Les équipes progressent, mais le Space Launch System (SLS) restera dans son gigantesque hangar au mois de février. La tension monte autour du programme Artemis, mais il reste encore plusieurs étapes à valider avant la mission Artemis I autour de la Lune.
Sur ce dossier, l'agence américaine n'a pas vraiment le droit à l'erreur.
Pas de sortie pour la St-Valentin
Depuis fin octobre, le lanceur géant SLS est totalement assemblé dans son écrin de métal, au sein du bâtiment d'assemblage vertical (VAB), au Centre spatial Kennedy. Il devait en sortir le 15 février pour être transporté jusqu'à son site de lancement, le LC-39B… mais ce ne sera pas possible : il reste trop à faire pour les équipes avant de pouvoir dire qu'Artemis I est prête pour son tir. Et ce, même s'il n'est question que d'un ensemble de comptes à rebours simulés et d'un remplissage des réservoirs, et non d'une mise à feu.
Les raisons sont multiples, et la NASA affirme dans son communiqué qu'il ne s'agit pas d'un point de blocage particulier. Il y a les effets du Covid-19 bien sûr, avec des équipes impactées en décembre et janvier (la situation s'améliore actuellement en Floride), mais aussi différents essais qui ont pris plus de temps que prévu.
Le SLS passe des tests… Encore des tests !
En novembre, ce sont toutes les interfaces avec les ombilicaux (qui amènent le carburant dans les étages) de la tour de lancement qui ont été testées, avec succès. Puis, il a fallu remplacer l'un des deux contrôleurs d'un des quatre moteurs RS-25 à la base du lanceur. Et même si le SLS est à l'intérieur de son bâtiment, cela n'a pas empêché les équipes de travailler à des comptes à rebours fictifs, menés en liaison avec le centre de contrôle du Centre spatial Kennedy, mais aussi avec Houston. De quoi mettre à l'épreuve les logiciels (tout neufs) ainsi que les interfaces électriques et électroniques de la fusée et du centre au sol.
Globalement, tout se passe bien, mais il y a du retard. En ce mois de février, il faudra enlever les échafaudages autour de la section moteur, mettre des jupes thermiques autour de la base des tuyères, et installer le système de destruction (sauvegarde) au cas où le lanceur poserait un risque lors de son décollage.
Écartez-vous, on sort !
La date supposée de la « grande sortie » de SLS est attendue autour du 8 mars, actuellement. Le décollage, lui, n'aura pas lieu avant avril, mai ou juin. Car en plus de la préparation du lanceur, il faut que la Lune soit au bon endroit pour pouvoir en faire le tour ! Ce ne sera pas un problème aussi épineux que s'il fallait viser une autre planète, mais la fenêtre de tir est réduite à environ deux semaines sur cinq.
L'agence américaine est sous pression pour qu'Artemis I soit une réussite, les sommes engagées sur le lanceur, sur Orion, comme sur le programme lunaire représentant plusieurs dizaines de milliards de dollars depuis 2010. Un échec serait malvenu…
Source : Spaceflight Now