Malgré la concurrence féroce de Waze et Google Maps, Coyote continue de faire de la résistance avec son application pour smartphone et ses boitiers d’aide à la conduite. Pour faire face à ces services gratuits aux budgets quasiment illimités, l’entreprise française met le turbo sur les innovations technologiques. Alertes en temps réel, sécurité prédictive, commandes vocales…. Voici quelques-unes des promesses de son dernier modèle de boitier Coyote UP.
Depuis son lancement en 2006, Coyote n’a cessé d’améliorer son concept basé sur les alertes remontées par sa communauté forte de plus de 5 millions d’utilisateurs. Outre une application mobile (Android et iOS) très populaire, sa gamme de boitiers d’aide à la conduite se compose désormais de trois modèles : le Mini très apprécié des motards, le NAV+ incluant un système de navigation GPS et qui représente le haut du panier, et le tout dernier Coyote UP positionné en milieu de gamme.
Outre les fonctionnalités qui font le succès du service communautaire, le Coyote UP intègre un nouvel assistant vocal maison. Cette innovation très attendue apporte une importante couche de sécurité supplémentaire, car elle permet aux utilisateurs de déclarer ou confirmer les alertes vocalement sans avoir à quitter les yeux de la route et enlever une main du volant.
Le principe est simple : il suffit de prononcer « Hey Coyote » pour commencer à dialoguer avec l’assistant virtuel. « Avec ce nouveau produit et cette nouvelle fonctionnalité, nous illustrons tout le potentiel et savoir-faire de notre société. Ce développement, réalisé en France, nous permet d’avoir encore plus d’arguments pour défendre notre leadership européen » déclarait Benoit Lambert, Directeur général de Coyote, lors du lancement du nouveau boitier.
Le Coyote UP tient-il vraiment toutes ses promesses ? Pour le savoir, nous avons roulé durant deux mois à ses côtés sur les routes françaises.
Caractéristiques techniques
Compact et léger (140 g), le UP bénéficie d’un format idéal pour ce type d’appareil. Ni trop grand, ni trop petit, il s'intègre très facilement dans tous les types de véhicules sans encombrer leur habitacle. Le dispositif embarque un petit écran tactile de 3,5 pouces lumineux et bien contrasté qui demeure parfaitement lisible même en pleine lumière. Outre les commandes tactiles et vocales, il dispose d’un gros bouton central physique dédié à la déclaration des alertes. Limité à moins d’une heure d’autonomie, le boitier est fourni avec différents accessoires pour pouvoir le fixer sur la planche de bord et l’alimenter.
Il comprend un support de fixation (à scotch double face) qui se pose idéalement à plat dans le champ de vision du conducteur, un chargeur allume-cigare et un câble d’alimentation USB-C. On regrette que Coyote n’ait pas pensé à ceux qui changent régulièrement de véhicule en fournissant un support de fixation amovible doté d’une ventouse ou d’une pince pour grille d’aération. Outre un module Bluetooth pour connecter des appareils audio, le UP possède une connexion 4G qui améliore la couverture et la réception des alertes de la communauté.
Interface et ergonomie
Au fil des années, Coyote a développé une interface aussi simple qu’intuitive. Malgré la petite taille de l’écran, un coup d’œil suffit pour visualiser les différentes informations affichées en permanence sur l’écran d’accueil : vitesse, limitations de vitesse, nombre de membres (appelés « éclaireurs ») présents dans un rayon de 15 km (devant vous sur l’autoroute ou autour de vous en ville) et l’indice de confiance moyen variant de 1 à 3 étoiles. En fonction des aléas de la route, l’affichage évolue et indique par exemple la prévision des dangers sur les 30 prochains kilomètres, la distance restante de la zone d’alerte, ou encore le nombre d’éclaireurs ayant confirmé l’alerte.
Une pression sur le bouton central permet d’accéder et signaler les différentes alertes via la page « Déclarations ». Au total, Coyote propose douze types d’alertes telles que « Danger temporaire », « Ralentissement », « Véhicule arrêté », « Objet sur la voie », « Chaussée dégradée » ou depuis peu le « Personnel autoroutier » créé en partenariat avec Autoroutes Trafic. Il suffit de sélectionner sur l’un des choix proposés et appuyer sur le bouton « Confirmer » pour que l’information soit immédiatement retransmise à la communauté.
