Le mois dernier, nous rapportions que Servo, le nouveau moteur d'exécution de Firefox serait disponible en test au mois de juin. Pour le successeur de Gecko, Mozilla promet des performances ultra-rapides et a choisi de le développer avec le langage de programmation Rust. Ce dernier est optimisé pour les tâches qui requièrent une parallélisation importante et capable d'isoler, en mémoire, les différentes tâches qu'il est chargé de traduire, de façon à garantir stabilité globale et sécurité. A terme, Servo devra donc permettre la mise au point de navigateurs palliant les lacunes des logiciels actuels.
Mais les réflexions semblent avoir été poussées plus loin. En effet, selon plusieurs dirigeants de la fondation, la décision de retenir les technologies historiques de Mozilla n'est pas gravée dans le marbre. La semaine dernière, Mark Mayo, responsable des activités de Cloud Computing chez Mozilla annonçait sur son blog le projet Tofino.
- Téléchargez Firefox pour Windows, Firefox pour OS X, Firefox pour Linux
« Nous travaillons sur des prototypes de navigateurs lesquels ne ressemblent en rien à la version actuelle de Firefox », affirme-t-il. Plus précisément, une équipe est chargée de développer un nouveau navigateur durant les trois prochains mois. Si aucun produit susceptible de remplacer Firefox n'aboutit, le projet Tofino sera tout simplement abandonné.
M. Mayo apporte quelques précisions supplémentaires et ajoute : « le prototype qui nous plaît actuellement est conçu avec Electron et React, pas avec Gecko et XUL, nos technologies traditionnelles pour développer des navigateurs ». Electron est un projet open source basé sur Chromium permettant d'intégrer des fonctionnalités de navigateur directement au sein des applications. De son côté, React est une bibliothèque Javascript maintenue par Facebook et généralement utilisée pour concevoir des prototypes d'interfaces utilisateur.
A l'heure actuelle, la fondation Mozilla elle-même n'est pas vraiment sûre de la nature du moteur d'exécution qui sera utilisé dans ce navigateur de nouvelle génération. On imagine mal les ingénieurs balayer quatre années de travaux portés sur Servo mais de toute évidence, les réflexions en cours sur Tofino laissent la porte ouverte à Chromium.
Quelle que soit la décision choisie, Mozilla devra de toute façon donner un nouveau souffle à Firefox. Le navigateur affiche une part de marché de 10,54% selon les derniers chiffres de NetMarketShare, loin derrière son rival Chrome à 39,09%.