Vue d'artiste du lanceur SLS lors de son premier vol "Artemis 1". © NASA
Vue d'artiste du lanceur SLS lors de son premier vol "Artemis 1". © NASA

Alors que la date du premier vol, repoussée à 2021, n'est pas connue, la NASA continue de tester son futur lanceur super-lourd. Le programme progresse à petits pas…

Des éléments de vol commencent même à s'empiler au Centre Spatial Kennedy.

Une étape de plus

Au centre d'essais Stennis, non loin de la Nouvelle-Orléans, le premier étage du lanceur SLS (Space Launch System) est à la verticale depuis bientôt six mois. Il s'agit pourtant bien du premier exemplaire destiné à envoyer la capsule Orion en orbite (et même vers la Lune, dans un vol de test non habité). Sa campagne d'essais, qui devait initialement durer quelques mois pour culminer avec le « Green Run », un test de ses quatre moteurs sur la durée de vol (presque neuf minutes), a été amplement prolongée.

D'abord par des détails techniques, ensuite par la crise liée à la pandémie de COVID-19. Ainsi, l'étage, qui à lui seul est plus grand qu'une fusée Ariane 5, vient de terminer ses tests de l'avionique, qui pilotera SLS lors de sa montée vers l'orbite.

Une validation historique après des années de simulation, et un progrès qui aura pris pratiquement deux mois aux équipes sur place. Il reste encore cinq étapes majeures avant le test « Green Run », que bon nombre d'experts n'attendent plus avant le mois d'octobre. Et si l'une d'entre elles échoue, le programme SLS souffrira sans doute d'au moins une année de retard supplémentaire.

Une rupture pour la bonne cause

Quelques centaines de kilomètres plus loin au centre spatial Marshall, la NASA vient de terminer les tests structurels de la fusée, qui ont duré trois ans.

Produites avec les mêmes techniques que les exemplaires de vol, les différentes pièces du premier étage de SLS ont été soumises sur place à des essais de vibrations, de contractions, d'étirements et de flambage. On se souvient des spectaculaires images du réservoir d'hydrogène que les équipes avaient poussé jusqu'à ses limites en décembre dernier… Elles ont remis le couvert, cette fois pour le réservoir d'oxygène, rempli d'eau pour l'occasion, qui a également été amené jusqu'à la rupture. Au-delà de l'effet visuel, ce sont surtout des milliers de points de données que les équipes de la NASA et Boeing peuvent appliquer pour valider ou améliorer les designs existants.

En Floride, manipulation de boosters

Enfin, au Centre Spatial Kennedy, la préparation à l'assemblage des deux énormes boosters auxiliaires de SLS, qui fourniront 70 % de sa poussée initiale, ont commencé.

Leur voyage en train depuis l'Utah s'est terminé fin mai, même si les dix segments sont prêts pour leur vol depuis plus de deux ans (ils sont stockés en longue durée chez Northrop Grumman). Les équipes sur place, qui se sont déjà entraînées avec des éléments structurels, vont commencer par attacher les cônes (en haut) et les jupes sur les tuyères (en bas) avant de procéder à l'assemblage sur la table de lancement mobile de SLS.

Il ne sert à rien de prendre trop d'avance, puisqu'il faudra dans tous les cas attendre l'arrivée du premier étage (après son test « Green Run », donc), au plus tôt cet hiver.

Confiante, la NASA a récemment pré-commandé 60 éléments de boosters supplémentaires, assez pour couvrir neuf missions de SLS en tout pour la décennie à venir.

Source : NASA