Dix ans après le lancement du télescope spatial Kepler et seulement quelques mois après la fin de sa mission, la toute première candidate repérée par l'outil vient enfin d'être confirmée comme exoplanète.
Kepler-1658 b - antérieurement connu sous les noms de KOI-4.01, puis KIC 3861595 - vient enfin de voir son statut d'exoplanète être validé.
Un parcours semé d'embuches
Découverte le 7 mars 2009 grâce à Kepler, cette exoplanète a demandé bien du fil à retordre aux chercheurs. En effet, bien que Kepler ait permis de découvrir des milliers d'exoplanètes, sa méthode de détection (méthode de transit) ne permet pas toujours d'être assuré à 100 % que les objets détectés sont bel et bien des exoplanètes, puisque d'autres phénomènes peuvent tromper le télescope. Il aura finalement fallu plus de 10 ans aux chercheurs pour confirmer la primo détection de Kepler, la faute à des estimations initiales faussées de l'étoile autour de laquelle gravite l'exoplanète.D'abord perçu comme un faux positif, les récentes recherches d'une équipe internationale d'astronomes dirigée par Ashley Chontos ont finalement eu raison de ce casse-tête et ont pu présenter leurs travaux lors de la cinquième conférence scientifique Kepler / K2 à Glendale en Californie.
Un casse-tête résolu grâce à de nouvelles observations
La chercheuse en charge des travaux a déclaré lors de cette conférence : « Notre nouvelle analyse, qui utilise des ondes sonores stellaires observées dans les données de Kepler pour caractériser l'étoile hôte, a démontré que l'étoile est en réalité trois fois plus grande que ce que l'on pensait auparavant. Cela signifie que la planète est trois fois plus grande, révélant que Kepler -1658b est en fait une planète très chaude, semblable à Jupiter ». Seulement, malgré ces nouvelles données, il a fallu à l'équipe d'Ashley Chontos confirmer leurs arguments par le biais de nouvelles observations.Dan Huber, coauteur de l'étude, explique : « Nous avons alerté Dave Latham (astronome principal du Smithsonian Astrophysical Observatory) et son équipe a rassemblé les données spectroscopiques nécessaires pour montrer sans ambiguïté que Kepler-1658b est bien une planète ».
Les chercheurs expliquent également que vu de la surface de la planète, l'étoile hôte de Kepler 1658 b (son nom est simplement Kepler 1658) apparaitrait comme 60 fois plus grande que le Soleil vu depuis la Terre. L'exoplanète serait, elle aussi, environ 50 fois plus massive et trois fois plus grande que le Soleil. Elle orbite par ailleurs à une distance orbitale de 0.05 UA - seulement deux fois le diamètre de son étoile - ce qui en fait l'une des planètes les plus proches autour d'une telle étoile.
Ashley Chontos conclut en déclarant : « Kepler-1658 est un exemple parfait de la raison pour laquelle une meilleure compréhension des étoiles hôtes d'exoplanètes est si importante. Cela nous indique également qu'il reste de nombreux trésors dans les données de Kepler ».
Source : Institute for Astronomy / University of Hawaii