Mercedes EQB 350 01

Alors que Tesla ne propose toujours pas de version 7 places de son Model Y, Mercedes s’engouffre dans la brèche avec l’EQB. Ce modèle dérivé de l’EQA, dont il reprend la batterie, constitue donc une proposition unique sur le marché… mais à quel prix !

Même si l’offre d’électrique n’a jamais été aussi étoffée, il reste tout de même quelques trous dans la raquette des constructeurs. Difficile jusqu’à aujourd’hui de trouver un modèle compact à batteries de 7 places, très convoité par les familles nombreuses. L’arrivée du Model Y apparaissait donc comme une bouffée d’espoir, rapidement douchée pour la clientèle européenne : il est toujours impossible d'en commander une version 7 places à l’heure où nous écrivons ces lignes. Mercedes peut donc s’engouffrer dans la brèche grâce à son EQB, présenté en avril 2021. Ce SUV compact reprend la plateforme de l’EQA, sa motorisation et sa batterie de 66,5 kWh avec quelques évolutions.

6 /10
Mercedes EQB
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Les plus
  • Enfin un compact électrique 7 places !
  • Une "finition Mercedes" de qualité
  • La stabilité des 4 roues motrices
Les moins
  • Un véhicule très gourmand en consommation
  • Fourchette de prix élevée
  • Un coffre aux dimensions ridicules

Dans l'habitacle du Mercedes EQB

Par rapport à son cousin EQA, l'EQB est plus long de 23 cm et plus haut de 5 cm, mais son emprunte au sol reste inférieure à celle du Tesla. Visuellement, l'EQB reçoit le même traitement avec une calandre lissée et un bandeau lumineux à l’arrière auquel s’ajoute l’abaissement de la plaque d’immatriculation au niveau du pare-chocs. Il n’en conserve pas moins un style de SUV très assumé, notamment grâce à sa ligne de pavillon horizontale et son hayon très vertical.

Pour l'instant, Mercedes lance le modèle en version quatre roues motrices et double motorisation 350 et attend la fin de l’année pour livrer les versions deux roues motrices 250. Un choix en partie motivé par la pénurie qui frappe l’industrie automobile mondiale, qui permet aux constructeurs d’écouler plus facilement des modèles coûteux à plus forte marge. Une logique haut de gamme également perceptible dans le choix des finitions puisque Mercedes ne propose l’EQB 350 qu’en définition sportive AMG Line, un choix à priori étonnant pour un modèle familial. Nous le verrons, le client ne gagne pas forcément au change, sauf à aimer le kit carrosserie AMG, les jantes spécifiques de 18 pouces ou le vitrage arrière surteinté qui font partie des attributs de cette dotation.

Commençons notre visite de l’EQB par sa troisième rangée de sièges, qui constitue son principal intérêt et est bien proposé en série. On y accède en enjambant les assises de deuxième rangée, ce qui demande aux adultes une certaine souplesse. Cela tombe bien, car les deux places ne sont pas vraiment conçues pour eux. Le plancher haut oblige à relever les genoux tandis que les dossiers très droits suscitent un certain inconfort. Il s’agit donc vraiment de places à réserver aux enfants, mais reconnaissons que c’est très souvent le cas pour un véhicule de cette taille : seul un certain Dacia Jogger parvient à faire réellement mieux.

Du côté du coffre en revanche, c'est la douche froide : non seulement le volume disponible en configuration sept places est symbolique (110 litres sous tablette), mais il est largement mangé par les câbles de recharge pour lesquels aucun logement n’a été aménagé. Bagages ou enfants, il faudra choisir ! On regrette également que la manipulation des sièges soit aussi complexe. Il faut passer par des languettes textiles pas toujours accessibles pour déplier ou replier les deux sièges arrière : pas question de système motorisé avec touche, comme dans les catégories supérieures.

C’est finalement en configuration cinq places que l’EQB donne toute sa mesure en proposant un volume de chargement correct de 465 litres, soit tout de même 95 litres de moins que le GLB. Il profite également d’une banquette coulissante aux dossiers réglables au deuxième rang tandis que la forme cubique de la carrosserie permet d’envisager d’emporter des objets vraiment encombrants, jusqu’à 1,80 m de long. Une modularité que l’EQA ne propose évidemment pas.

Aux places avant, on retrouve exactement le même univers que ce dernier avec un design inspiré par la Classe A. On retrouve donc le double écran central, de série sur le 350, le pavé de commande et les touches tactiles de volant ainsi que le système MBUX désormais bien connu. On est bien à bord d’une Mercedes avec la qualité de finition que l’on en attend : c’est au moins un avantage auquel les parents de famille nombreuse n’ont pas à renoncer.

Pas d’évolution à signaler en termes d’ergonomie, toujours assez complexe même si les menus affichent un graphisme plaisant. L’EQB est bien entendu équipé de la navigation prédictive qui adapte la récupération d’énergie en fonction du relief et propose des points de recharge en fonction du trajet enregistré. Elle reste l’une des plus efficaces du marché derrière celle proposée par Tesla.

Au volant du Mercedes EQB 350

Alors que l’EQA 250 nous avait très favorablement impressionné par son confort et son agrément de conduite, le bilan apparaît plus mitigé sur l’EQB 350, plus haut et surtout plus lourd de 170 kg. Voilà qui porte la masse totale à 2,2 tonnes, qui ne peut plus être dissimulée au conducteur. Celui-ci n’ignore jamais qu’il est au volant d’un véhicule de transport de familles. Certes, les accélérations sont substantielles avec un 0 à 100 km/h abattu en 6,2 secondes : un chiffre qu’aucun modèle thermique équivalent n’est en mesure d’offrir, mais est-ce bien là la vocation d’un modèle aussi familial ?

