CES 2016 : un salon de l'auto technologique en devenir

Romain Heuillard
Publié le 15 janvier 2016 à 17h21
En quelques années seulement, le CES est devenu, entre autres, un salon de l'automobile à part entière, conformément à ce que l'organisateur avait annoncé au CES Unveiled Paris. La première édition de cette nouvelle ère a néanmoins une odeur de pétard mouillé.

Le CES et son organisateur rebaptisés pour l'automobile

Année après année, le CES a fait de plus en plus de place à l'automobile. Tout a commencé en 2011, quand Ford y a présenté la Focus électrique. L'année suivante, Audi y dévoilait en avant-première le système d'info-divertissement et la planche de bord de la future Audi A3, avant d'en révéler la carrosserie. Il a depuis été imité par d'autres constructeurs.

Cinq ans plus tard, le CES n'est plus le « salon de l'électronique grand public », du moins plus seulement. C'est d'ailleurs officiel, le sigle a renié cette année sa signification originelle, sans pour autant en adopter de nouvelle. Ne dites plus Consumer Electronics Show, dites simplement CES.

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En parallèle, l'organisateur s'est lui aussi rebaptisé. Ce n'est plus l'association de l'électronique grand public (CEA pour Consumer Electronics Association) mais l'association de la technologie grand public (CTA pour Consumer Technology Association).

Tout un symbole, pour ce salon presque cinquantenaire, devenu l'un des sinon le plus gros au monde, où le magnétoscope, le CD et la HD ont fait leurs débuts.

CES, vecteur d'une image de modernité

Cette année, l'automobile a donc, plus que jamais, occupé une place importante. C'était l'une des grandes tendances prédites par l'organisateur, au même rang que l'Ultra HD, la réalité virtuelle ou la « sensorisation ».

De fait, ce sont deux constructeurs automobiles emblématiques qui ont ouvert puis clôturé la journée des conférences de presse : Ford, centenaire et inventeur de la voiture individuelle, puis Volkswagen, numéro un mondial.

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VW a d'ailleurs fait du CES un instrument de sa relance. Aux lendemains du scandale des moteurs polluants, le constructeur allemand y a effectivement créé l'événement en y exposant une nouvelle voiture de série ainsi qu'un concept de microbus, tous deux 100% électriques, avec l'ambition de moderniser son image.

Chevrolet, filiale de General Motors, numéro trois mondial, y a quant à lui présenté un modèle notable. La nouvelle Bolt est effectivement une voiture 100% électrique associant une autonomie honorable de 320 km à un tarif raisonnable de 30 000 dollars. Elle constitue ainsi le premier compromis intéressant entre la luxueuse Tesla Model S et la multitude de voitures 100% électriques d'appoint (dont le rayon d'action est limité à 150 km).

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Faire acte de présence

Pour autant, le pan salon de l'automobile du CES aura finalement laissé une odeur de pétard mouillé.

De multiples acteurs de l'électronique grand public ont effectivement évoqué l'automobile, mais souvent très brièvement, seulement pour en être. LG par exemple s'en est tenu à une seule phrase lors de sa conférence de presse, pour affirmer qu'il participait à l'essor de la voiture moderne, probablement par le biais de sa filiale LG Display.

Rares sont ceux qui lui ont consacré une part significative de leur conférence. Ce fut néanmoins le cas de Qualcomm, qui a annoncé le Snapdragon 820 Automotive. Ou de Panasonic, qui a rappelé sa position de numéro un des fournisseurs de batteries automobiles, et exposé un concept d'habitacle.

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Mais dans l'ensemble, les constructeurs sont restés timides. Toyota, Kia et dans une moindre mesure Mercedes-Benz se sont par exemple contentés d'exposer leurs plans en matière de recherche et développement pour la voiture 100% autonome. Ils sont surtout venus faire acte de présence, prendre la température.

Enfin, la veille de la journée des conférences, un nouveau venu avait choisi le CES pour se lancer officiellement. La start-up Faraday Future a effectivement officialisé FFZero1, un concept 100% électrique sensationnel mais irréaliste. Certes il repose sur une plateforme modulaire qui préfigure des voitures de série plus conventionnelles, mais à ce stade il n'a pas de quoi venir concurrencer directement Tesla Motors, contrairement à ce qu'on attendait. En somme, une annonce trop nébuleuse, au terme d'une campagne de mise en bouche trop prétentieuse, qui aura laissé l'opinion publique indifférente.

En tant que salon de l'automobile, le CES 2016 n'aura donc été qu'un pilote. Il a indéniablement du potentiel, tant l'automobile et l'électronique convergent. Mais il a encore une belle marge de progression, et devra faire ses preuves, dès 2017. Entre temps, le Mobile World Congress et dans une moindre mesure l'IFA pourraient eux aussi devenir deux nouveaux rendez-vous du secteur de automobile.

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