Les experts en sécurité du cabinet Rapid7 ont découvert une faille au sein d'Android Jelly Bean 4.3. Celle-ci affecte WebView, l'un des composants principaux du système d'exploitation mobile permettant d'afficher les pages Web. Ce composant a été mis à jour au sein d'Android 4.4 en s'articulant autour du moteur de Chromium.
Rapid7 n'a pas détaillé la nature de cette vulnérabilité mais explique que Google n'a aucunement l'intention de corriger cette dernière. Pour le module WebView, le géant californien limitera le développement de correctifs à Android 4.4 KitKat et Android 5.0 Lollipop.
Tod Beardsley, de Rapid7, qui rapporte l'information, explique avoir demandé à Google de clarifier sa position sur les modalités de support pour les différentes versions d'Android. L'équipe chargée de la sécurité d'Android explique ainsi : « Si la version de WebView affectée date d'avant 4.4, nous ne développons généralement pas de patchs nous-mêmes mais nous informons nos partenaires du problème ».
Pourtant, Google confirme que les autres composants de Jelly Bean, comme le lecteur multimédia, continueront de recevoir des correctifs. Concernant WebView, Google explique que la société « ne délivre plus de certifications aux appareils tiers disposant du navigateur Android » (NDLR : par opposition à Chrome). Pour la firme de Mountain View, la meilleure manière de s'assurer que les appareils Android sont sécurisés est de les mettre à jour sur la dernière version d'Android.
Seulement la théorie ne colle pas véritablement avec la réalité du marché. Nous rapportions récemment les chiffres officiels publiés par Google auprès des développeurs : Android 5.0 Lollipop, la dernière version en date, représente moins de 0,1% de l'écosystème Android. L'édition 4.4 KitKat progresse mais Android Jelly Bean (4.1x, 4.2.x et 4.3.x) compte pour 46% de l'ensemble des terminaux Android. Si l'on y inclut les versions précédentes de l'OS dont la prise en charge de WebView a également été stoppée, ce taux passe à 60,9%. Enfin en se basant sur les chiffres de Gartner sur l'adoption globale du système Android, plus de 930 millions de terminaux seraient donc officiellement laissés pour compte sans correctifs de sécurité officiels.
S'agit-il pour Google de casser la fragmentation avec une pratique drastique pour inciter les mobinautes à mettre à jour leurs smartphones ? En tout cas, les appareils disposant des anciennes versions d'Android sont également bien souvent les plus accessibles financièrement.
Si Google ne développe plus de patchs de sécurité pour l'un des éléments phares des anciennes versions du système Android, qui s'en chargera ? L'OS de Google dispose d'une source ouverte. Des correctifs pourraient ainsi être conçus par les constructeurs de smartphones, par les opérateurs ou par la communauté greffée autour du projet. Reste que le déploiement restera probablement restreint.
Android Jelly Bean 4.3 a été dévoilé par Google il y a deux ans et demi en juillet 2013.
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