Longtemps, les ordinateurs portables ont été le parent pauvre du jeu vidéo. À même de faire tourner les titres les plus légers, ils étaient bien incapables de se lancer dans quelque chose d'un tant soit peu exigeant sur le plan technique. En dopant nos laptops avec ses solutions RTX, NVIDIA a fait bouger les lignes.
- Portable de jeu compact et léger
- Bon équilibre entre CPU et GPU
- Belle dalle IPS G-Sync et 144 Hz
- CPU Ryzen 5 plutôt costaud
- Belle dalle Full HD @ 144 Hz
- 16 Go de DDR4 et RTX 3050
- Puissance de la RTX 3060
- Équilibre avec le CPU Core i5
- Grand écran (16") en 144 Hz
Quatre ans auparavant, NVIDIA lançait les portables « RTX » et mettait l’accent sur le jeu vidéo pour illustrer les nouveautés mises en place. En attendant l'arrivée des solutions « Ada Lovelace », les modèles « Ampere » ont de beaux jours devant eux. Les portables RTX gaming ont ainsi l'avantage de faire tourner les plus gros jeux du moment dans des conditions qui n'ont rien à envier aux cartes graphiques des PC classiques.
Pourquoi un portable « RTX » pour le jeu vidéo ?
Turing ? Ampere ? Késako ?
Lorsque l’on parle de portables dédiés au jeu vidéo, de nombreuses références sont affichées par les revendeurs. Nous avons toutefois pris soin ici de nous focaliser sur les modèles dits RTX appuyés par les technologies mises en œuvre par NVIDIA. Cela dit, même là, il convient de ne pas se tromper et se faire « refourguer » un vieillissant Turing : il faut du Ampere ma bonne dame !
Turing est le nom de la génération RTX 2000 de NVIDIA. Elle est à la base de bons portables, mais remplacés par Ampere, les RTX 3000… en attendant l'arrivée des RTX 4000, en Ada Lovelace. On profite de la présence, au sein du processeur graphique, de cœurs ray tracing de seconde génération et de cœurs Tensor de troisième génération. Dans un cas comme dans l’autre, l’idée est d'aboutir à un rendement deux fois plus élevé, pour de meilleures performances. Forcément.
L’architecture Ampere est aussi utilisée sur les GeForce RTX 3000 et sur les serveurs GeForce NOW pour la plateforme de streaming de jeu vidéo NVIDIA. Inutile de vous dire qu'il y en a sous le capot et juste pour vous donner un aperçu : voici quelques mesures réalisées avec l'incontournable 3DMark.
De l’intérêt du ray tracing
Lorsqu’il a lancé les cartes graphiques dites RTX, NVIDIA n’a pas clairement dévoilé la signification de ce sigle, mais tout le monde a pris le ‘R’ pour ray tracing tant cette technique de rendu a été mise en avant par la société américaine. Pour faire simple – et sans doute un peu schématique – le ray tracing vise à lancer un rayon pour chaque pixel qui doit être généré. Le rayon en question part du point de vue (de la « caméra ») en direction de chaque source de lumière présente dans la scène.
À partir de là, le chemin parcouru est « observé » et il devient possible de déterminer la couleur que doit avoir le pixel en fonction des différentes sources de lumière, de la présence d’autres objets ou des propriétés de la surface de l’objet. Au-delà de la seule théorie qui ne parle pas nécessairement à tout le monde, cette technique a surtout pour elle un réalisme bien supérieur à tout ce que l’on a pu connaître tout en étant plus simple à mettre en œuvre pour les développeurs.
Seule contrainte, l’extrême gourmandise de cette technique de rendu qui mettait à genoux les portables de génération précédente. La sortie des modèles RTX série 3000 a donné un vrai coup de fouet au ray tracing grâce notamment à la présence de cœurs au rendement doublés, même s'il reste très gourmand.
Si certains jeux se contentent du minimum syndical dans leur prise en charge du ray tracing, d’autres viennent passablement renforcer l’immersion du joueur. C’est notamment le cas sur le petit dernier de chez CD Projekt RED : jouer à Cyberpunk 2077 avec le ray tracing est assez stupéfiant et difficile de le désactiver quand on y a goûté.
DLSS et NIS à la rescousse
Plus connu par son sigle, le Deep Learning Super Sampling — ou DLSS donc — est une technique mise en place par NVIDIA afin d’offrir un bol d’air aux processeurs graphiques dans le cadre du ray tracing, mais pas seulement. Sur le principe, la chose est remarquablement simple. NVIDIA se repose sur l’intelligence artificielle pour « penser » l’image dans une définition plus importante que celle affichée réellement.
La première génération de DLSS n’était guère enthousiasmante, mais la technique a été affinée et elle permet aujourd’hui d’afficher sur un écran 1 440p une image qui n’a rien à envier au 2 160p (4K). L’intérêt est double : on profite d’une image plus belle qu'en définition native, mais surtout, le processeur graphique est moins sollicité. La fluidité de l’animation est préservée et l'on peut activer davantage d’effets.
Vous vous en doutez, le DLSS est utilisé conjointement au ray tracing. Alors que ce dernier monopolise toutes les ressources du processeur graphique, le DLSS « économise » de la puissance de calcul. Deux solutions complémentaires. Sans vous noyer sous les chiffres, notez que le DLSS est de plus en plus utilisé par les studios : on compte plus de 200 jeux et applications compatibles. Comme vous pouvez le voir ci-dessous, le gain de fluidité DLSS activé est de l’ordre de 200 % !
Les plus experts auront noté que, depuis septembre, NVIDIA insiste sur le DLSS 3. Une itération pas encore disponible sur laptop gaming, mais qui ne doit pas masquer les évolutions constantes de DLSS 2. La sortie de la 2.0 en avril 2020 ne représentait pas une fin en soi et les versions succèdent aux versions avec, à la clé, une image toujours plus précise et des performances en constante augmentation.
Un peu moins ambitieux, mais aussi plus simple à mettre en œuvre, le NVIDIA Image Scaling – ou NIS – vient upscaler l’image en se basant simplement sur l’algorithme Lanczos : on fait alors tourner le jeu dans une définition inférieure à celle de l’écran afin de gagner en fluidité et c’est le logiciel qui se charge de « combler les manques » afin que l’image ne perde pas (trop) en qualité et en netteté.
Le résultat obtenu avec NIS n’est pas comparable avec celui proposé par DLSS, mais ce dernier nécessite un investissement plus important de la part de NVIDIA comme des studios de développement. C’est pour cela que NVIDIA ne voit pas les deux techniques comme concurrentes, mais complémentaires. NIS est ainsi parfaitement fonctionnel sur des cartes graphiques un peu anciennes (sans RTX) et sur tous les jeux ne prenant pas en compte le DLSS.
Max-Q : des portables plus économes, plus silencieux
Qu’il s’agisse du ray tracing ou du DLSS, il n’est pas question de techniques spécifiquement conçues pour les ordinateurs portables. On les retrouve à l’identique sur toutes les cartes graphiques pour machines dites « de bureau ». Il en va toutefois bien autrement du Max-Q qui nous arrive aujourd’hui dans sa troisième itération avec toujours le même objectif en tête : rendre les portables plus fins, plus légers, plus sobres et moins bruyants.
En réalité, tout cela va ensemble, car un portable plus sobre va nécessairement entraîner une chauffe moins importante, nécessiter un système de refroidissement moins imposant, être plus léger et générer moins de nuisances sonores. NVIDIA se repose ici sur plusieurs techniques qui concourent toutes au même objectif final. Ainsi, le Dynamic Boost 2.0 se base sur l’intelligence artificielle pour allouer la puissance aux composants les plus importants à l’instant t. L’énergie est délivrée en fonction des besoins du GPU, de la mémoire et du CPU de sorte que les performances sont maximisées.
De son côté, le mode Whisper 2.0 fonctionne entre guillemets dans l’autre sens. L’idée est ici de permettre à l’utilisateur de garder le contrôle sur le niveau acoustique de son ordinateur portable. L’usager opte pour un niveau sonore qu’il juge « acceptable » et ce sont les algorithmes d’intelligence artificielle développés par NVIDIA qui se chargent d’équilibrer la puissance de la machine, ses besoins en énergie et la nécessaire ventilation pour garder un niveau de performances optimal.
Sans doute un peu plus anecdotique pour une majorité d’utilisateurs, NVIDIA se repose aussi sur l’activation de la fonctionnalité dite de Resizable BAR. Il s’agit ici de permettre au processeur central de la machine d’accéder instantanément à l’intégralité des données stockées dans la mémoire vidéo. Il n’est donc plus question de passer par divers relais qui constituaient autant de potentiels points de ralentissement dans la machine.
Reflex et Broadcast : les plus qui font du bien !
Qui dit portable de jeu ne dit pas seulement une image de grande qualité. De nombreux utilisateurs jurent effectivement bien davantage par la fluidité de l’animation – DLSS veille au grain – et une latence très faible. La latence, c’est cette mesure qui permet de déterminer le temps de réaction de la machine à nos sollicitations. Sur des jeux de gestion, plutôt lents, ça ne pose guère de problème, mais sur des jeux d’action ultra-compétitifs, le moindre décalage peut être coûteux.
NVIDIA a donc développé la technologie Reflex dont l’objectif est justement d’optimiser tout le processus de rendu de l’image de sorte que le GPU soit en mesure de réagir au mieux. Cette faible latence se traduit par une réactivité immédiate augmentant de fait la précision des tirs, la justesse des déplacements. Comme vous pouvez le voir sur le graphique ci-dessus, NVIDIA estime qu’avec Reflex il est en mesure de réduire de plus ou moins 50 % la latence observée sur les jeux.
Enfin, Broadcast s’adresse à un très large panel de joueurs et plus seulement les ultra-compétitifs. L’idée est ici de simplifier grandement la diffusion d’images – le streaming – de vos sessions de jeu afin, par exemple, d’améliorer le rendu de vos directs, sur Twitch par exemple.
Au travers d’un petit logiciel simple d’emploi, NVIDIA se propose de supprimer bruits parasites – les touches du clavier par exemple – et désagréables effets d’écho. Arrière-plan personnalisable et recadrage automatique contribuent aussi à rendre le live plus agréable.
Si nous insistons sur l'apport de Broadcast pour le jeu vidéo, il s'agit aussi d'un outil dédié aux visioconférences : suppression du bruit et de l'écho, élimination des interférences constituent autant de moyens d'améliorer la qualité de vos appels.
Un environnement logiciel plus riche, plus complet
Sans doute, moins importantes que Reflex et Broadcast, d'autres solutions logicielles ont été conçues par NVIDIA, année après année, afin de couvrir un champ d'application toujours plus large.
Encore en version bêta, Canvas exploite l'IA pour soutenir la création : à l'aide de formes et de lignes, il s'agit de créer un environnement que le modèle d'IA matérialise, en temps réel, avec des textures réalistes pour un résultat bluffant que l'on peut modifier à l'envi. Rendu initial et modifications se font toujours en temps réel et un export vers Adobe Photoshop est ensuite possible.
Dans l'air du temps, Omniverse se tourne vers le métavers dont il doit permettre l'agrégation des multiples outils de création. La plateforme Omniverse est ainsi présentée par NVIDIA comme le meilleur moyen de connecter et d'optimiser les tâches liées à la création de mondes virtuels à grande échelle, et ce, le plus rapidement possible.
Omniverse a évolué pour suivre les besoins des milieux de la création. Il fonctionne aujourd'hui autour d'applications de référence intégrées à un kit Omniverse, mais aussi via des plug-ins permettant collaboration et itération « en direct » sur des suites logicielles reconnues (3DS Max, Blender, Cinema 4D, Maya, Unity, Unreal Engine…).
Enfin, Studio n'est pas la moins intéressante des solutions NVIDIA, même si, là encore, elle s'adresse plutôt aux créateurs. La plateforme est davantage pour les infographistes que les joueurs et leur permet de profiter de pilotes dédiés à la prise en charge de l'accélération GPU au sein des applications les plus en vogue.
ASUS A15-TUF506ICB-HN119
- CPU Ryzen 5 plutôt costaud
- Belle dalle Full HD @ 144 Hz
- 16 Go de DDR4 et RTX 3050
- Peut vite monter dans les tours
- Tendance à la chauffe
Doté d'une brique d'alimentation relativement encombrante, l'ASUS A15 TUF est un portable assez costaud qui s'appuie notamment sur la puissance de son processeur six cœurs capable de grimper jusqu'à 4 GHz en mode turbo ! Histoire de faire bonne mesure et de constituer un remarquable duo de jeu vidéo, ASUS lui associe un GPU GeForce RTX 3050 qui n'est certes pas la plus puissante solution mobile NVIDIA, mais qui assure un bon équilibre.
ASUS n'a d'ailleurs pas cherché à aller trop loin du côté de l'écran : plutôt que de pousser pour une définition élevée inutile, le constructeur s'est focalisé sur la qualité. On reste sur une dalle IPS Full HD (1 080p), mais on profite de belles couleurs, bien fidèles, et d'une luminosité intéressante alors que la surface matte est peu sujette aux reflets. Par ailleurs, la réactivité de la dalle culmine à 144 Hz : cohérent pour cette RTX 3050 et à même de ravir les joueurs.
