L'entreprise, qui fait office de référence pour l'aménagement des espaces réduits, avait envoyé des designers s'inspirer des simulations de mission martienne. Elle souhaite désormais proposer ses propres solutions.
De Mars à la Terre...
Pour de futurs voyageurs vers Mars ou la Lune, les espaces ne ressembleront pas forcément à ce que Hollywood a pu nous proposer. À l'image de la station spatiale internationale au sein de laquelle chaque volume peut être exploité pour une expérience, il faudra optimiser au maximum ces habitats pour qu'ils soient efficaces, mais aussi agréables à vivre : pas facile lorsqu'il n'y a que quelques mètres-cube à disposition.En 2017, Ikea avait envoyé une équipe de designers visiter la base MDRS (Mars Desert Research Station) dans le désert en Utah (USA) : une base de « simulation » utilisée par des équipes de recherche, mais aussi des étudiants, pour de courts et moyens séjours. On y teste les conséquences de l'isolation, les conditions d'une mission, la réaction des participants à tel ou tel événement, ainsi que les différentes options de recherche qui s'offriront (peut-être) un jour à des humains sur Mars. L'habitat (le Hab) mesure 8 mètres de haut et comporte deux étages : laboratoire et atelier en bas, chambres et cuisine en haut. Six personnes doivent y cohabiter.
Imprononçable, mais confortable
Si l'expérience de 2017 visait pour les designers d'Ikea à s'imprégner de ces difficultés pour créer des objets plus pratiques pour de petits espaces sur Terre, les rôles ont à présent été inversés : Ikea a en effet proposé à Christina Levenborn d'aménager l'intérieur du MDRS pour le rendre plus efficace et pratique. Un exercice qui a porté ses fruits : des meubles reconfigurables et assemblables pour l'atelier et le laboratoire, des ensembles empilables et pliables pour les espaces communs, des crochets, rangements organisés et ambiances tamisées pour les (minuscules) chambres individuelles... Ce sont d'ailleurs ces dernières, qui sont les seuls espaces véritablement personnels, qui ont demandé le plus de travail, l'objectif étant de ne pas faire ressentir l'isolement, tout en offrant un lieu « confortable et rassurant ».Ikea ne vise (pas encore) Mars
La designer a pu s'appuyer sur des années de recherche sur les petits espaces, compilant notamment des milliers d'interviews, dont les résultats sont publiés dans les rapports (publics) d'Ikea nommés « Life at Home ». L'exercice, en plus d'être un challenge, tendait également à montrer que même si les besoins et les objectifs de vie évoluent, avec des humains qui pourraient se rendre « ailleurs », il resterait toujours des composantes essentielles pour un « chez soi » : parmi elles, le besoin de se réunir et de disposer ensemble d'une sensation de sécurité, de confort et de bien-être.Source : Fast Company