Cette option proposée sous forme d'achat in-app aurait rencontré un grand succès, compte-tenu de la faible notoriété de l'éditeur. 7073 utilisateurs l'auraient effectivement achetée entre la sortie d'Airfoil Speakers Touch 3.0 le 25 avril et l'interdiction de l'application toute entière le 24 mai.
Cet achat de 2,39 euros représentait-il un manque à gagner pour Apple, une menace pour ses ventes d'Apple TV, d'AirPort Express et d'autres produits tiers certifiés AirPlay pour lesquels il touche une redevance ?
C'est en tout cas ce qu'a dû estimer Apple, qui a dans un premier temps invoqué l'utilisation de bibliothèques de développement (API) réservées. Il aura fallut deux semaines pour que Rogue Amoeba puisse finalement expliquer qu'il avait développé cette fonction de zéro, par reverse engineering, et que son application était par conséquent conforme à la stricte réglementation de l'App Store. L'option était d'ailleurs baptisée « Réception audio améliorée » et promettait de transformer un appareil iOS en récepteur audio compatible AirPlay.
Apple a donc admis qu'il avait « mal mené » l'interdiction et a changé son fusil d'épaule... en invoquant cette fois une clause du règlement de l'App Store qui leur permet de rejeter une application « pour n'importe quel contenu ou fonction qu'ils estiment limite (over the line) », à leur libre appréciation.
Autrement dit le seul tort de Rogue Amoeba est de ne pas plaire à Apple, qu'on suspecte d'intégrer une telle fonction à iOS 6, qu'il pourrait dévoiler en ouverture de la WWDC, lundi prochain. L'application est de nouveau disponible, sans l'option, mais les 7073 acheteurs qui n'auront pas conservé l'application installée pour une raison ou pour une autre ne pourront restaurer l'option, et ne pourront être remboursé. « On ne rembourse pas, » dit aussi Apple.