Le banc d'essai sur le site de Stennis. On voit le haut de l'étage qui dépasse de la structure. © NASA
Le banc d'essai sur le site de Stennis. On voit le haut de l'étage qui dépasse de la structure. © NASA

Un an après son départ du site de production, le premier étage du Space Launch System américain n'a toujours pas terminé ses essais au centre spatial Stennis. Le test « Green Run », indispensable avant l'assemblage et le premier lancement Artemis 1, se profile pour le 17 janvier.

Si tout va bien…

Au bout du suspense

Au moment où il quittait le centre spatial de Michoud, l'ambiance autour de l'étage principal du SLS (Space Launch System) était au beau fixe. L'étage avait en effet vaincu des années de retard pour finalement sortir de production et partir pour ses derniers tests avant l'assemblage et le décollage en Floride… pour un premier vol et le début de l'aventure lunaire « 2.0 » promis par les Américains. C'était le 8 janvier 2020, et malheureusement, l'étage en question est toujours sur son banc de test au centre spatial Stennis.

Sur place, les équipes ont dû faire face à un contexte difficile bien sûr, car en plus des fermetures et restrictions sanitaires qui ont eu un impact de plusieurs mois, la région est de plus en plus touchée par la longue saison des ouragans et des tempêtes tropicales dans le Golfe du Mexique. Et si l'étage lui-même est très bien protégé, il ne faut pas oublier qu'en cas d'alerte, toutes les activités sont stoppées, les équipements mis en sécurité et le site amplement évacué. Ce qui, le temps de reprendre le travail, peut retarder les tests de plusieurs jours. Le premier étage a cependant passé 7 des 8 étapes majeures, et il ne reste que le plus important, le test de mise à feu statique, baptisé « Green Run ».

L'étape 7, réussie ou non ?

Essais structurels, d'avionique, mise en place des systèmes d'urgence, tests électroniques et hydrauliques et compte à rebours fictifs avaient tous été menés début octobre. Toutefois, les équipes de Boeing et de la NASA sur place ont eu plusieurs problèmes pour valider l'étape très importante du remplissage des réservoirs en conditions de lancement. D'abord, des soucis avec la température des ergols (trop élevée) à cause de l'infrastructure au sol, puis un problème inverse quelques semaines plus tard, avant un test « réussi » le 20 décembre dernier… qui mérite tout de même des guillemets puisque l'essai s'est terminé quelques minutes trop tôt, la faute à une valve qui s'est actionnée au mauvais moment. La NASA annonce que ce problème a été réglé : la date de la mise à feu est fixée au 17 janvier.

L'ensemble de la campagne de test devait initialement durer entre 6 et 8 mois... © NASA
L'ensemble de la campagne de test devait initialement durer entre 6 et 8 mois... © NASA

Tout vient à point…

Le « Green Run » est une répétition générale du lancement à grande échelle. Ce sera d'abord un compte à rebours, qui comprendra le remplissage des réservoirs en conditions de lancement. Et il est logique de prévenir qu'avec le faible nombre de remplissages qui ont eu lieu jusqu'à aujourd'hui, les équipes pourraient bien rencontrer de nouveaux petits soucis avant l'allumage des moteurs. Si le compte à rebours arrive à zéro, les quatre moteurs RS-25 modifiés s'allumeront pour environ 8 minutes et 30 secondes de fonctionnement en continu, à la puissance qu'ils auront le jour du décollage. Et ce sera un sacré spectacle !

Un effort important pour la structure, et un stress conséquent pour ce premier bloc moteur « en quatuor » à sortir de la ligne de production. Si, et quand, les autorités de la NASA auront validé les résultats du « Green Run », l'étage sera analysé avant d'être remis en conditions de voyage, pour son départ vers la Floride et l'assemblage avec le reste des éléments SLS déjà sur place.

Un trajet qui n'est pas attendu avant la fin du printemps.

Source :

NASA