Cette fois, Brave tape un grand coup sur la table. Après avoir multiplié les piques à l'encontre de Google ces derniers mois, le navigateur respectueux de la vie privée dépose une plainte en bonne et due forme auprès de la Commission de protection des données irlandaise.
Invoquant l'article 5, paragraphe 1 et point B du Règlement général pour la protection des données (RGPD), Brave estime que Google n'est pas suffisamment transparente sur l'usage qu'il fait des données personnelles collectées par son empire numérique.
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La « boîte noire » Google
Le cadre du RGPD est clair, résume Brave sur son blog. « Le principe de limitation demande aux entreprises de mettre des barrières autour de la collecte de données personnelles, et de ne les utiliser que pour la raison initiale qui motivait la collecte ». Un principe essentiel, dont Brave dit avoir obtenu des preuves que Google ne respectait pas.Dans une correspondance massive entre les services de Google et Johnny Ryan — le monsieur confidentialité de Brave — que l'entreprise a mise en ligne, le navigateur déclare ni plus ni moins que « Google est une boîte noire ». Autrement dit : une entreprise dont on ignore parfaitement ce qu'elle fait des données personnelles de ses clients.
Dans la plainte, également transmise à l'Autorité de la concurrence française, Johnny Ryan estime que « le simple fait de disposer de ces données n'autorise pas Google à les utiliser pour l'ensemble de ses produits, pour toutes les finalités. Elle doit au contraire rechercher une base juridique pour chacune d'elles et être transparente ».
Le pantagruélique appétit de l'ogre Google
Six mois durant, Johnny Ryan a tenté d'obtenir une copie de toutes les données personnelles conservées par Google à son propos. Pas simplement l'archive qu'il est possible de récupérer depuis son tableau de bord Google ; toutes les données.Une entreprise infructueuse pour le responsable de la confidentialité de Brave, qui enfonce encore que « l'application de la plainte de Brave contre Google (...) équivaudrait à une séparation fonctionnelle, donnant à chacun le pouvoir de décider quelles parties de Google il a choisi d'offrir ses données ».
Néanmoins, il y a en réalité peu de chances que la plainte débouche sur autre chose qu'une amende pour le géant du Web. En janvier 2019, la CNIL avait en effet infligé une amende record de 50 millions d'euros à Google pour non-respect de certains articles du RGPD... sans pour autant contraindre l'entreprise à rentrer dans les clous par la suite.
Brave ne se décourage pas pour autant. Il faut dire que l'entreprise n'en est pas à son coup d'essai. Peu après la prononciation de la sanction décrite ci-dessus, Brave avait amorcé une plainte auprès du même régulateur irlandais sur des motifs proches.
Source : Brave