Une… une soucoupe volante ! Sur Mars ! Oui. Sauf que c'est la NASA qui l'a envoyée sur place. Crédits : NASA/JPL-Caltech
Une… une soucoupe volante ! Sur Mars ! Oui. Sauf que c'est la NASA qui l'a envoyée sur place. Crédits : NASA/JPL-Caltech

Grâce à un survol du petit hélicoptère Ingenuity, les équipes de la NASA ont pu découvrir les restes du parachute et de la coque arrière de la mission Mars2020, non loin du delta du cratère Jezero. Une opportunité unique de voir ce matériel, sur la surface de la planète rouge depuis plus d'un an !

Deux éléments indispensables pour pouvoir descendre vers la surface…

Retour en arrière

18 février 2021. Lors de la rentrée atmosphérique de la mission Mars2020, le grand rover Perseverance est encore replié dans sa coque utilisée pour ses six mois de transfert vers Mars. En haute altitude, c'est le bouclier thermique qui subit la majorité de la chaleur induite par le freinage dans la fine atmosphère de la planète rouge, mais 4 minutes plus tard, le grand parachute s'ouvre, alors que l'ensemble fonce encore à 1 512 km/h.

Sous les yeux des caméras qui transmettront plus tard les images vers la Terre, la capsule freine, largue son bouclier ventral, et se prépare à détacher la Skycrane, dernier élément qui ira déposer Perseverance (et sous son ventre, le petit hélicoptère Ingenuity) à la surface.

Une minute et 50 secondes sous le parachute, puis ce dernier s'éjecte, et la coque arrière avec lui. Ce sont ces deux éléments, restés ensemble jusqu'à toucher la surface (à environ 126 km/h) qu'a survolé Ingenuity lors de son 26e vol le 19 avril.

La coque intacte lors de sa préparation en 2020. C'est un joli morceau ! Crédits : NASA/JPL-Caltech
La coque intacte lors de sa préparation en 2020. C'est un joli morceau ! Crédits : NASA/JPL-Caltech

Merci Ingenuity !

Le petit hélicoptère birotor, qui a depuis réussi un nouveau vol, est toujours en train de rattraper Perseverance. Ce dernier a pris de l'avance et démarré depuis le 18 avril sa nouvelle campagne scientifique, baptisée « Delta Front campaign », qui va consister à étudier les couches de sédiments de l'entrée du delta du cratère Jezero. Au menu, observations, tirs lasers et prélèvements d'échantillons à ramener sur Terre dans le futur !

Mais revenons au parachute et à la coque arrière. Les équipes ont choisi de ne pas approcher le rover de la zone, qui ne présentait pas géologiquement d'intérêt majeur, et au contraire posait des dangers (surtout si, dans un mouvement non coordonné, le rover allait s'emmêler une roue dans une suspente de parachute…). Cette nouvelle capacité de survol est donc une aubaine !

Coque et parachute sont restés ensemble jusqu'à la fin ! Crédits : NASA/JPL-Caltech

Les images sont d'ores et déjà en train d'être décortiquées au JPL (Pasadena, Californie) pour un retour d'expérience sur la coque arrière et le parachute. Son état a choqué plus d'un internaute, mais il faut savoir qu'un parachute sur Mars ne freine pas autant que dans l'atmosphère terrestre, et que visiblement la coque s'est écrasée à la verticale sur une arête rocheuse.

Les débris sont circonscrits dans un rayon de quelques mètres. Crédits : NASA/JPL-Caltech

Pollution martienne

Reste le « problème » que posent ces débris, qui n'en est pas vraiment un : à l'échelle de Mars, et même à celle du cratère Jezero, ils ne représentent rien en termes d'impact environnemental. Mais c'est aussi un sujet d'étude à moyen terme, afin de savoir si ce genre de débris (qui pour l'instant sont indispensables, on ne sait pas faire atterrir un rover d'une tonne autrement) « pollue » vraiment un site, à quelle vitesse ils sont recouverts par le sable et la poussière, et si les mesures prises en amont sur la propreté des matériaux donnent satisfaction.

Un petit survol donc, mais riche d'enseignements. Et quelles images…

Source : NASA