Une « révision » sans aucune prise de risque
Autant aller droit au but d'entré : la jeune entreprise allemande (fondée en 2007) récemment rachetée par les Californiens de Turtle Beach, n'a clairement pas eu besoin de se remuer les méninges ici, l'expérience synectique a dû se résumer à quelques minutes devant la machine à café.En effet, si l'itération AIMO de la Kone apporte quelques nouveautés, comme la molette Titan 4D ainsi qu'un design repensé, cette Kova AIMO ne connait pratiquement aucune évolution si ce n'est l'ajout du système d'éclairage intelligent, « la révolution du RGB » selon Roccat. Malgré tout, attention à ne pas prendre cette introduction en guise de conclusion, car, comme nous allons le voir, trois ans après cette souris reste toujours aussi convaincante grâce à sa polyvalence, ses bonnes performances et son design ambidextre, ainsi que l'éclairage AIMO qui est, somme toute, le bienvenu pour ceux qui possèdent d'autres périphériques Roccat comme l'excellent clavier que tout le monde s'arrache, le Vulcan, ou le casque Khan AIMO.
Une souris ambidextre et performante pour moins de 60 €
Certes, depuis 2015 et la précédente version, la Kova ne gagne ici au passage qu'un nouveau système d'éclairage et nous pourrions sans conteste qualifier Roccat d'opportuniste avec ce nouveau millésime. Toutefois, ce serait oublier que la Kova est une très bonne souris, polyvalente et performante, et qu'avec son prix inférieur à 60 € elle possède de bons arguments pour rivaliser avec d'autres périphériques qui ne laisse pas nos amis les gauchers sur le bas-côté, on pense par exemple à la SteelSeries Sensei 310.« Nous pourrions qualifier Roccat d'opportuniste [...] mais ce serait oublier que la Kova est une très bonne souris, polyvalente, performante, et peu onéreuse »
Son design ambidextre franchement réussi est l'un de ses principaux atouts et nous sommes heureux de voir que les gauchers ne sont pas délaissés malgré qu'ils ne représentent qu'une minorité de joueurs. Ici, nous avons en effet affaire à une véritable souris pensée aussi bien pour les gauchers que pour les droitiers, ce qui n'est pas le cas de toutes les souris symétriques à l'instar des Logitech G303 et G305 qui pourraient éventuellement être utilisées de la main gauche si elles étaient équipées de deux boutons latéraux supplémentaires sur la tranche droite.
Les « vraies » souris ambidextres ne se bousculent donc pas sur le marché et le choix reste relativement restreint pour les gauchers qui ne désirent pas changer leurs habitudes pour un simple mulot.
Des boutons qui nous donnent l'avantage
Avec ses 99 g sur la balance et ses 5 patins en PTFE (recouvert d'un film plastique bleu qu'il vaut mieux ne pas oublier de retirer), la Kova AIMO arbore un gabarit passe-partout qui offre une prise en main très correcte aussi bien en fingertip, claw ou palm grip. Petites et grandes mains pourront se satisfaire de l'ergonomie de cette souris qui n'offre que peu de relief (surtout comparé à la Kone AIMO, ou encore à la Ironclaw) et dont les boutons « Quick Fire » anguleux apportent un contraste bienvenu à un ensemble sobre et élégant, loin d'être extravagant comme certains modèles du fabricant allemand.Parlons justement des 10 boutons de cette Kova AIMO. Les deux boutons Quick Fire situés de chaque côté des deux clics principaux se sont révélés d'une grande utilité durant nos sessions de jeu (principalement des FPS comme CS:GO et Apex Legends), une belle réussite de la part de Roccat.
Facilement accessibles, ils réduisent légèrement l'espace alloué aux deux clics principaux sans que cela ne représente une gêne. Leur forme anguleuse permet, sans avoir besoin d'y poser le regard, de savoir instinctivement où le bouton est situé et de ne pas le presser par inadvertance. Malgré tout, le design ambidextre ainsi que ses deux boutons Quick Fire demanderont certainement à la plupart d'entre nous un petit temps d'adaptation. Ici, nous avons réussi à faire de cette souris notre meilleur compagnon de jeu au bout de deux jours et plusieurs sessions intensives.
« Les boutons Quick Fire ? Une belle réussite signée Roccat »
Ces deux boutons, à l'instar du bouton central qui permet de changer de profil de dpi, reposent sur des switches TTC Blancs, tandis que les quatre boutons latéraux sont eux équipés de switches TTC rouges. La molette crantée « Titan 2D » est la seule ici à profiter d'un revêtement (lisse) en caoutchouc, sa position est légèrement basse sur le corps de la souris ce qui est plutôt agréable comparé à d'autres modèles où la molette est généralement positionnée un peu trop haut. Enfin et surtout, elle jouit d'une précision sans faille grâce à ses crans parfaitement bien marqués.
Les deux interrupteurs principaux ne sont autres que des Omron D2FC-F-7N, ils émettent un clic assez bruyant, cela ne dérange cependant pas outre mesure étant donné que nous jouons principalement équipés d'un casque, mais il faut bien avouer qu'ils peuvent vite devenir une source de nuisance pour l'entourage à proximité. Ces deux boutons demandent une force d'actionnement légèrement supérieure à ce dont nous avons l'habitude, toutefois, nous n'avons noté aucune différence sur nos actions en jeu, fluides et efficaces après un petit temps d'adaptation.