Heureusement, le châssis très placide de l’auto favorise avant tout le confort, plutôt de bon aloi même si notre exemplaire dépourvu de la suspension pilotée réagissait parfois sèchement sur certaines bosses et raccords. Il faut sans doute incriminer là les jantes de 19 pouces de notre exemplaire, qui apparaissent peut-être déplacées sur un tel modèle. Cependant, les quatre roues motrices permettent à l’EQB de conserver une adhérence d’excellent niveau, en tout cas sur les routes sèches de notre essai.

L’engin bénéficie naturellement d’une insonorisation soignée, y compris sur autoroute en dépit de la hauteur de la carrosserie. Notons enfin que comme son petit frère, il bénéficie d’une régénération au freinage modulable grâce aux palettes au volant, sur lesquelles on apprend bien vite à pianoter pour obtenir la décélération voulue, tandis que celle-ci augmente automatiquement lorsque le véhicule précédant sur la voie se rapproche. Mercedes n’est cependant pas encore passé comme Tesla au système une seule pédale capable de gérer à la fois l’accélération et le freinage. Il reprend de l’EQA et des autres modèles Mercedes le système de maintien dans la voie qui freine brutalement une roue avant pour remettre la voiture en ligne, un dispositif aussi unique dans la production que dangereux.

Consommation, autonomie et recharge du Mercedes EQB 350

Là encore, la comparaison est cruelle pour l'EQB 350 face à l’EQA 250. Même si Mercedes a repris le principe du moteur synchrone à l’avant et asynchrone à l’arrière comme Tesla afin d’améliorer l’efficacité, le résultat en matière de consommation est loin d’être aussi probant qu’avec le Model Y. Même en ayant le pied très léger, il apparaît en effet très difficile de passer sous la barre des 17 kWh/100 km, tandis que sur autoroute, la barre des 26 kWh/100 km est largement dépassée. Bien sûr, on ne peut pas attendre d’un modèle aussi imposant une sobriété exemplaire. Mais cela réduit nettement l’autonomie et rend les longs trajets épineux à programmer avec une autonomie sur autoroute qui ne dépasse guère les 250 km. Un chiffre qui peut d’autant plus refroidir que le EQB 350 propose une puissance de recharge limitée à 100 kW.

On sait néanmoins que la puissance en crête annoncée ne fait pas tout, comme nous avons pu l’expérimenter avec la Renault Mégane Electric. Or l’EQB est équipé de la même batterie que son petit frère EQA 250, qui est capable de conserver une puissance de charge élevée jusqu’à 80 %. Les 32 minutes annoncées par Mercedes pour passer de 10 % à 80 % de charge ne sont pas irréalistes. Néanmoins, ces arrêts seront trop fréquents pour envisager sereinement les départs en vacances en famille, qui paraissent pourtant faire partie des missions d’un tel engin.

Acheter un Mercedes EQB 350

Même parmi les modèles thermiques, trouver un 7 places bon marché qui ne soit pas une Dacia relève du sacerdoce. Alors quand c’est Mercedes qui propose le seul SUV compact sept places électrique, qui plus est en version quatre roues motrices exclusivement disponible en finition haute, on aurait tort de s’attendre à un tarif bon marché. A 64 650 €, l’EQB 350 évite à l’acheteur de consulter la grille du bonus écologique puisqu’il est trop cher pour en bénéficier. Par rapport à l’EQB 250 à venir en fin d’année, le surcoût est de 7 950 € à finition égale. Notons que ce dernier aura droit à une définition Progressive Line un peu moins prétentieuse ce qui abaissera son tarif à 54 700 €, éligible au bonus réduit à 1 000 € en juillet.

L’EQB 350 peut se féliciter que le Tesla Model Y ne soit pas proposé en sept places puisqu’il se trouve exactement dans sa fourchette de tarifs, la version grande autonomie étant facturé 62 990 €. Heureusement, à ce tarif, l’EQB 350 propose un équipement complet avec en série la sellerie simili, les inserts avec rétroéclairage intégré, les sièges sports, l’instrumentation numérique avec écran 10,25 pouces. Néanmoins, le goût de la pingrerie qui caractérise les marques de luxe allemandes subsiste avec par exemple la facturation en option à 400 € d’Android Auto et Apple CarPlay ou le régulateur adaptatif intégré dans un pack d’assistance à la conduite à 1 450 €… Autant de fonctionnalités souvent proposées en série sur des modèles généralistes moins coûteux.

Conclusion
Note générale
6 / 10

Alors que l’EQA250 nous avait paru comme l’une des électriques les plus convaincantes du moment, notre jugement est beaucoup plus mitigé sur l’EQB 350. Le choix d’une double motorisation certes plus performante mais nettement plus gourmande et beaucoup plus coûteuse nous paraît peu adapté à cet engin placide, avant tout conçu pour une utilisation familiale. Ce choix qui limite l’autonomie le rend en effet moins polyvalent. Comme beaucoup de constructeurs, Mercedes profite des pénuries qui frappent l’automobile pour « pousser » ses modèles les plus chers. Ceux qui peuvent s’armer de patience sont donc priés de patienter l’arrivée en concession de la version 250… ou celle de la version 7 places du Tesla Model Y.

Les plus
  • Enfin un compact électrique 7 places !
  • Une "finition Mercedes" de qualité
  • La stabilité des 4 roues motrices
Les moins
  • Un véhicule très gourmand en consommation
  • Fourchette de prix élevée
  • Un coffre aux dimensions ridicules
Sous-notes
Rapport prix / prestation
4
Confort
7
Performances
7
Autonomie
4
Technos embarquées
7