De multiples facteurs mettent déjà en difficulté la production de semi-conducteurs à Taïwan. La sécheresse actuelle ne va rien arranger.
L'industrie des semi-conducteurs repose grandement sur plusieurs pays d'Asie du Sud-est, et Taïwan n'est clairement pas le dernier d'entre eux. Si l'île a très bien géré la crise liée à la pandémie de Covid-19 sur le plan humain, cela n'a pas été sans bousculer certains pans de son économie.
Une production déjà sous pression
Elle a ainsi été contrainte de repenser l'organisation de certaines activités avec quelques retards de production à la clé. Elle a surtout été contrainte de s'adapter aux nouvelles exigences d'autres marchés : ainsi, la demande sur certains types de composants n'a jamais été aussi forte entraînant d'importantes pénuries.
Un problème qui ne devrait pas s'arrêter de si tôt puisqu'après les questions sanitaires, les contraintes de réorganisation du travail et la très forte croissance de la demande, Taïwan doit affronter des conditions climatiques peu propices à la production de composants électroniques, très exigeante en eau.
Des réserves d'eau au plus bas
Il faut effectivement savoir que depuis déjà plusieurs semaines, l'île doit faire avec une importante sécheresse. La semaine dernière, M. Lai Chien-Hsin, Directeur-général de la Water Resources Agency de Taïwan, a tenu une conférence de presse afin d'expliquer les défis auxquels l'île est aujourd'hui confrontée.
Taïwan connaît une saison particulièrement sèche alors que la période des typhons n'a pas été aussi active que les années précédentes. Si un typhon est destructeur, il s'accompagne de précipitations indispensables à l'approvisionnement en eau de l'île. Conséquence logique : les principaux réservoirs sont au plus bas.
Approvisionnement par camions
Les autorités de l'île utilisent un système sur quatre couleurs - vert, jaune, orange, rouge - pour quantifier les problèmes et les restrictions. Plusieurs districts sont ainsi passés en orange. Les industriels concernés doivent encore réduire leur consommation d'eau de 11% alors qu'une réduction de 6% leur avait déjà été imposée. Une mesure qui devrait courir jusqu'à mai.
TSMC est logiquement touché dans la mesure où ses usines consomment de grandes quantités d'eau. Pour continuer à faire tourner ses chaînes, la société fait venir, à prix d'or, des camions-citernes : l'objectif affiché est d'avoir un impact le plus faible possible sur les productions et, en tête de liste, celles de composants pour Apple, AMD, NVIDIA et Qualcomm.
Source : WCCFTech