Mises en lumière depuis quelques mois grâce au phénomène Bitcoin, les crypto-monnaies restent encore un concept méconnu du grand public. Mais après notre article théorique du mois dernier, nous vous proposons aujourd'hui de prendre une longueur d'avance, et de passer à la pratique en construisant de A à Z votre propre machine à sous.
Les plus vieux d'entre vous se souviennent certainement du Pif Gadget de leur enfance, et de sa fameuse machine à fabriquer des œufs carrés. Arrivé à l'âge adulte, il est temps de passer aux choses plus sérieuses et de monter une machine à fabriquer... de l'argent ! Évidemment il ne s'agit en aucun cas de jouer les faux-monnayeurs, mais plutôt d'aborder le sujet "Bitcoin et dérivés" d'un point de vue extrêmement pratique. Que ceux qui ne sont pas familiers avec le concept des crypto-monnaies n'hésitent pas à lire notre précédent dossier, ils y trouveront tous les éclaircissements théoriques nécessaires.
Aujourd'hui, notre propos est donc de comprendre l'intérêt d'un rig de minage et, surtout, d'en étudier la construction pas à pas, façon "do it yourself". Cette activité dépasse de loin le simple montage d'une configuration PC standard, puisqu'il faut carrément fabriquer une structure apte à accueillir les éléments informatiques. En effet, les boîtiers vendus dans le commerce ne sont pas faits pour abriter et ventiler correctement quatre puissantes cartes graphiques tournant à fond 24h/24. Mais avant de rentrer dans le vif du sujet et de déployer nos talents de bricoleurs, quelques conseils de bon sens s'imposent...
Avertissements
La fabrication de la structure du mineur est une véritable activité de bricolage, qui demande donc de prendre des précautions afin de ne pas se blesser.
Travaillez en toute sécurité ! Comme toute activité de bricolage, les opérations détaillées dans ce guide nécessitent de prendre des précautions adaptées. Aménagez soigneusement votre espace de travail, protégez-vous correctement (à l'aide de lunettes de protection, de gants, etc.), ne vous précipitez pas et prenez le temps de vérifier votre montage. Enfin, entreposez votre mineur dans un endroit sûr, à l'abri des éléments, doté d'une ventilation suffisante, et hors de portée des enfants. Prenez les précautions nécessaires pour éviter tout risque de choc électrique et d'incendie. La rédaction décline toute responsabilité en cas d'incident et de dégât humain ou matériel résultant de l'assemblage d'une machine de minage.
Les courbes du Bitcoin le prouvent : la valeur des cryptomonnaies est encore loin d'être stabilisée. On peut donc gagner gros... ou perdre tout autant !
La construction et l'utilisation d'une machine de minage doit être considérée comme un hobby, pratiqué à vos risques et périls. S'agissant de monnaies virtuelles émergentes, un phénomène monétaire radicalement nouveau et dont le statut légal commence à peine à se préciser, le minage n'offre aucune garantie de rentabilité à court, moyen ou long terme. À ce stade, toutes les cryptomonnaies, y compris Bitcoin, doivent être considérées comme des devises expérimentales, qui pourraient être définitivement perdues, ou dont la valeur pourrait devenir nulle si l'intégrité du réseau était compromise ou du simple fait des lois de l'offre et de la demande.
De même, prenez toutes les précautions nécessaires pour protéger vos avoirs virtuels en chiffrant et en sauvegardant votre porte-monnaie, ainsi qu'en protégeant votre machine contre les virus et autres trojans, sous peine de vous les faire dérober. À ce jour, toutes les transactions de cryptomonnaies, qu'elles soient ou non autorisées, sont irréversibles.
Il n'est pas nécessaire d'entreposer votre mineur dans un datacenter, mais évitez tout de même les endroits trop exigus.
