Vue d'artiste d'une naine blanche attirant et désintégrant son environnement. © NASA
Vue d'artiste d'une naine blanche attirant et désintégrant son environnement. © NASA

Hubble et plusieurs autres grands observatoires ont capturé des images d'un système au sein duquel une naine blanche a tant perturbé son environnement qu'elle « cannibalise » astéroïdes et/ou petites planètes locales. Une opportunité unique pour étudier, à 86 années-lumière de là, de quoi est composé G238-44.

Et peut-être le futur (très lointain) de notre propre environnement stellaire !

Une étoile bien spéciale

Pour sa fin de vie, une étoile comme la nôtre assure un spectacle à la fois très lent et particulièrement déstabilisant. À la fin de sa séquence principale, notre Soleil se transformera en géante rouge, d'un diamètre tel que Mercure, Venus, la Terre et peut-être même Mars seront partiellement ou totalement vaporisées…

Avant d'épuiser son combustible de fusion, et de passer à un autre stade, celui de la naine blanche, où une partie de sa masse est éjectée en nébuleuse planétaire et où il ne reste que le cœur de l'étoile, qui se refroidira doucement durant plusieurs milliards d'années.

Un processus qu'il est déjà possible d'observer ailleurs, comme avec la naine blanche G238-44. Cette dernière est au dernier stade depuis environ 100 millions d'années, et les perturbations que ces changements stellaires ont causé génèrent encore une véritable partie de billard, entraînant la désintégration puis l'accrétion de millions de tonnes de matériaux dans l'atmosphère de cette étoile.

Des atomes familiers

Grâce aux archives des données du télescope Hubble, mais aussi de l'ex-télescope ultraviolet FUSE et du Keck Observatory à Hawaï, il a été possible de déterminer quelles briques de base composent cet agglomérat de matière attirée et détruite par la naine blanche. Et pour la première fois, tous les indices montrent qu'il y a des matériaux rocheux et métalliques, en même temps que des glaces : azote, oxygène, magnésium, silicium, fer et autres éléments…

© NASA
© NASA

Les quantités montrent qu'il ne s'agit pas (pour l'instant) de la désintégration d'une grande planète, mais plutôt d'un ou plusieurs astéroïdes ou d'une petite lune. Ces observations ont été possibles grâce à deux années d'études et de mesures de ce système à 86 années-lumière.

De plus longues observations à venir ?

Comme dans notre propre Système Solaire, il y a donc eu là-bas des petits corps célestes gelés, mais leur composition semble sensiblement différente. « Les taux de fer et de glace d'azote suggèrent de grandes différences de formation planétaire, parce qu'il n'y a aucun objet du Système Solaire avec ces proportions », apprend-on de la NASA.

Il est aussi possible que plusieurs objets très différents fassent à présent partie du nuage de débris autour de G238-44, qui continue d'absorber ou de cannibaliser les petits corps autour de lui. Des petits corps qui ont pu rester stables durant des milliards d'années voient donc leur orbite perturbée par d'autres, et par leur étoile, avant de se morceler…

Source : NASA