On regrettera simplement ici que Roccat n'ait pas ajouté une molette Titan 4D ou débrayable à sa Kova, cela aurait apporté sans aucun doute une vraie plus-value comparée à la version précédente.
Enfin, certains joueurs regretteront également l'absence de revêtement antidérapant sur la coque de cette Kova AIMO, surtout sur les tranches. Cependant, sa prise en main pour le moins naturelle est confortable et le plastique utilisé est loin d'être glissant, la main ne bouge donc que très peu malgré l'absence d'un revêtement de ce type. Notons que comme avec beaucoup d'autres souris, le matériau utilisé ici est assez salissant, ce qui est surtout visible lorsque l'on a recours à la version noire de la Kova AIMO.
Un capteur satisfaisant
Concernant le capteur, celui de la Kova AIMO fait ce qu'on lui demande, ni plus ni moins. Il affiche des performances tout à fait raisonnable et largement suffisante dans la plupart des situations, ne souffre d'aucun décrochage et ne nous a absolument pas paru moins performant qu'un capteur plus récent.Ce Pro-Optic R6, qui n'est autre qu'un PixArt PMW3320DB, dispose d'une sensibilité native de 3 500 dpi mais peut atteindre les 7 000 dpi grâce au mode overdrive. Paramétrable par incrément de 50, à partir de 250 dpi, avec la possibilité de changer de profil à la volée via le bouton central (jusqu'à 5 profils peuvent être stockés dans la mémoire interne de la Kova), ce capteur supporte des accélérations de 20 g ainsi que des vitesses allant jusqu'à 78 ips. Sans en faire trop, on peut clairement dire que le Pro-Optic R6 offre des performances tout à fait raisonnables, il bénéficie d'ailleurs d'un tracking idéal des mouvements (1:1) et d'un polling rate de 1 000 Hz.
Testés pendant plus d'une semaine, nous n'avons jamais eu à nous plaindre de ses performances et nous étions à l'aise aussi bien en jeu que dans nos applications bureautiques.
Le logiciel Roccat Swarm
Roccat Swarm est l'un des logiciels pour périphériques des plus complets que nous avons pu tester ces derniers temps. Il vous permettra bien entendu de paramétrer les deux zones RGB de la Kova situées au niveau de la molette ainsi qu'à l'arrière de la souris (pas de logo rétroéclairé ici, juste une simple bande élégante qui n'est d'ailleurs pas entièrement obstruée par la main et qui reste visible), de le synchroniser avec l'écosystème AIMO, mais aussi d'accéder à des paramètres multiples et variés.On retrouvera de nombreuses options pour personnaliser cette souris, à commencer par la sensibilité du capteur, la vitesse de défilement horizontale et verticale de la molette, la vitesse du double-clic, ou encore la vitesse du pointeur Windows.
Concernant l'attribution des touches, Roccat nous a gâtés avec un système qui offre de larges possibilités. Nous pouvons ici choisir facilement nos touches pour de nombreux jeux et logiciels préenregistrés, on peut citer Fortnite, Overwatch, Battlefield 4, Civilisation 5, mais aussi avec des logiciels comme Photoshop ou Team Speak.
La fonction Easy-Shift[+] qui permet d'affecter une action secondaire à chaque bouton lorsqu'une touche prédéfinie est pressée est également facilement paramétrable : comme nous pouvons le voir sur cette capture d'écran, il est possible d'affecter jusqu'à 24 fonctions à cette Kova ! Évidemment, pour un droitier les boutons situés sur la tranche droite (et inversement pour un gaucher) sont assez difficile d'accès avec l'annulaire et l'auriculaire, surtout dans le feu de l'action, mais ils pourront être utilisés pour des fonctions multimédias par exemple, qui demande moins de réactivité.
Conclusion
S'adressant aux gauchers comme aux droitiers, cette Kova AIMO et son esthétique simple et élégante reste une souris convaincante, fiable et efficace malgré les très maigres changements apportés à cette nouvelle version.On peut en effet reprocher à Roccat de ne pas s'être foulé ici tant cette souris est similaire au précédent modèle de 2015. Le fabricant allemand aurait peut-être pu nous proposer une molette Titan 4D, une connectivité sans-fil, un système de poids, ou tout bêtement un revêtement antidérapant sur les tranches. On a donc affaire à une souris qui ne nous réserve aucune surprise sinon d'être égale à elle-même et d'avoir gagné au passage une compatibilité avec l'écosystème de périphériques AIMO.
Le très bon logiciel Roccat Swarm permet cependant à la Kova d'acquérir un véritable caractère polyvalent, rien n'y a été laissé au hasard et il reste simple d'utilisation pour notre plus grand bonheur.
Au final la Roccat est une bonne souris, confortable et fonctionnelle, elle fait ce qu'on lui demande et elle le fait bien. Toutefois, elle aurait clairement mérité quelques améliorations pour nous séduire davantage.