L'utilisation d'une machine de minage entraîne des nuisances significatives, notamment sonores (ventilations multiples avec machine ouverte), et sous forme de dégagements importants de chaleur. Avant d'entreprendre le montage d'un mineur, assurez-vous que votre réseau électrique et la configuration de votre logement vous permettront de le faire tourner tout en maintenant des conditions acceptables de confort et de sécurité.Avec une puissance estimée à 1085 petaflops, le réseau Bitcoin constitue actuellement, et de loin, le supercalculateur le plus puissant de la planète. Si les mineurs de Bitcoins armés de GPU ont longtemps fait la loi sur ce réseau colossal, l'arrivée de puces dédiées spécialement au minage de Bitcoins (ASICs), bien plus rapides et moins gourmandes en énergie, a changé la donne. Miner des Bitcoins à l'aide de GPU (et donc de la machine que nous allons construire) reste encore relativement rentable, mais ce ne sera plus le cas dans quelques mois, avec l'augmentation exponentielle de la puissance du réseau provoquée par l'arrivée des ASICs.
Ceux qui souhaitent aujourd'hui se lancer dans le minage de Bitcoins ont donc plutôt intérêt à se pencher sur les produits proposés par Avalon, Butterfly Labs ou KNCMiner. Attention cependant, les temps de livraison pour les précommandes sont souvent très longs, et lincertitude continue de planer sur l'industrie des ASICS Bitcoin, qui en est encore à ses balbutiements.
Pourquoi, alors, monter une machine de minage à base de GPU en 2013 ? La réponse réside dans les « alt-coins », ces cryptomonnaies alternatives lancées dans le sillage de Bitcoin. La plus connue d'entre elles - et sans doute la seule valeur sûre du lot à ce stade - n'est autre que Litecoin. Litecoin (LTC) utilise un algorithme de chiffrage différent de celui de Bitcoin (Scrypt au lieu de SHA-256) dans le but explicite de préserver le plus longtemps possible la dimension démocratique du minage. En effet : l'algorithme Scrypt, volontairement gourmand en mémoire, ne peut pas pour l'instant être traité par des unités de calcul spécialisées (comme des FPGA - puces programmables, ou ASICs - puces spécialisées).
Les batteries de cartes graphiques restent le seul moyen de miner efficacement des Litecoins, ainsi que plusieurs autres cryptomonnaies émergentes (souvent dérivées de Litecoin et donc basées également sur l'algorithme Scrypt). La valeur de Litecoin, qui reste très volatile, a beaucoup augmenté depuis le début de l'année 2013, et cette monnaie semble s'imposer comme la cryptomonnaie complémentaire de choix. Plusieurs sites de vente l'acceptent déjà comme moyen de paiement, et son introduction est prévue pour le courant du mois de juillet sur Mtgox, la plus célèbre bourse de Bitcoins. Ce qui devrait augmenter sa visibilité, sa liquidité et faciliter son acceptation contre des biens et services.
Mineur, un choix économique
La plupart des mineurs (les personnes, pas les machines) envisagent cette activité afin d'obtenir un revenu complémentaire. La rentabilité du minage d'alt-coins peut être évaluée à l'aide de sites comme www.dustcoin.com ou www.coinchoose.com qui évaluent en temps réel la rentabilité des différentes cryptomonnaies en fonction de la difficulté relative et de leurs cours sur les plateformes d'échange. Il devient ainsi possible de calculer le rendement du minage d'une monnaie en fonction de la consommation électrique. Cependant, étant donné la jeunesse de la plupart des « alt-coins » et leur volatilité, la valeur prédictive à long terme reste très discutable. Avec Dustcoin et Coinchoose, il est facile de savoir quelle cryptomonnaie est la plus rentable à un instant donné.
Dès lors, plusieurs stratégies sont possibles. Nombreux sont les mineurs qui vendent une partie de leur production sur les marchés afin de couvrir leurs frais courants, puis conservent leur excédent, ou les échangent contre d'autres monnaies pour spéculer à la hausse. D'autres amassent tout simplement un maximum de pièces virtuelles, sans trop se poser de questions, dans l'espoir que leur cours s'envolera un jour ou l'autre. Dans tous les cas, une étude attentive de ces marchés est nécessaire afin d'élaborer une stratégie personnelle cohérente.
