Nouveau coup dur en perspective pour Bing, le moteur de recherche de Microsoft. Après avoir été pointé du doigt en début de mois pour afficher de la pédopornographie dans ses résultats, voilà qu'il pourrait avoir été bloqué en Chine... et ce en dépit des engagements de Microsoft à respecter la censure imposée par le gouvernement chinois en matière de recherches sur le web.
Rapporté mercredi par le Financial Times (via Gizmodo), ce blocage de Bing aurait, selon deux sources contactées par le média, été demandé directement par le gouvernement chinois pour des raisons encore troubles. China Unicom, la société télécom pilotée par le gouvernement, aurait été chargée dans la foulée de rendre effectif le ban du moteur de recherche américain, apprend-on.
Microsoft, l'un des derniers géants américains encore tolérés en Chine
Contacté par Gizmodo, un porte-parole de Microsoft a confirmé que Bing est bel et bien « inaccessible en Chine pour le moment », ajoutant que la firme s'active pour « déterminer quelles sont les prochaines mesures à prendre ». Nous n'en saurons pas plus.Microsoft était jusqu'à présent l'un des derniers géants américains du web à avoir encore droit de cité en Chine, alors que Google lui-même avait été contraint de quitter l'Empire du milieu en 2010. Une décision qui avait d'ailleurs fait l'objet d'échanges houleux avec le gouvernement chinois à l'époque.
Poject Dragonfly : Google tente une nouvelle percée en Chine
Comme le rappelle The Verge, près de 10 ans après son abandon du marché chinois, Google aurait pourtant en tête de s'y refaire une place. A cette fin, le géant californien développe en sous-marin le Project Dragonfly, une version modifiée de son moteur de recherche capable de se plier aux exigences du gouvernement en termes de censure.Une décision stratégique vivement critiquée par les équipes mêmes de la firme, qui adressaient en novembre dernier une lettre ouverte appelant à un arrêt du développement de ce projet, dont les modalités précises sont gardées secrètes par Google.
Signée par près de 700 employés, cette missive a par la suite été commentée par Sundar Pichai, CEO de Google. L'intéressé a pour sa part défendu le Project Dragonfly, arguant qu'une version censurée du célèbre moteur de recherche, spécialement pensée pour la Chine, valait mieux qu'une absence pure et simple de Google sur ce marché. Ce moteur de recherche calibré pour ne pas froisser le gouvernement chinois ne serait toutefois pas encore prêt à être lancé « pour le moment », précisait Sundar Pichai lors de son passage devant le congrès américain en novembre.