Qwant poursuit sa recherche de rentabilité. Alors que le moteur de recherche respectueux de la vie privée a atteint 78 millions de visiteurs uniques en juin dernier, celui-ci se trouve désormais à court d'argent. Il s'attend désormais à voir son chiffre d'affaires 2019 s'établir à 7 millions d'euros, deux fois moins que son objectif initial de 15 millions d'euros.
Résultat : la Caisse des dépôts et consignations, qui détient 20 % du capital de l'entreprise, ainsi que l'actionnaire allemand Axel Springer, demandent un changement de direction.
L'avenir de Qwant appartient à ses actionnaires
D'après Challenges, les difficultés viendraient d'un échec rencontré récemment par la société, qui avait prévu cette année une importante levée de fonds. Les 50 millions d'euros d'apport en capital devaient notamment servir à financer le changement de modèle économique du moteur de recherche, qui ne parvient pas à engranger des bénéfices.Eric Léandri, le P.D.-G. de Qwant, estimait dans une interview en septembre : « Des personnes sont allées très loin pour nous déstabiliser ». Il déclare : « Nous continuons à discuter avec des investisseurs et cela pourrait déboucher dans les prochains jours. Nous étions d'ailleurs proches d'un accord cet été, mais des attaques médiatiques nous ont empêchés de boucler l'opération ».
Le scénario le plus vraisemblable selon Challenges serait un nouvel investissement des actionnaires, qui ont déjà investi 40 millions d'euros dans la société. Faute de quoi, Qwant sera à court d'argent sonnant et trébuchant d'ici la fin de l'année. Une source proche du dossier aurait déclaré : « Ce sera aux actionnaires de déterminer les bons moyens de sortir de ce problème de trésorerie négative et d'éviter un dépôt de bilan ».
De l'importance de sauver Qwant
Car il faut sauver Qwant, la société montrant une audience de plus en plus conséquente. Fondé en 2013, le moteur de recherche respectueux de la vie privée a gagné 61 millions de visiteurs uniques mensuels entre fin 2016 et juin 2019.Pour les représentants politiques, Qwant est aussi un symbole qu'il faut sauver. Le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a déclaré la semaine passée au salon Educatec : « Il est essentiel d'avoir une maîtrise de nos outils numériques tout particulièrement des moteurs de recherche au moment où on est confronté à des enjeux de souveraineté pour la France et pour l'Europe ».
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Le sauvetage impliquera d'abord un changement de la direction. Un responsable de l'entreprise a estimé : « Si l'on veut un véritable changement d'échelle pour Qwant, il faut un dirigeant capable de le conduire ». Le Directeur général, Tristan Nitot, pourtant en poste depuis seulement deux mois sera remplacé. Son successeur, qui doit être connu en janvier 2020, pourrait également reprendre les fonctions exécutives d'Eric Léandri.
Source : Challenges