Mineur, un choix idéologique
Au-delà de la dimension purement économique, devenir mineur c'est également militer en faveur d'un système monétaire alternatif, décentralisé et régi par des règles mathématiques, donc objectives. Le mineur devient partie intégrante d'un réseau peer-to-peer d'émission et de validation des transactions. En minant une cryptomonnaie, il contribue à la sécurisation du réseau et vote avec sa puissance de calcul. Certains mineurs adoptent une stratégie opportuniste et choisissent de miner la monnaie la plus rentable du moment. D'autres, au contraire, restent fidèles à une cryptomonnaie donnée et jouent un rôle actif dans leur communauté.Certaines cryptomonnaies se sont ainsi dotées en un temps record d'une communauté très active, qui milite afin d'améliorer la reconnaissance de leur monnaie, de favoriser le développement d'applications et de services innovants, de promouvoir son adoption par les commerçants et le développement d'un marché d'échange contre des biens et services. Il y a fort à parier que la dimension communautaire jouera un rôle majeur dans le succès - ou l'échec, et donc la disparition - de la pléthore de nouvelles monnaies apparues ces derniers mois.
Environnement logiciel
La plupart des logiciels nécessaires existent aussi bien sous Linux que sous Windows. Pour des raisons de simplicité de configuration, c'est ce dernier que nous allons utiliser pour notre machine. Mais les utilisateurs les plus à cheval sur la sécurité pourront naturellement se tourner vers une solution 100% Linux. Dans tous les cas, il est important de mettre à jour les pilotes correspondant aux cartes graphiques, en évitant tout de même les versions beta, pas encore éprouvées par la communauté.À chaque monnaie ses spécificités
Chaque monnaie possède des caractéristiques propres et un porte-monnaie virtuel (« wallet ») permettant de stocker les pièces virtuelles et de réaliser des transactions. La plupart d'entre elles disposent d'un site web officiel, et les nouvelles cryptomonnaies sont généralement annoncées dans la section « cryptomonnaies alternatives » (en anglais) du principal forum consacré à Bitcoin. Les logiciels spécialement dédiés au minage sont spécifiques à l'algorithme utilisé. Dans le cas des monnaies basées sur l'algorithme Scrypt, comme Litecoin ou Feathercoin, les deux principaux logiciels sont Cgminer et Reaper.Cependant, il s'agit de logiciels en ligne de commande dont la configuration n'est pas très aisée. Il est indispensable de consulter la documentation spécifique à chaque monnaie pour éditer les fichiers de configuration, et de créer manuellement un fichier batch afin de lancer le programme avec les paramètres désirés. Heureusement, l'application GUIMiner Scrypt offre une interface graphique pour ces deux logiciels, qui sont d'ailleurs directement intégrés en son sein. Elle permet ainsi de configurer plus facilement les sessions de calcul (une par carte graphique) en fonction de la « coin » choisie, et d'y ajouter des instructions spécifiques au besoin.
Le minage collectif, une solution de choix
Toutes les cryptomonnaies sorties à ce jour reprennent le principe de récompense de Bitcoin. Pour chaque bloc de transaction validé par un mineur en résolvant un problème mathématique, le mineur reçoit un certain nombre d'unités monétaires (25 BTC toutes les 10 minutes environ pour Bitcoin). La durée de validation des blocs et la récompense par bloc sont propres à chaque monnaie (50 LTC toutes les 2,5 minutes environ pour Litecoin, par exemple). Plus la puissance totale du réseau (hashrate) augmente, plus la récompense par unité de puissance de calcul diminue, et plus il devient difficile pour un mineur « solo » de résoudre un bloc. Le minage solo était une excellente solution lors des débuts de Bitcoin et Litecoin, mais il s'agit aujourd'hui d'un exercice très ingrat, où la chance joue une part prépondérante. Il peut s'écouler des jours, voire des semaines ou des mois avant qu'un mineur ne résolve un bloc de transactions. Durant toute la période qui précède ce mini-jackpot, ses revenus seront nuls. Ce phénomène baptisé divergence (« variance » en anglais) rend très difficile toute projection de revenus.C'est pourquoi l'immense majorité des mineurs s'inscrivent sur des « pools » (groupements de mineurs) et mettent en commun leur puissance de calcul, permettant ainsi au groupe de résoudre des blocs avec une certaine régularité. Les opérateurs de ces « pools » prélèvent en général un modeste pourcentage (généralement 1 ou 2%) sur les revenus du groupe et reversent le reste aux mineurs proportionnellement à leur puissance de calcul. Les mineurs obtiennent ainsi des revenus beaucoup plus réguliers, dont l'évolution dans le temps est bien plus facile à prédire. Il suffit pour s'inscrire de créer un compte sur une « pool » (comme http://mining.bitcoin.cz pour Bitcoin ou https://give-me-ltc.com pour Litecoin), auquel seront associés des ouvriers (« workers »), c'est à dire un ou plusieurs mineurs, voire une seule carte graphique. On configure ensuite son logiciel de minage pour qu'il se connecte au serveur de la pool en utilisant l'identité de l'ouvrier voulu. Le site de la pool permet de suivre quasiment en temps réel ses gains et le degré d'activité des ouvriers, et donc de détecter d'éventuels problèmes. Les listes de pools font souvent l'objet de fils de discussions dédiés dans la section « cryptomonnaies alternatives » (en anglais) de Bitcointalk.
Attention ! La participation à une « pool » comporte cependant certains risques, comme le hack et le vol de « coins », ou encore la possibilité de malversations de la part des opérateurs. Il est fortement conseillé de transférer régulièrement ses fonds vers son porte-monnaie et de vérifier la réputation des opérateurs par le biais des forums comme bitcointalk.org.Nous avons opté pour une configuration optimisée pour le minage, c'est à dire visant à limiter les dépenses, tant en termes d'investissement que de consommation énergétique, aux éléments directement utiles pour l'extraction de pièces virtuelles. Ceci explique donc le choix d'un processeur bon marché à faible consommation, et d'une quantité de RAM relativement standard.
Pour des questions d'architecture, les cartes graphiques Nvidia sont beaucoup moins efficaces que les Radeon en ce qui concerne le minage, dans des proportions telles que l'achat de cartes AMD s'impose sans discussion possible dans ce cadre particulier. Le minage étant une activité très intensive (qui utilisera en continu 99% de la puissance de calcul de vos cartes), il est recommandé d'opter pour des modèles robustes dotés d'une ventilation efficace, comme par exemple les Sapphire 7950 Vapor-X. Certains modèles d'entrée de gamme, comme la XFX 7950, affichent par exemple des performances inférieures à celles d'une Vapor-X. L'overclocking de la mémoire et du GPU a généralement un impact assez modeste sur la puissance de calcul, mais libre à vous de tester différents réglages afin d'optimiser votre rendement.
La vitesse des ports PCI-Express utilisés n'entre pas en ligne de compte pour le minage, qui se contente d'une bande passante très réduite. Vous pouvez donc sans problème utiliser de puissantes cartes graphiques PCIe 16x sur des ports PCIe 1x à l'aide de câbles d'extension. Chaque carte fonctionnant comme une unité de calcul indépendante, l'utilisation du CrossFire est inutile, voire contre-productive. Cependant, si vous avez opté pour une carte comportant 4 ports PCIe 16x et même si l'activation du CrossFire d'ATI diminue légèrement les performances (d'environ 5%) pour le minage, rien ne vous empêche d'utiliser votre machine infernale pour le jeu vidéo afin de profiter des performances graphiques exceptionnelles offertes par 4 cartes graphiques haute performance. Si telle est votre intention, il faudra alors opter pour un processeur plus puissant et une quantité de RAM appropriée afin de pouvoir optimiser les performances de la configuration. Le cas échéant, vous veillerez naturellement à couper l'application de minage durant vos sessions de jeu.
Si nous avons opté pour une configuration comportant 4 unités de calcul (cartes graphiques Radeon), sachez qu'il existe de nombreuses cartes comportant 5 ports PCIe (comme la Gigabyte GA-970A-D3 AM3+). Certaines cartes spécialisées proposent même davantage de ports - 8 dans le cas de la Big Bang-Marshal B3 de MSI - et permettent de monter des configurations délirantes, avec une alimentation adaptée.
D'ailleurs, il est parfois difficile de se procurer des alimentations très puissantes. Il est de plus préférable de les « sous-exploiter » afin de prolonger leur durée de vie. Vous pourrez donc opter pour une configuration utilisant simultanément plusieurs alimentations. Dans ce cas, vous aurez besoin d'un adaptateur de type Add2Psu afin de relier et de synchroniser vos alimentations.
Liste des composants
Nous avons profité de l'assemblage de notre mineur pour tester deux configurations différentes : une à base de Radeon HD 7950 et une à base de Radeon HD 7970. Les composants que nous avons retenus sont donc :- 1 processeur faible consommation (AMD Sempron 145)
- 1 carte mère dotée de 4 ports PCI-express (Asus M5A99FX PRO R2.0)
- 4 cartes graphiques Radeon HD 7950 ou 7970 (Sapphire 7950 Vapor-X, MSI 7970 Power Edition 3GDS Ghz)
- 1 alimentation 1200W (pour les 7950) ou 1600W (pour les 7970) (Cooler Master Silent Pro 1200W, LEPA 1600W)
- 8 Go de RAM
- 1 disque SSD de faible capacité
- 4 câbles d'extension (« risers ») PCIe 16x
Note : Peu courants sous nos latitudes, les câbles d'extension PCIe sont facilement trouvables sur eBay (cherchez « PCIe powered riser »). Certains peuvent être alimentés (à l'aide d'une fiche Molex ou SATA), afin que le courant soit prélevé au maximum sur l'alimentation. Ainsi, la durée de vie de la carte mère, qui doit dans le cas contraire alimenter 4 cartes (ou plus) par le port PCI-Express, se voit prolongée.
En raison de la nature très intensive du minage, les cartes dégagent une chaleur impressionnante. Il est donc nécessaire de favoriser leur aération et de maximiser l'écart séparant chaque carte (d'où l'utilisation des câbles d'extension PCI-Express évoqués précédemment). Les boîtiers ou tours standard sont totalement inadaptés pour l'assemblage d'un mineur dédié, et il faut construire une structure ouverte afin d'optimiser les flux d'air et l'emplacement des différents composants. Nous vous proposons ici une structure sur mesure permettant d'accueillir 4 cartes Radeon HD 7950 ou 7970. Il s'agit d'une base polyvalente, que vous pourrez tout de même adapter à vos besoins, en fonction des dimensions de votre carte mère, votre alimentation ou vos cartes graphiques.
Outils recommandés
Même s'il est toujours possible d'improviser avec du matériel de bricolage basique, nous vous conseillons de vous munir dans la mesure du possible des outils suivants :
- Outil multifonction de type Dremel + disque métal de type Speedclic + mèche de perçage
- Lime
- Cutter
- Tournevis
- Pince/clé pour écrous
- Fer à souder + étain + éponge
- Ruban adhésif isolant
- Lunettes de protection
Eléments nécessaires
Au delà des outils, un passage dans un magasin de bricolage s'impose pour récupérer ces éléments :
- 7 tubes carrés PVC blanc 2,35 cm / 1 m
- 16x connecteurs PVC 4 branches (ou 12 connecteurs PVC 4 branches et 4 connecteurs PVC 3 branches)
- 3 profilés cornières acier perforés 1,55 x 1,55 cm / 1 m
- 30 tiges filetées avec boulon diam. 4 mm + rondelles
- Scotch isolant (pour les soudures)
- Fil électrique 4 x 40 cm - basse tension
- Attache-câbles
Afin de démarrer et rebooter facilement la machine, vous aurez également besoin de ces derniers éléments, facilement trouvables en magasin d'électronique ou d'informatique :
- 2 LED 5 mm 3,3V
- 2 interrupteurs poussoirs momentanés (microswitchs)
- 4 rallonges d'alimentation pour ventilateurs (utilisés comme connecteurs pour les prises boitier - Power, Reset)
Note : Certaines cartes mères possèdent des interrupteurs Power/Reset intégrés, comme la MSI Z77-GD65 (7 ports PCIe dont 3 en 16x) ou l'ASRock 970 Extreme4 (5 ports PCIe dont 3 en 16x) et permettent donc d'allumer directement le mineur sans interrupteur externe. Si vous souhaitez réduire le plus possible les opérations de bricolage, optez pour un modèle de ce type. Vous pourrez ainsi vous abstenir de passer au magasin d'électronique et de manier le fer à souder.
