Lors de la première journée du salon international du Mobile, qui se déroule actuellement Barcelone, François Daoust et Dominique Hazaël-Massieux, chargés des technologies mobiles au W3C, présentent les spécificités du Widget permettant de créer relativement facilement une application web fonctionnant sur plusieurs plateformes.
Basé sur les technologies du HTML5, le widget permettra au développeur de proposer une application sur différents terminaux. Plus qu'une simple page web compressée, le widget intègre également un moteur de rendu ainsi que des interfaces de programmation permettant d'interagir avec les composants de l'appareil avec notamment la prise en cahrge du mode déconnecté par défaut (Local Storage). Cela signifie donc qu'il ne sera pas nécessaire que le smartphone dispose d'un navigateur prenant en charge les spécificités du HTML au du CSS3.
Le groupe du W3C travaille notamment avec la WAC, une association de plusieurs operateurs mobiles, éditeurs et fabricants souhaitant uniformiser le marché des applications mobiles. Les spécificités du widget ne sont pas encore un standard mais sont d'ores et déjà mises en implementation, notamment par la firme norvégienne Opera Software qui fut d'ailleurs à l'origine de ces travaux.
Selon les besoins de l'application, plusieurs interfaces de programmation seront exploitées pour communiquer avec l'appareil-photo, le carnet d'adresses, le calendrier, le GPS, l'accéléromètre ou encore le microphone.
Au-delà du smartphone, le widget a pour vocation d'être déployé sur l'ensemble des terminaux connectés. Si au salon du CES les constructeurs ont dévoilé différentes stratégies logicielles pour leurs téléviseurs connectés, François Daoust explique par exemple que cette technologie permettra, à terme, d'uniformiser le développement.
A l'heure actuelle les constructeurs sont invités à participer à un groupe de réflexion pour offrir une solution uniforme. Ainsi la télévision connectée nécessite par exemple une interface de programmation sur laquelle Sony, LG ou Samsung autoriseront la navigation d'un site via sa télécommande. Une autre API permettra la lecture en streaming tandis qu'une troisième donnera accès au contenu protégé par DRM. A l'instar des travaux effectués sur mobile, il s'agit donc de proposer une couche uniforme sur laquelle d'autres technologies viendront se greffer. Des travaux similaires sont également en cours pour les systèmes embarqués des automotibles.
Reste que l'ambition du W3C ne s'arrête pas là. La présence de couches standardisées sur différents terminaux devrait également permettre les intéractions entre ces derniers. Comme le souligne Dominique Hazaël-Massieux, il s'agit de proposer un dispositif similaire à celui récemment dévoilé par HP pour son Pre et sa TouchPad mais de manière complètement ouverte.
Notons au passage que le W3C confirme qu'une version stable de HTML5 sera dévoilée en mai. A partir de cette date, les acteur de l'industrie seront invités à formuler leurs derniers commentaires. La standardisation est prévue pour 2014.