seront assemblées par trois industriels sur trois sites différents, seront envoyés par lots de 21 unités… Ils font intervenir deux piliers du spatial américain ainsi que York Space (fondée en 2012), à qui ce contrat donnera du poids. Les équipements embarqués seront probablement hybrides entre des composants commerciaux (bus satellitaires, panneaux, propulsion, etc.) et des éléments militaires (liaison intersatellites, antennes, chiffrage).

Source :

CNCB