Préparation des tubes PVC
Les tubes PVC constituent l'ossature principale de la structure que nous allons monter. Pour mieux nous y retrouver, nous allons nommer les différentes sections de cette ossature en fonction de la position de la structure lors du montage, et non de la position finale de la machine. Appelons "Bas", "milieu" et "Haut" les trois cadres horizontaux, et "Face avant" et "Face arrière" les deux cadres verticaux, selon le schéma suivant :Strictement identiques, "Bas" et "Haut" seront constitués de sept morceaux chacun, répartis ainsi :
"Milieu" sera constitué des quatre morceaux suivants :
Parfaitement semblables, "Face avant" et "Face arrière" seront constitués de cinq morceaux chacun, répartis ainsi :
Afin de minimiser les pertes, il convient de bien réfléchir avant de se mettre à découper les tubes et de répartir au mieux les différentes sections. Marquez les traits de découpe à l'aide d'un feutre pour CD/DVD, et utilisez du ruban adhésif coloré pour légender vos pièces et ne pas les mélanger par la suite. Nous vous proposons la répartition suivante :
Note : si certains de vos éléments informatiques ont des dimensions hors normes, il vous faudra naturellement adapter les mesures. De même, ce guide de montage peut servir de base pour construire un mineur muni de huit cartes graphiques. Il suffit pour cela "d'allonger" suffisamment les sections de tubes qui font ici 41 centimètres.
Découpe des tubes PVC
Pour sectionner les tubes, vous pouvez par exemple utiliser un cutter dont la lame a été préalablement chauffée ou une scie à métaux. Nous avons retenu pour notre part un outil multifonction de type Dremel (bien connu des modders et amateurs de modélisme) équipé d'un disque de découpe. Dans tous les cas, portez des lunettes de protection pour que les petits déchets "en fusion" n'atteignent pas vos yeux !Montage des tubes PVC
A l'aide de 6 connecteurs PVC à 4 branches, assemblez les tubes "Bas" de 9 cm, 21,5 cm et 41 cm. Si vous souhaitez que rien ne dépasse du haut de votre mineur, utilisez plutôt 2 connecteurs à 3 branches pour la droite du cadre "Bas".
Plaques de fixation pour l'alimentation
Après chaque découpe dans les plaques métalliques, pensez à arrondir les coins pour ne pas vous blesser par la suite.
Plaques de fixation pour le disque dur
Plaques pour l'alimentation (suite)
Plaques pour le disque dur (suite)
Même principe pour le disque dur : on place correctement les sections de cornières, on marque les zones à percer, on les ôte, et on fixe les plaques à l'aide de quatre tiges.
Fixation de la carte mère
LED
Les boutons Power et Reset, ainsi que les LED Power et HDD seront installés sur le cadre Bas. Pour relier les interrupteurs aux connexions de la carte mère destinées aux boîtiers, nous utilisons de simples rallonges d'alimentation pour ventilateurs, qu'il va tout de même falloir adapter pour ce nouvel usage... et elles-mêmes rallonger à l'aide de fils électriques classiques. Cette partie du montage est certainement la plus délicate, puisqu'elle demande de réaliser des soudures. Mais rappelons que vous pouvez toujours vous procurer une carte mère munie nativement d'interrupteurs si vous souhaitez sauter cette étape. Sur deux faces du montant "Bas" le plus éloigné de l'emplacement pour l'alimentation, marquez des zones de découpe d'une taille correspondant à vos interrupteurs et LED.
Placez les interrupteurs et LED dans leurs emplacements respectifs. Si jamais l'un de ces éléments ne tient pas bien, rajoutez un point de colle.
Si votre carte mère est fournie avec un monobloc pour les connexions boîtier, branchez les prises ventilateurs femelle dessus. Dans le cas contraire, vous les brancherez directement sur la carte mère par la suite.
Milieu
Retournons maintenant à des opérations de montage très simples, en commençant par le cadre du milieu, constitué de quatre morceaux de tubes et quatre connecteurs.
Faites le tenir à l'aide des sections "face avant" et "face arrière" de 10 centimètres, puis ajoutez les sections de 27 cm "au bas du Bas" et les sections de 14,2 cm.
