Annoncée depuis presque une semaine, la tempête tropicale Ian, devenue un ouragan de catégorie 4, a touché terre en Floride hier. Outre des dégâts à Cuba et dans l'État américain, les installations spatiales des États-Unis ont tenté de sécuriser au maximum leur matériel pour reprendre les opérations au plus vite.
Et cela inclut évidemment le lanceur géant SLS pour la mission Artemis 1.
Quand l'ouragan tape à la porte
Les images dantesques de l'ouragan Ian ont dû conforter les responsables de la NASA, inquiets la semaine dernière de faire rentrer leur lanceur géant SLS alors même que la tempête pouvait encore changer de route. Certes l'opération n'est pas sans danger, les vibrations font travailler le matériel de vol, et l'envoyer dans son bâtiment d'intégration va sans doute retarder la campagne lunaire d'un mois au moins.
Mais depuis l'arrivée de l'ouragan sur la Floride, avec ses trombes d'eau et ses vents à presque 200 km/h mesurés au Sud de l'État, chacun sait que cette décision était la bonne. Le lanceur géant de la NASA est arrivé dans le VAB dans la nuit de lundi à mardi, et depuis toutes les installations ont été sécurisées. L'ensemble du centre spatial Kennedy et de la base de Cape Canaveral s'est préparé depuis plusieurs jours contre les inondations, les vents violents, la foudre et les potentiels dégâts.
Rentrez chez vous !
Cela ne concerne d'ailleurs pas que le lanceur géant SLS : tout est à l'arrêt sur place depuis deux jours (et sans doute d'ici la fin de la semaine). On peut citer la campagne de préparation de Relativity Space et son tout premier lanceur, qui a passé des tests d'allumage moteur très concluants au début du mois avant de rentrer en urgence sa fusée.
On peut également penser à SpaceX qui a gardé Falcon 9 « au chaud » plutôt que de l'amener sur son site de lancement LC-39A au centre spatial Kennedy en vue de son décollage pour la Station Spatiale Internationale… Initialement prévu le 3 octobre, ce dernier est décalé au 5 au moins, peut-être au 7 en fonction de la situation locale. Une bonne nouvelle pour Samantha Cristoforetti, qui dirige actuellement l'ISS en attendant les remplaçants… Qui eux-mêmes ont vu leur arrivée en Floride retardée : pas question de quitter Houston pour aller patauger en attendant leur décollage.
Du temps pour les bilans
Au-delà bien sûr des campagnes de vol et des opérations spatiales, il ne faut pas oublier que la « Space Coast », ce sont plusieurs milliers de travailleurs parmi les millions qui sont et seront impactés dans ces heures difficiles de catastrophe naturelle. Le spatial n'est donc pas la première priorité en Floride pour les jours à venir !
Reste qu'une fois les nuages dissipés, il sera temps de faire les comptes pour le secteur, et en particulier pour Artemis 1. La fenêtre de tir pour la Lune pourrait se rouvrir fin octobre, mais les autorités favoriseront peut-être la suivante qui est mi-novembre (et qui offre plus d'opportunités de tir), pour avoir le temps de vérifier toutes les installations ainsi que le lanceur. Patience et résilience.
Source : Spaceflightnow