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Une étude a montré que les femmes qui passaient plusieurs heures par jour en visioconférence avaient une plus mauvaise image d'elles-mêmes.

Avec la pandémie de COVID-19 et le recours au télétravail qui semble parti pour durer dans les prochaines années, nous passons tous bien plus de temps qu'avant devant la webcam de notre ordinateur.

Des heures de Zoom au quotidien peuvent dégrader l'image que l'on a de soi-même

Une équipe de psychologues de l'université de Floride Sud a analysé les conséquences de ces nombreuses heures sur le comportement des salariées, et plus précisément sur leur rapport à leur propre image.

Les résultats sont alarmants. Selon les résultats de cette enquête, les femmes qui passent le plus de temps sur Zoom ou tout autre outil de visioconférence aurait une plus mauvaise image d'elles-mêmes que leurs collègues masculins. Elles présentent également une certaine fatigue de ce mode de conversation plus prononcée.

Dans le même temps, elles sont souvent encouragées à activer leur caméra dans l'idée que cela les avantagera, et qu'être séduisante à l'image les conduira à se montrer plus convaincantes en entretien ou en réunion. Elles pensent également que surveiller leur apparence leur permettra d'anticiper l'évaluation faite d'elles-mêmes par leurs collègues, leurs clients ou leurs employeurs.

L'auto-objectivation : un mécanisme psychologique aux effets durables et profonds

Ces résultats découlent d'un phénomène que les chercheurs appellent l'auto-objectivation. Ce mécanisme psychologique conduit les personnes à se traiter comme des objets que l'on observe.

L'auto-objectivation a des conséquences concrètes. Il a été démontré par exemple qu'une femme éprouvant de la honte à se voir dans un nouveau maillot de bain va modifier considérablement son alimentation. Mais elle peut aussi avoir, dans plusieurs cas, des difficultés dans l'apprentissage de certaines matières comme les mathématiques.

Les femmes sujettes à l'auto-objectivation peuvent également éprouver des dégradations de leurs performances motrices que ne rencontreront pas d'autres femmes, ou encore une capacité réduite à évaluer et à exprimer leurs émotions ou leur ressenti.

Les chercheurs invitent donc toutes les femmes pouvant se sentir concernées par ce mécanisme à désactiver autant que faire se peut leur caméra lors des réunions Zoom et à se protéger du regard des autres si elles en ressentent le besoin, afin de protéger leur santé mentale sur le long terme.