La NASA enverra deux de ces quatre nouvelles missions explorer le Système Solaire

Eric Bottlaender
Par Eric Bottlaender, Spécialiste espace.
Publié le 17 février 2020 à 13h00
Io Jupiter lune
La lune-volcan Io, autour de Jupiter.

L'agence américaine a sélectionné les finalistes du programme « Discovery », qui ont un an pour finaliser leur proposition.

Au menu ? D'excitantes missions vers la planète Venus, la lune de Jupiter, Io, et la lune de Neptune, Triton.


Un grand bol de découvertes

Discovery, c'est le programme qui a donné le feu vert à des missions comme Kepler, Dawn ou InSight : des propositions scientifiques pour mieux comprendre l'Univers en général et notre Système Solaire en particulier. Et malgré un plafond budgétaire avoisinant les 500 millions de dollars (hors lancement), ces dernières ont souvent révolutionné notre vision des sciences planétaires. Les sélections ont lieu tous les cinq ans environ, et c'est dans ce cadre que la NASA a annoncé les finalistes pour les missions numéro 15 et 16 du programme Discovery, après six mois d'étude des 16 dossiers déposés.

De l'audace !

Les quatre missions finalistes sont toutes inédites :

  • VERITAS (Venus Emissivity, Radio Science, InSAR, Topography, and Spectroscopy) est une sonde qui serait envoyée en orbite de Venus, équipée d'un nouveau radar à synthèse d'ouverture pour détecter en détail les éléments de sa surface, à travers son épaisse atmosphère, mais aussi d'un capteur infrarouge. L'objectif est simple : cartographier Venus en détail et répondre à quelques grandes questions sur son volcanisme et sa tectonique des plaques.

  • DAVINCI+ (Deep Atmosphere Venus Investigation of Noble gases, Chemistry, and Imaging Plus) est une autre mission à destination de Venus. Cette fois, c'est une traversée de l'atmosphère, inédite, qui est proposée. La mission serait courte : le véhicule freinerait et descendrait dans l'enfer vénusien pour transmettre des données de composition, ainsi que des images de la surface dans les dernières minutes. Une expérience bien plus aboutie que celles ayant fourni les derniers relevés atmosphériques de Venus, menées par la NASA en... 1978 !

  • IVO (Io Volcano Observer) partirait pour un plus long voyage, afin d'aller survoler une dizaine de fois et à courte portée la « lune volcan » de Jupiter. Unique dans le Système Solaire, elle est encore mal connue, et les équipes scientifiques veulent comprendre ses mouvements de magma, l'influence des forces de marée de Jupiter et ses éruptions.

  • TRIDENT est une proposition alléchante pour une mission au long cours. Il faudra en effet qu'elle aille survoler Triton, une lune de glace unique en orbite autour de Neptune. Cette dernière n'a été survolée qu'une seule fois en 1989 par Voyager 2 et, depuis, les scientifiques veulent en savoir plus. Sa surface interroge, il est probable qu'elle abrite des cryovolcans, une petite atmosphère et des océans en profondeur. La sonde n'en ferait qu'un unique survol (comme New Horizons avec Pluton) mais enregistrerait un maximum de données pour lever le voile de ses mystères.


Un an pour convaincre

Les quatre équipes qui ont proposé ces missions vont recevoir une enveloppe de 3 millions de dollars chacune pour faire évoluer leur concept vers un dossier de mission solide (instruments précis, masse, puissance requise, budget exact...) pour une sélection finale qui aura lieu en janvier-février 2021 si tout va bien. La NASA choisira alors deux missions pour un départ en 2025-26.

Source : JPL
Eric Bottlaender
Spécialiste espace
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (3)
Kahn-San

pour Trident, pourquoi juste un survol de Triton ?
ça demanderait trop d’énergie pour une mise en orbite et une observation plus longue ?
ou la sonde ira observer un autre astre (avant ou après son survol de Triton)

ebottlaender

C’est effectivement une question d’énergie. Pour garder un budget « raisonnable » et l’atteindre dans un délai inférieur à quelques décennies de trajet, la sonde n’aura pas les moyens de freiner pour se mettre en orbite de Neptune (ou Triton d’ailleurs).

Kahn-San

merci pour la précision :wink:

Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles