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La nouvelle agence de défense spatiale américaine vient de signer un chèque de 2,37 milliards de dollars à Northrop Grumman, pour la conception de deux satellites OPIR.

Une nouvelle génération qui surveillera le globe pour prévenir les autorités des lancements de missiles.

Pluie de billets

Une bonne nouvelle de plus pour Northrop Grumman, annoncée le 18 mai par la Space Force. Pour 2,37 milliards de dollars, l'entreprise américaine va concevoir et développer deux satellites destinés à l'orbite polaire, qui feront partie de la constellation de nouvelle génération OPIR (Next-gen Overhead Persistent Infrared) de surveillance et d'alerte avancée.

Un contrat juteux, puisque celui-ci ne comprend pas la production et l'intégration des satellites, qui aura lieu entre 2022 et 2027. Il s'ancre toutefois dans la même lignée que les contrats équivalents signés par le passé : Lockheed Martin, qui conçoit les autres satellites OPIR (destinés à l'orbite géostationnaire) a d'ores et déjà reçu 3 milliards de dollars pour produire… Trois unités.

Se préparer OPIR

Il faut préciser que les satellites de surveillance et d'alerte avancée sont de véritables bijoux de technologie, destinés à remplacer, dans la décennie à venir, les satellites SBIRS (Space-Based Infrared System).

Composants essentiels de la dissuasion nucléaire américaine, ces satellites doivent couvrir en permanence l'ensemble du globe (y compris les pôles) en observant en infrarouge d'éventuels tirs de missiles. Ces derniers sont détectés grâce à la signature thermique de leur décollage, et suivis par les systèmes embarqués du satellite. Il incombe ensuite au personnel au sol de déterminer, en fonction de la trajectoire et du niveau de menace, si les Etats-Unis doivent à leur tour déclencher le feu nucléaire…

Scénario de fin du monde ? Sans doute. Mais tant que les nations disposeront des armes et des moyens de les déployer de façon discrète et rapide (par sous-marins, ou grâce à des chasseurs-bombardiers par exemple), les satellites OPIR n'auront qu'une utilité stratégique. Et pour sa défense, l'état américain dépense sans compter…

Avec leurs capteurs très perfectionnés, ces satellites détectent aussi régulièrement les éruptions volcaniques, les incendies de forêts et même les catastrophes industrielles, mais les informations collectées sur ces sujets ne sont pas partagées.

Un satellite de la constellation SBIR. © Lockheed Martin/Space Force
Un satellite de la constellation SBIR. © Lockheed Martin/Space Force

Nouvelles capacités

Les cinq satellites de la constellation Next-gen OPIR devront être déployés en orbite entre 2025 et 2029, et leur mission devrait durer une décennie.

On ne sait pas exactement en quoi ils se différencient de la génération précédente, mais d'après les commentaires de la Space Force, leurs capteurs seront bien plus performants, tandis que les satellites eux-mêmes seront équipés de mesures de défense, probablement des systèmes anti-brouillage, mais peut-être aussi des lasers aveuglants en cas d'approche ou de « visite » d'un satellite étranger…

Source :

Space News