Avec la M600, Logitech se lance dans les souris tactiles, un domaine où aucun constructeur n'est vraiment parvenu à nous convaincre. Le constructeur suisse saura-t-il faire la différence ? Pas sûr...
Des souris tactiles, on en a déjà vu. Certaines comme la Magic Mouse d'Apple ou la Touch Mouse de Microsoft se distinguaient par une surface entièrement tactile, d'autres comme l'Explorer Touch Mouse et l'ARC Touch Mouse du même Microsoft se contentaient de remplacer la molette par une petite bande capacitive. Dans tous les cas, on a été plutôt déçu par ces tentatives : une souris, pour être vraiment agréable à utiliser, ça doit être le plus ergonomique possible, et ça n'est pas franchement compatible avec l'expérience tactile qui nécessite idéalement une surface... Plutôt plate.
En outre, contrairement à un trackpad qui laisse la main se déplacer librement, la prise en main de la souris limite les mouvements à l'index et au majeur, éventuellement le pouce comme l'avait tenté Microsoft avec la Touch Mouse. Résultat : des gestes souvent limités au strict minimum, et pas toujours évidents à réaliser... Voyons ce que Logitech propose pour se différencier... Ou pas.
Ergonomie et design[/anchor]
La M600 semble plutôt séduisante au premier abord. La souris n'est pas un chef d'oeuvre d'ergonomie, mais sa forme est tout de même moins plate, et épouse mieux la paume que la Magic Mouse d'Apple. Le plastique « glossy » utilisé pour la surface est agréable (un point important pour une souris tactile). D'autre part, les motifs décoratifs ainsi que le plastique transparent du pourtour de la souris lui donnent un aspect plutôt élégant.Les boutons sont réduits au strict minimum puisqu'il n'y en a qu'un : la souris elle-même, comme chez Apple. Ce sont donc les pilotes qui déterminent le clic gauche ou droit selon la position du doigt. En théorie, on se dit que c'est plutôt logique... En pratique, comme sur les souris d'Apple, il est tout simplement impossible d'effectuer un clic droit si un doigt est déjà posé sur le côté gauche. Conséquence : on doit systématiquement lever le doigt du clic gauche, ce qui n'est pas confortable, mais cela proscrit d'emblée son usage pour le jeu où on aura parfois besoin d'enfoncer le bouton droit tout en cliquant sur le bouton gauche. De toute façon, la souris ne serait pas assez précise pour un usage gamer.
Autre défaut du clic : il est trop sensible et il ne sera pas rare de l'activer par erreur.
La M600 est alimentée par 2 piles LR6, mais il est également possible de l'utiliser avec une seule pile. Logitech annonce 3 mois d'autonomie dans ce cas, contre 6 mois avec 2 piles. La souris utilise comme d'habitude la technologie Unifying de Logitech : le dongle permet de connecter jusqu'à 8 périphériques Logitech simultanément. Comme d'habitude, il faudra veiller à ne pas le perdre, mais Logitech a pensé à cette éventualité : il est possible de le ranger dans le logement des piles.
Capteur[/anchor]
La Logitech M600 dispose d'un capteur laser, mais la fiche technique de Logitech ne mentionne pas ses caractéristiques techniques. Pour le prix, on aurait pensé pouvoir bénéficier d'une compatibilité Darkfield pour utiliser la souris sur du verre, mais... ne rêvez pas trop !Pilotes[/anchor]
La souris fonctionne avec la version 6 des pilotes SetPoint (6.32 au moment du test, pour être précis). On pourrait imaginer qu'une souris tactile propose un minimum de personnalisation et de gestes tactiles configurables... Mais Logitech en a décidé autrement.La seule possibilité de personnalisation des boutons est ainsi... L'inversion du clic gauche et du clic droit. Les options du pointeur sont à peine plus nombreuses : vitesse du pointeur, accélération, et sensibilité du défilement peuvent être configurées.
On notera tout de même une subtilité : Logitech propose l'installation optionnelle de Flow Scroll, une extension pour Internet Explorer, Mozilla Firefox et Google Chrome, qui permet de bénéficier d'un défilement à impulsion et au pixel près, aussi fluide que ce que l'on trouve sur Mac OS X.
Malheureusement, la comparaison s'arrête là et on en arrive au principal défaut de cette M600 à savoir, la pauvreté des gestes tactiles disponibles, à commencer par le défilement. Contrairement à la Magic Mouse d'Apple, Flow Scroll se limite aux déplacements verticaux !
Les déconvenues ne s'arrêtent pas là, la souris gérant véritablement un seul geste : un balayage à un doigt vers la gauche ou vers la droite qui active les fonctionnalités Suivant et Précédent. Tout imparfaite qu'elle est, la Touch Mouse de Microsoft propose des fonctionnalités plus avancées : utilisation du pouce sur le bord de la souris pour gérer le Précédent/Suivant et surtout recours au balayage à deux doigts pour minimiser ou maximiser une fenêtre, ou pour la placer en mode Aero Snap. Rien de tout cela n'est possible ici, et on est même en dessous de ce que propose désormais la Magic Mouse depuis Mac OS X Lion.