Pour Adrienne Hayes, même s'il y a des redondances, il n'est pas question de voir ces deux terminaux s'effacer, la marque Moto ayant ses propres priorités, et n'étant pas destinée à descendre plus bas dans l'entrée de gamme, qui restera le cheval de bataille de Vibe. Les compromis nécessaires pour tirer les prix sous la barre des 50 dollars sont incompatibles avec les exigences d'un smartphone signé d'un M.
Rick Osterloh renchérit en rappelant l'intérêt de pouvoir vendre les terminaux des deux portefeuilles, Moto et Lenovo, dans les territoires où ils n'étaient pas vendus, en profitant de l'expertise locale de l'une ou l'autre division déjà implantée. Prenant l'exemple de Toyota et Lexus, il affirme que les deux entités perdureront avec leurs propres priorités, et leurs propres canaux parfois, tout en partageant certaines innovations.
Un Moto G 2016 verra donc le jour... En 2016, et peut-être même plusieurs, Adrienne Hayes évoquant l'exemple du Moto X décliné en plusieurs modèles : X Play, X Style et X Force. Un risque de dispersion qui pourrait nuire à un terminal emblématique ? Pas vraiment : « Je pense que le Moto X Style était vraiment le successeur du Moto X 2014. L'an dernier, tout est devenu plus grand, mais ça va se tasser. On a atteint un point idéal selon moi, entre 5,5 et 5,7 pouces, on ne peut plus revenir à un écran d'iPhone 4. ».
Au passage, la directrice marketing fait un pseudo constat d'échec sur le Nexus 6, version géante du Moto X 2014. La taille de 6 pouces était selon Moto une demande expresse de Google, qui est lui même revenu dessus depuis avec le Nexus 6P de Huawei. Pour autant, Moto affirme avoir gardé de bonnes relations avec leur précédent propriétaire.
Des mises à jour réactives... Mais pas pour tout le monde
Une autre inquiétude subsistait suite à la fusion. En tant que furtive division de Google, la gamme Moto était devenu une sorte de Nexus bis, cultivant un Android respectueux de la version stock, et bénéficiant de mises à jour réactives. Cette image, bien que relativement intacte, a tout de même été écornée par l'absence de mise à jour pour les Moto G 2013, et pour l'ensemble des Moto E.Là dessus, Rick Osterloh tente de nous rassurer : « Pour les produits Moto, notre stratégie reste celle d'un Android pur, point barre. Rien, dans l'acqusition, n'a bouleversé cette stratégie, et il s'agit uniquement des conséquences de la difficulté de proposer des mises à jour dans notre industrie. »
Lorsqu'on le relance sur le peu de différences techniques entre les Moto G 2013 et 2014, le COO de Moto(rola) ajoute tout de même un bémol : « Typiquement, nous ne cherchons pas à avoir des mises à jour sur plusieurs années pour nos produits d'entrée de gamme, nous essayons d'être extrêmement clairs là dessus. Je me mets à la place des consommateurs, à qui les constructeurs ne détaillent pas suffisamment leurs politiques. Il nous arrive de rencontrer des problèmes, et ne pas être à la hauteur de leurs attentes, et c'est très douloureux, on déteste faire ça, mais c'est malheureusement la réalité. »
Malgré ces soucis, Rick Osterloh est convaincu que Moto demeure parmi les meilleurs élèves sur la réactivité et le déploiement de ses mises à jours, rappelant que tous les smartphones 2014 et 2015 - exception faite du Moto E - tournent désormais sous Android Marshmallow. Espérons que ça dure !