Les équipes d'ingénieurs ont remis en service la sonde après un problème survenu le 25 janvier, au cours duquel la sonde s'était d'elle-même mise en sécurité.
Échanger des signaux avec Voyager 2 prend 34 heures minimum.
Space-bouillotte
Depuis la fin de l'été 1977, les deux sondes Voyager explorent notre Système Solaire pour nous permettre d'en savoir plus sur ses planètes, mais aussi sur l'influence du Soleil et des autres étoiles sur les zones les plus éloignées, jamais visitées. Toujours actives, elles doivent leur longévité à leurs petits réacteurs RTG (Radioisotope Thermoelectric Generator) qui convertissent la chaleur de petits palets de plutonium en électricité. Toutefois, au fur et à mesure des années, la radioactivité du plutonium a baissé et les réacteurs RTG des deux sondes ne produisent plus assez d'électricité pour effectuer trop de tâches simultanément. C'est en partie pour cela que Voyager 2 a basculé dans un mode de sauvegarde d'urgence ce 25 janvier.Allo ?... Allo ?
Ce jour-là, la sonde devait effectuer une mesure de calibration du champ magnétique en réalisant un tour à 360° sur elle-même. Or pour une raison pour l'instant encore inconnue, la manœuvre a pris du retard et le système qui devait s'allumer ensuite a tenté de prendre le relais. Résultat, il n'y avait plus assez de puissance à bord : l'ordinateur de Voyager 2 a exécuté un programme de sauvegarde (avec du matériel informatique de 1977, rappelons-le) et a donc coupé tous ses systèmes pour se contenter de communiquer avec la Terre. La sonde aura dû attendre sa réponse plus d'un jour et demi plus tard : il a fallu 17 heures pour que le message atteigne la Terre, quelques heures pour que l'équipe d'ingénieurs interprète les signaux de télémesure avant d'envoyer leurs instructions, qui ont à leur tour mis 17 heures pour rejoindre la sonde, 18,5 milliards de kilomètres plus loin.Deux voyageurs dans la nuit
La situation n'est pas encore totalement revenue à la normale, mais la sonde se trouve aujourd'hui à nouveau dans un mode de fonctionnement classique. Même si les équipes et la direction des missions de la NASA reste consciente que les deux Voyager ne pourront maintenir leurs activités pour très longtemps (on évoque 2025), les quelques kilo-octets de données qu'elles renvoient sont les uniques relevés d'un environnement aussi lointain, qui ne sera pas re-visité de sitôt.Source : NASA