Avec la navigation privée de la dernière version de Safari, les utilisateurs peuvent consulter des contenus payants sur certains sites d'informations.
En ligne depuis fin septembre, la plus récente mise à jour de Safari rend certains paywalls inefficaces. Une épreuve de plus pour les éditeurs de presse.
La navigation privée de Safari fait tomber des paywalls
Les utilisateurs de Safari ont pu en profiter depuis plusieurs semaines : la dernière mise à jour du navigateur Internet permet de consulter des articles de presse qui auraient normalement dû être payants. L'explication : un nouveau paramètre de Safari empêche les sites de détecter si un utilisateur passe par le mode de navigation privée.Avec la navigation privée, un site Internet ne peut plus déposer de cookies sur le terminal d'un lecteur. Cookies qui sont utilisés, entre autres, pour faire fonctionner les paywalls. Chez les éditeurs de presse, les paywalls restreignent l'accès à certains contenus, et invitent les utilisateurs à payer ou à s'abonner pour y accéder.
Avec la dernière version de Safari, les utilisateurs passant par la navigation privée peuvent contourner ces paywalls... et consommer gratuitement des contenus normalement payants.
La rémunération des contenus, cheval de bataille des éditeurs
Si le principe du paywall n'est pas récent (The Wall Street Journal optait pour ce système dès 1996 !), de nombreux médias ont adopté cet outil dans les années 2010. Confrontés à une chute de leurs les revenus publicitaires, le paywall représentait un nouveau moyen de générer des recettes sur les contenus en ligne.On distingue aujourd'hui trois grandes catégories de paywalls :
- Les « freemiums », qui proposent des contenus gratuits mais en réservent certains aux abonnés.
- Les « metered paywalls », qui permettent à l'utilisateur d'accéder à un certain nombre d'articles sur une période de temps donnée.
- Les « hard paywalls », qui bloquent l'ensemble des contenus sous réserve d'abonnement.
Bien que l'impact de la mise à jour de Safari soit mineur (d'après StatCounter, environ 8% des internautes utilisent Safari dans le monde), elle envoie néanmoins un signe négatif aux médias. Récemment, plusieurs mesures avaient été adoptées pour lutter contre la navigation privée. L'objectif était de la détecter et d'inviter les utilisateurs à passer par le mode de navigation classique, ou à s'abonner.
Pour Danielle Coffey, vice-présidente senior de The News Media Alliance (une association américaine de professionnels des médias), les conséquences sont claires : d'une part, les éditeurs de presse sont poussés à adopter les « hard paywalls ». Cette solution radicale pour les lecteurs empêchera tout contournement. D'autre part, la monétisation des contenus deviendra de plus en plus complexe. « Tandis que nous travaillons à la protection de la vie privée de nos lecteurs, nous avons encore besoin de retours sur investissements pour maintenir un journalisme de qualité », affirme-t-elle dans Digiday.
Un peu plus tôt, en septembre, les éditeurs de presse s'étaient déjà heurtés à une difficulté de taille dans leur combat : en réponse à la loi européenne des droits voisins, Google avait refusé de rémunérer la reprise des contenus journalistiques sur son moteur de recherche. Une source de revenus supplémentaire dont l'avenir est en jeu.
Sources : TechRadar, Digiday