Le navigateur Web open source Brave a fait le choix de ne pas activer le nouveau dispositif publicitaire de la firme de Moutain View.
Google a encore du boulot pour faire oublier les cookies tiers et imposer son nouveau référentiel publicitaire, la technologie FLoC (Federated Learning of Cohorts ou « apprentissage fédéré des cohortes », en français). Testé auprès de rares utilisateurs, notamment aux États-Unis, le dispositif a du mal à convaincre. Les navigateurs Firefox et Edge n'ont pas encore activé FLoC. Brave, lui, a tout simplement fait le choix de s'en passer.
Brave, pas convaincu par FLoC
Le navigateur Brave, axé sur le respect de la vie privée, a toujours désapprouvé les publicités et traceurs en ligne, préférant opter pour un système de récompenses facultatif basé sur des annonces réputées convenables. À l'heure où Google a démarré les essais de sa nouvelle technologie, Brave a pris une position ferme.
Comme l'a indiqué son président et co-fondateur, Brendan Eich, ce week-end sur Twitter, « Brave désactive FLoC ». Si pour l'instant, l'argumentaire est laconique, l'informaticien de renom, inventeur du langage JavaScript et aussi co-créateur de la Mozilla Foundation, promet d'en dire davantage en début de semaine.
FLoC ne semble donc pas convaincre beaucoup de monde à cette heure, si ce n'est Google. Pour rappel, la fonctionnalité est en test dans plusieurs pays du monde, comme les États-Unis, le Brésil, l'Australie, le Japon, le Mexique, l'Inde, le Canada ou l'Indonésie. Pour le moment, les essais ne touchent que 0,5 % des utilisateurs du moteur de recherche.
FLoC vs cookies tiers, quelle différence majeure ?
Le dispositif FLoC est voué à succéder aux cookies tiers de Google. La principale différence entre les deux est que le second système, aujourd'hui en place, trace l'historique de navigation des utilisateurs, et constitue la principale source de revenus de Google, dont le modèle repose sur la publicité. Le premier, FLoC, se base davantage sur le comportement des internautes. En réalité, il ne les « trace » plus individuellement mais les rassemble dans des groupes en fonction de leurs centres d'intérêt, groupes appelés des « cohortes ».
Chaque groupe est censé recevoir une étiquette « FLoC ID », qui ne capte plus que vos habitudes et intérêts. Ces informations sont alors directement mises à disposition des annonceurs et des éditeurs. Le problème c'est que pour l'heure, si la France n'est pas encore concernée par les tests, les essais de FLoC se font sans avertir les utilisateurs.
Sur le papier, le dispositif se présente comme une solution hybride, destinée à restreindre les cookies tiers dans le navigateur Chrome, sans pour autant sacrifier l'appétit des annonceurs, qui pourront toujours de diffuser des publicités ciblées.
Source : Twitter Brendan Eich