Depuis quelques temps, le cabinet d'analyse StatCounter positionne Chrome devant Firefox et au mois d'avril, cette observation a été confirmée par NetMarketShare qui dispose d'une méthode de calcul différente (avec notamment l'intégration des internautes chinois). Firefox semble donc être sur la pente descendante, non seulement en terme d'usage mais également, sur son image globale.
Une polémique politique
La débâcle au sein du conseil de direction de Mozilla Corporation a suscité de nombreuses interrogations. L'arrivée de Brendan Eich à la tête de la société fut pour le moins chaotique. Les convictions politiques de l'homme ont été mises à nu sur la Toile. Celui-ci a effectué un don de 1000 dollars en 2008 pour le soutien d'un amendement rendant illégal le mariage homosexuel en Californie.
La situation aurait-elle été différente si M. Eich était resté en poste ? Finalement les compétences techniques de l'homme - créateur du langage JavaScript - se sont envolées avec lui.
Une polémique économique
Cette année, Mozilla a également annoncé vouloir modifier son modèle économique en introduisant le projet Directory Tile. Il faut dire qu'à l'heure actuelle, 90% des revenus de la fondation sont générés au travers du partenariat de recherche avec Google. Il semble donc logique que Mozilla souhaite obtenir davantage d'indépendance.
La fondation a donc tenté de rassurer les internautes mais la situation est une fois de plus délicate. Comment prôner un Web neutre et ouvert tout en devant sélectionner des sponsors ? Ne sera-t-il pas tentant de ne prendre que ceux qui paieront le prix fort ? D'autant que le partenariat avec Google arrivera à échéance en novembre sans promesse de renouvellement.
Une polémique technologique
Cette semaine, Mozilla se trouve à nouveau au coeur de diverses discussions et cette fois la communauté du logiciel libre s'interroge sur les choix technologiques effectués sur le navigateur Firefox. Les développeurs de Mozilla ont en effet annoncé qu'ils adopteraient le standard EME (Encrypted Media Extensions) permettant d'assurer la prise en charge des DRM. Le hic : développé conjointement avec Adobe, ce dernier est conçu avec des technologies propriétaires dont le code n'est pas distribué en open source.
A nouveau, cette position est donc relativement délicate puisque Mozilla publie le code source de son navigateur depuis des années mais se retrouve en partenariat avec l'éditeur de solutions propriétaires Adobe par peur de voir sa base d'utilisateurs chuter de plus en plus face à la concurrence.
Entre diverses décisions discutables et un navigateur de moins en moins populaire, pour Mozilla cette année semble donc plutôt mal débuter et le conseil de direction peine à faire face à la pression du marché toujours plus concurrentiel. Comment les développeurs de Firefox pourront-ils redorer l'image du navigateur ? La situation actuelle nécessiterait peut-être des évolutions stratégiques plus marquées... au risque de créer de nouvelles polémiques...
Pour aller plus loin