Finalement, elle retournera au hangar sans que le test ne soit complété. © NASA / B. Smegelsky
Finalement, elle retournera au hangar sans que le test ne soit complété. © NASA / B. Smegelsky

Le Space Launch System et ses infrastructures n’étaient finalement pas suffisamment prêts pour le décollage. Après trois essais de compte à rebours simulé dans les conditions réelles, l’agence américaine a décidé de le ramener dans son bâtiment d’assemblage. Rien d’inattendu, mais le calendrier sera repoussé.

Pas de panique, mais toujours beaucoup de travail…

Étape par étape…

C’est l’apanage des lanceurs neufs, et de leurs zones de lancement neuves elles aussi. Même si le Space Launch System (SLS) a repris pour sa conception un certain nombre d’éléments des navettes STS, la fusée de 98 m de haut est fondamentalement nouvelle, et il s’agissait de son premier voyage vers le LC-39b, équipé pour son futur décollage. Les équipes s’attendaient donc à une multitude de petits soucis désagréables et… Elles ont été servies. À chacune des trois tentatives majeures pour exécuter le test WDR (Wet Dress Rehearsal, un compte à rebours simulé en conditions réelles, arrêté si tout va bien 9 secondes avant le décollage), la NASA a dû stopper le processus le temps d’identifier fuites et messages d’erreur de ce gigantesque système.

Problème sur les conduites d’hélium du site de lancement, fuite d’hydrogène sur les caissons d’avitaillement au pied de la fusée, vanne de pressurisation défectueuse sur le deuxième étage de SLS… Des pépins techniques que le test avait justement pour but de révéler (et en cela, c’est une réussite), et que les équipes vont pouvoir gommer dans les semaines à venir.

Prendre le temps des réparations

Samedi soir, la NASA a en effet annoncé à la surprise générale qu’elle allait ramener son lanceur géant sous la protection de son bâtiment d’assemblage (le VAB) le temps d’effectuer quelques travaux sur le site de lancement… Temps dont elle va bénéficier pour régler les détails sur la fusée elle-même. Ce n’est pas une décision à prendre à la légère : il faut plus d’une journée pour ramener SLS dans son hangar avec son véhicule à chenilles, qui mobilise plusieurs dizaines de travailleurs.

Une fois dans le VAB, les équipes pourront accéder à toutes les cases à équipements du SLS. © NASA
Une fois dans le VAB, les équipes pourront accéder à toutes les cases à équipements du SLS. © NASA

Surtout, le planning global est modifié. L’agence ne peut pas annoncer avoir passé le test de compte à rebours avec succès : avec 49 % de remplissage sur le réservoir d’oxygène et 5 % sur celui d’hydrogène, il restait encore de nombreuses étapes. Ce sont autant de détails qui pourront aussi être corrigés sur les futurs exemplaires, mais reste-il encore quelques vices cachés ? Restent donc aussi des décisions difficiles à prendre après les réparations…

Quel planning pour 2022 ?

Alors, retourner sur le site et prendre le temps de passer le test de compte à rebours simulé, ou bien préparer le lanceur pour son futur décollage et tester le compte à rebours en situation réelle ? Dans tous les cas, le lancement prévu au mois de juin (la date n’était pas précisément arrêtée) ne semble d’ores et déjà plus réaliste. Comme toujours, le projet SLS aura besoin de plus de temps…

Mais la patience, dans ce genre de projet démesuré, est plutôt une qualité : après plus d’une décennie de travaux, la NASA et les industriels du Space Launch System ne peuvent se permettre un raté pour la campagne Artemis 1. Les enjeux sont colossaux, et le soutien politique toujours fragile. Il faudra donc attendre d’en savoir plus sur une possibilité de décollage vers la Lune cet été ou à l’automne.