Fixations pour alimentation (fin)
Découpez deux sections de cornière supplémentaires pour finaliser les fixations destinées à l'alimentation du PC.
Une petite erreur s'est glissée sur cette photo (erreur qui fut corrigée sur la structure par la suite) : la plaque métallique la plus à gauche sur l'image doit être retournée afin que l'une de ses faces soutienne l'alimentation.
Montage haut
Installation des composants informatique
Si nous plaçons le mot surprise entre guillemets, c'est qu'on savait déjà que l'optimisation des Radeon HD 7970 posait des problèmes complexes. Mais c'est encore pire avec les modèles « OC » et « Ghz Edition », qui semblent moins efficaces que les modèles standard en termes de hashrate. Les 7970 MSI « Ghz Edition » que nous avons testées, avec les réglages de base, ne produisaient guère plus de 450 Kh/s. Une performance extrêmement décevante quand on la met en rapport avec les 550 Kh/s des 7950 « de base », des cartes moins puissantes, moins gourmandes, et moins chères que les 7970. Ainsi, au cours actuel du Litecoin, le mineur 7950 rapporte environ 4$ par jour (déduction faite de la consommation électrique), tandis que son homologue 7970 ne rapporte qu'un malheureux petit dollar avec un investissement initial bien plus élevé.
Cet écart aussi décevant qu'improbable doit tout de même être relativisé, car une 7970 bien optimisée peut produire jusqu'à 700 kH/s. Mais pour parvenir à ce résultat, il faut se livrer à de nombreux ajustements millimétriques. Selon votre modèle de carte, vous devrez, pour en tirer les meilleurs performances, jouer sur de nombreux paramètres comme le voltage, la fréquence du GPU et même la fréquence de la RAM, ainsi que sur les paramètres spécifiques aux deux logiciels de minage (Cgminer et Reaper) dédiés à l'algorithme Scrypt (intensité/agression, thread concurrency, etc.). A l'inverse, "l'undervoltage" des cartes (7970 et 7950) permet parfois de réaliser des économies d'énergie substantielles sans impacter outre-mesure la puissance de calcul.
Cette page de référence contient d'ailleurs une base de données qui recense les performances de différentes cartes, et fournit des paramètres utiles pour optimiser leur puissance de calcul avec différents logiciels de minage. Dans tous les cas, les 7950 sont clairement plus adaptées au minage que les 7970. De nombreux fils de discussions sur les forums dédiés comme Bitcointalk, Litecoin forum, ainsi que des billets de blogs sont consacrés à cet épineux problème, auquel il n'existe pas de solution simple et universelle. De ce fait, outre son rapport hashrate/consommation/prix favorable, la 7950 évite bien des maux de tête et s'est naturellement imposée pour nous comme la carte idéale pour le minage.
Un pari sur l'avenir
Lorsqu'on met en rapport le coût de construction d'un mineur basé sur des 7950 (environ 1500 euros), le coût de l'électricité, et le cours actuel du Litecoin, on se rend compte qu'il faudrait théoriquement 500 jours pour rentrer dans ses frais et commencer à faire des bénéfices de l'ordre de 3 euros par jour. Ainsi présentée, l'opération de minage ne semble guère rentable. Mais en réalité, l'augmentation permanente de la difficulté de minage, la variation des cours, et la possibilité de revendre son matériel sur le marché de l'occasion font que les choses ne sont pas aussi simples que ça. Et surtout, les adeptes des cryptomonnaies font un véritable pari sur l'avenir. Depuis la fin mai, le cours du Bitcoin oscille autour des 100 dollars. Va-t-il à nouveau s'envoler ou se crasher ?
Si le concept se démocratise, chaque Bitcoin ou Litecoin amassé actuellement verra sa valeur singulièrement augmenter. De véritables fortunes se sont ainsi faites en 2013, lorsque les cours du BTC et du LTC ont été multipliés par dix. Le soufflé est légèrement retombé depuis, les investisseurs initiaux ayant justement pris une partie de leurs profits, mais le principe des cryptomonnaies est toujours aussi valable et résilient. S'il s'impose, la deuxième vague des pionniers du minage verra elle aussi ses efforts récompensés. En ferez-vous partie ?
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