Même si Coyote a simplifié au maximum les interactions avec le boitier, signaler ou confirmer manuellement une alerte peut s’avérer dangereux en fonction des conditions routières. La commande vocale permet de pallier ce problème de sécurité qui faisait défaut jusqu’ici à Coyote, mais aussi à Waze.
Un assistant vocal qui change tout
Comme avec Siri, Google Assistant ou Alexa, il faut toutefois un certain temps d’apprentissage pour se faire clairement comprendre. Après avoir prononcé « Hey Coyote » pour activer l’assistant virtuel, il faut énoncer distinctement la réponse ou la commande. Pour que cela fonctionne, la meilleure solution consiste à mémoriser les différents types d’alertes afin de pouvoir les énoncer textuellement. Contrairement aux dires de Coyote, il n’est pas vraiment possible de dialoguer en « langage naturel » avec l’assistant vocal.
Ce dernier est toutefois capable de comprendre certaines commandes non référencées comme « Hey Coyote, il y a un radar» ou « Hey Coyote, signaler verglas »et de les interpréter par « Danger temporaire » ou « Route glissante ». La réactivité et la compréhension de l’appareil varient énormément en fonction du bruit ambiant et de la qualité de la connexion réseau, mais cela fonctionne plutôt bien dans l’ensemble.
Pour le reste, le UP propose toutes les fonctionnalités phares de Coyote. Même si l’appellation « Avertisseur de radars » est proscrite depuis plusieurs années, personne n’est dupe…
Les assistants d’aide à la conduite comme le UP sont avant tout plébiscités par les utilisateurs pour leur capacité à détecter la présence des radars fixes et mobiles. Dans ce domaine, le service français demeure indétrônable, et cela même face à au géant Waze. Sur près de 2 000 km parcourus durant l’été sur les routes françaises, le service ne nous a jamais fait défaut. Il nous a systématiquement avertis de la présence des radars et de la maréchaussée sur notre parcours qu’il traduit par « Danger temporaire ».
Des alertes prédictives pertinentes
Les autres alertes de Coyote (informations trafic en temps réel, signalisation des dangers, rétrécissement de voie, personnel autoroutier…) ne manquent pas d’intérêt et renforcent considérablement la sécurité au volant. Sans compter la nouvelle technologie d’alerte de sécurité prédictive lancée fin 2019. Disponible uniquement en France et en Belgique pour le moment, celle-ci permet de prévenir le conducteur à l’approche d’un virage dangereux.
Pour cela, Coyote a développé un algorithme qui combine des données cartographiques aux informations de décélération captées sur les boitiers de ses utilisateurs via leur accéléromètre intégré. Deux types d'alertes pouvant être combinées sont disponibles : un mode préventif qui indique la vitesse la mieux adaptée pour aborder ces virages, et un mode dynamique qui avertit le conducteur lorsque sa vitesse est trop élevée. D’autres services prédictifs devraient suivre dans les années à venir sur le service communautaire.
Faut-il craquer pour le Coyote UP ?
Avec les alertes prédictives et l’assistance vocale, le UP constitue sans nul doute le meilleur boitier jamais conçu par la marque. Chez Coyote, les clients de l’application et ceux des boîtiers ne sont malheureusement pas logés à la même enseigne.
La formule d’abonnement de l’application mobile revient à 5,99 €/mois sans engagement, contre 12,99 €/mois pour les boîtiers avec un engagement minimum d’une année ! Commercialisé à 229 €, auquel s’ajoute donc un abonnement de 12,99 €/mois (avec un mois offert), le UP n’est pas donné. A notre grand regret, le fabricant ne propose plus aucune formule sans engagement pour les clients des boîtiers. Si les professionnels de la route et les « gros » rouleurs y trouveront encore certainement leurs comptes, les utilisateurs occasionnels en seront pour leur frais.
Pour ces derniers, nous ne saurions que leur conseiller l’excellente application mobile de Coyote, dont celle pour iOS qui dispose de la confirmation vocale depuis le 18 juin 2020. Il ne fait aucun doute que l'entreprise va continuer de développer son assistant vocal et de le déployer peu à peu sur l’ensemble de ses supports. Mis à part les détails qui fâchent, le service français constitue un co-pilote de premier plan dont il devient difficile de se passer, notamment pour les longs trajets.