Vue de la Capsule Cargo Dragon à son arrivée. Crédits NASA
Vue de la Capsule Cargo Dragon à son arrivée. Crédits NASA

Le cargo spatial de SpaceX devait repartir de la station spatiale internationale ce 11 janvier, mais la météo sur le site de récupération n'a pas permis de le désamarrer. Les laboratoires de Floride attendent avec impatience le retour des échantillons après un voyage optimisé pour réduire le trajet.

Reste que la logistiques est complexe…

Rouge météo

Le désamarrage automatisé de la capsule Cargo Dragon devait avoir lieu deux minutes plus tard… Jusqu'au bout, les équipes de la NASA ont attendu d'avoir les dernières prévisions météorologiques pour forger leur opinion. Mais malgré leurs espoirs, le site de récupération « Daytona » dans l'Atlantique, au large de la Floride, ne disposera pas de conditions suffisantes pour récupérer la capsule en toute sécurité. Le compte à rebours avant le retour de Dragon a donc été stoppé.

Il faut dire que la capsule CRS-21 aurait du se poser sous parachutes dans l'océan à environ 22h00, heure locale, aussi les conditions de mer étaient-elles importantes pour repérer et récupérer rapidement le matériel. Les équipes vont donc reprogrammer ce désamarrage et fixer un nouveau point de rendez-vous, en sachant que Cargo Dragon peut se poser dans l'Atlantique (côte Est de la Floride) ou dans le Golfe du Mexique (côte Ouest de la Floride).

Long trajet, petit chrono

Les laboratoires scientifiques installés au Centre Spatial Kennedy (KSC) sont impatients de pouvoir remettre la main sur des échantillons « frais ». En effet la capsule Dragon est capable de ramener du fret depuis le début de ses missions sur l'ISS en 2012, mais elle se posait jusque là dans l'Océan Pacifique, à plusieurs centaines de kilomètres de Los Angeles. La nouvelle version Dragon V2 amerrit bien plus près des côtes, et l'équipage des navires de récupération est formé pour agir et récupérer les échantillons rapidement.

Retour de la capsule Crew Dragon. Cargo Dragon aura un profil de rentrée sensiblement identique. Crédits NASA
Retour de la capsule Crew Dragon. Cargo Dragon aura un profil de rentrée sensiblement identique. Crédits NASA

Les échantillons dont l'analyse critique doit être menée rapidement sont d'abord extraits sur le bateau avant d'être transportés par hélicoptère vers l'ancienne piste d'atterrissage des navettes au KSC. Un voyage qui s'achève quelques kilomètres plus loin après un dernier segment de trajet à l'arrière d'un pick-up ou d'un camion (selon les besoins). Pour les scientifiques, ce « porte-à-porte » de moins d'une journée est important et va permettre plus de retours sur les expériences (notamment biologiques et médicales) menées sur la station.

Des échantillons à la pelle

La capsule Cargo Dragon de nouvelle génération dispose par ailleurs d'une capacité de retour de 3 tonnes, dont 12 « caissons thermiques », au sein desquels la température et la pression sont contrôlées deux fois plus que dans les anciens véhicules.

Au sein de CRS-21, cette capacité est exploitée pour de nombreuses expériences. Ce sont d'abord des échantillons de sang, d'os, de peau, de muscles, d'urine des astronautes eux-mêmes qui reviennent pour une étude approfondie… Mais aussi des échantillons au cœur des études « Cardinal Heart » (cellules cardiovasculaires imprimées en 3D), « Space Organogenesis » (croissance de cellules souches pour observer leur expression génique), « Bacterial Adhesion and Corrosion » (examen de croissance bactériologique sur différentes surfaces et supports traités en 0g), ainsi que la production de fibre optique. Enfin, ajoutons que plusieurs dizaines de souris rentreront sur Terre avec ce vol, pour observer le résultat de traitements sur l'apparition d'ostéoporose prématurée lors des vols spatiaux.

Source :

NASA