Dynetics, SpaceX et Blue Origin auront dix mois pour développer leurs concepts et persuader l'agence en vue d'une sélection finale. Ils se partagent 967 millions de dollars…
Et leurs propositions sont toutes différentes.
Un petit pas pour la NASA…
C'était une étape du projet Artemis particulièrement attendue : alors que le programme n'avait que cinq ans pour envoyer les premiers astronautes américains (re)marcher sur la Lune, il restait à choisir un nouveau module lunaire. Cependant, même si les dossiers ont été déposés en novembre dernier, il reste de nombreuses inconnues. La NASA utilisera-t-elle la petite station Gateway dont les premiers modules ont été commandés l'an dernier ? Apparemment non. Enverra-t-elle la capsule Orion s'amarrer à un atterrisseur lunaire en attente autour de la Lune, ou feront-ils le voyage ensemble ? À combien de missions de préparation auront droit les prestataires sélectionnés, et seront-ils prêts à temps ?
En tout cas, la NASA a retenu trois entreprises finalistes, qui vont se partager 967 millions de dollars et affiner leurs dossiers et calendrier, tout en développant leurs atterrisseurs lunaires. Attention cependant, les montants ne montrent pas une préférence de l'agence… La compétition n'est pas terminée et l'agence sélectionnera en février prochain la ou les entreprises qui devront embarquer de nouveaux astronautes vers le sol lunaire, et les en ramener.
La National Team, sans surprise !
Le premier dossier est celui de Blue Origin, qui a fédéré une « National Team » avec d'autres géants de l'aérospatial américain, et remporte le plus gros chèque de 569 millions de dollars.
Il s'agit d'un assemblage de modules, chacun développé par une entreprise différente et plus ou moins indépendants, qui fonctionneront ensemble pour la mission lunaire : un véhicule de transfert de Northrop Grumman pour amener les astronautes en orbite basse autour de la Lune, un atterrisseur de Blue Origin basé sur leur projet Blue Moon, un étage de remontée et un compartiment étanche pour les astronautes conçu par Lockheed Martin, et l'ensemble logiciel géré par Draper. Ambitieux sur le papier, mais attention : si un seul prestataire ne livre pas à temps…
Dynetics passe à l'offensive !
Le deuxième finaliste est Dynetics, peu connu du grand public. Pour cette entreprise habituée des contrats de défense, il s'agit là aussi d'assembler un conglomérat et sous-traitants, mais pour faire un seul véhicule en commun. On retrouve des entreprises bien connues des contrats NASA comme Sierra Nevada (développe la petite navette DreamChaser) ou Astrobotics (qui a déjà un contrat lunaire non habité à son actif), mais aussi Thales Alenia Space. Le véhicule utilise une approche unique avec un module lunaire capable de larguer ses réservoirs vides au cours de la descente. Il présente un centre de gravité très bas et semble taillé pour se poser même dans des conditions difficiles ! Dynetics remporte 253 millions de dollars.
Surprise, Starship !
Le troisième et dernier design sélectionné est celui de SpaceX avec Starship. L'entreprise ne s'est pas alliée avec d'autres sous-traitants et continue de faire cavalier seul… Mais surprise, le véhicule proposé n'est pas vraiment le Starship actuellement en développement au Texas. Cette version lunaire spécifique se caractérise par l'absence de bouclier thermique, un double espace pressurisé avec un sas de décompression, un port d'amarrage à l'avant, des panneaux solaires et un système de freinage qui n'utilise pas ses grands moteurs Raptor à propulsion au méthane-oxygène liquide pour éviter au maximum les projections de matière, mais des propulseurs intégrés sur ses flancs.
Et vous, quel véhicule imaginez-vous se poser sur la Lune avec des astronautes ?
Source : NASA