Après 42 ans et près de 20 milliards de kilomètres chacune au compteur, les infatigables sondes Voyager 1 et 2 arrivent en bout de course en raison d'une production d'énergie diminuant d'année en année. La NASA a choisi d'effectuer quelques manœuvres délicates pour continuer l'aventure et gagner encore quelques précieuses années !
Lancées en 1977, les sondes Voyager 1 et 2 ont depuis longtemps atteint leurs objectifs scientifiques en survolant des planètes comme Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune, mais aussi leurs satellites, à l'instar d'Europe, Titan, Io, Callisto, Ganymède, et ainsi de suite. Malgré tout, ce programme qui est certainement le plus prolifique de toute l'histoire de l'exploration spatiale n'est pas tout à fait terminé !
Des choix délicats mais judicieux
Toutes deux parties dans des directions différentes, les sondes Voyager se situent maintenant à plusieurs dizaines de milliards de kilomètres de notre chère Terre et sont les premiers engins de conception humaine à nager au-delà de l'héliopause, en plein milieu interstellaire.Aux confins de l'espace, certains instruments de ces sondes qui ont marqué l'histoire renvoient encore des données vers la Terre dans le cadre de leur mission VIM (Voyager Interstellar Mission), des informations précieuses et d'une grande rareté.
Maintenant âgées de 42 ans, les sondes Voyager 1 et 2 sont confrontées à une inéluctable baisse de leur production d'énergie via leurs trois générateurs thermoélectriques à radioisotope, un système qui permet de produire de l'énergie grâce à la chaleur émise par la désintégration radioactive du plutonium 238. Pour prolonger encore de quelques années la durée de vie de ses sondes, la NASA se voit donc contrainte de prendre de difficiles décisions en choisissant quels équipements doivent être, ou non, désactivés pour économiser de l'énergie.
Dans son communiqué, l'agence spatiale explique : « Chaque engin spatial produit environ 4 watts de moins d'électricité chaque année. Cela signifie que les générateurs produisent environ 40% de moins que lors de leur lancement il y a près de 42 ans, limitant ainsi le nombre de systèmes pouvant rester actifs. »
Les sondes Voyager confrontées au froid galactique
C'est ainsi que l'équipe scientifique et les responsables du programme ont décidé il y a peu de désactiver plusieurs des instruments de Voyager 2, le dernier en date étant le dispositif de chauffage du Cosmic Ray Subsytem (CRS).À l'heure actuelle, cet instrument continue d'envoyer des données, mais peut-être plus pour longtemps puisqu'il n'est désormais plus réchauffé contre le froid galactique. La NASA explique qu'il est actuellement soumis à une température de -14 °C, ce qui est encore loin des -45 °C auxquels il avait été soumis lors d'une série de tests avant son lancement. L'agence spatiale américaine nous rappelle par ailleurs que d'autres instruments de Voyager ont déjà connus des températures bien plus extrêmes, ce fut notamment le cas du spectromètre de Voyager 1 qui a continué de fonctionner malgré une température de -79°C.
Edward Stone, ancien responsable du programme, que l'on peut voir en compagnie d'une maquette de Voyager à l'échelle 1 ci-dessus, explique que « chaque jour est un jour de découverte » compte tenu des régions de l'espace qu'arpentent ces deux engins. Un fait qui explique simplement pourquoi la NASA tient tant à prolonger leur durée de vie.
Source : Communiqué NASA