Comme souvent, un portable de jeu n'est pas particulièrement à son aise côté autonomie, mais ASUS a fait des efforts et si son A15 TUF est battu par les modèles dits « pro », il affiche une endurance presque record pour un modèle gaming. Une belle machine donc qui pourra aisément vous accompagner en week-end ou en vacances sans forcément rester scotché à la prise de courant.
HP Victus Gaming 15-fb0142nf
- Bonne GeForce RTX 3050 Ti...
- ... et Ryzen 5600H au taquet
- Écran de qualité, en 144 Hz
- On aurait aimé 16 Go de RAM
- Autonomie en retrait
Chez HP, le Victus Gaming 15 est logiquement le petit frère un peu moins costaud, mais aussi meilleur marché du Victus Gaming 16. Il est conçu autour d'un processeur dit Cezanne, le Ryzen 5-5600H d'AMD qui constitue un très bon choix de machine de jeux tout comme la carte graphique NVIDIA GeForce RTX 3050 dans sa version Ti. L'association des deux composants permet d'assurer d'excellents résultats, même sur des jeux très modernes.
Là où le bât blesse, c'est sur la quantité de mémoire vive embarquée. Oh, rien de dramatique, mais il est vrai que pour profiter pleinement de la machine, il faudra peut-être envisager de troquer les 8 Go livrés par HP pour 16 Go, mais rien ne presse. Comme sur la plupart des machines du moment, le stockage est confié aux bons soins d'un SSD de 512 Go : il assure des débits de premier plan, mais ne permettra pas d'installer tous les jeux.
Heureusement, HP a prévu un emplacement SATA pour étendre la capacité de stockage si le besoin s'en fait sentir. Enfin, nous apprécions qu'un soin particulier ait été porté sur l'écran qui, grâce à sa dalle IPS Full HD, est capable de rendre de belles couleurs tout en assurant une excellente fluidité de l'animation grâce à sa fréquence de 144 Hz. Une bonne machine pour se lancer dans le jeu vidéo.
HP Victus Gaming 16-d0418nf
- Puissance de la RTX 3060
- Équilibre avec le CPU Core i5
- Grand écran (16") en 144 Hz
- Petite faiblesse RAM (8 Go)
- Autonomie un peu légère
En adoptant une GeForce RTX 3060 @ 95 Watts, HP a clairement fait le bon choix. Le fabricant a eu la présence d'esprit d'associer cette solution graphique à un processeur Intel de génération Tiger Lake, le Core i5-11400H. Ses six cœurs à 2,7 GHz constituent le compagnon idéal à un GPU parfaitement calibré pour le jeu en Full HD (1 080p), définition native de l'écran 16 pouces retenu.
Forcément, nous sommes un chouia déçus par la présence de 8 Go de mémoire vive, mais cela ne devrait pas poser plus de problèmes que cela, compte tenu de la définition que nous venons d'évoquer. La plupart des jeux du moment tourneront à merveille sur une telle configuration et, en dehors des titres les plus exigeants, on pourra se hasarder à activer les fonctionnalités ray tracing.
La réactivité de la dalle (144 Hz) est un véritable bonheur pour tout ce qui est jeu compétitif : les amateurs de Fortnite seront aux anges ! Pour la forme, on remarquera que la batterie n'est pas la plus puissante qui soit – l'autonomie sera un peu juste pour les globe-trotters – et le SSD livré n'est « que » de 512 Go : un second slot M.2 est toutefois disponible pour étendre cette capacité.
MSI GF63 Thin 11UD-1042FR
- Portable de jeu compact et léger
- Bon équilibre entre CPU et GPU
- Belle dalle IPS G-Sync et 144 Hz
- « Seulement » 8 Go de RAM
- « Seulement » 512 Go de SSD
En associant un processeur Core i5-11400H Tiger Lake-H de chez Intel avec ses six cœurs à 2,7 GHz et une carte graphique GeForce RTX 3050 Ti signée NVIDIA, MSI a clairement fait le choix de la complémentarité. L'objectif du fabricant était d'aboutir à une machine puissante en mesure de faire face à l'immense majorité des jeux vidéo du moment sans trop grever la portabilité : avec moins de 1,9 kilogramme sur balance, il est l'un des plus légers.
Pourtant, il intègre tout de même une dalle IPS de 15,6 pouces pour une définition maximale de 1 920 x 1 080 pixels. Comme sur la plupart des portables gaming, l'idée est bien sûr de ne pas trop monter en définition pour garder intacte la fluidité de l'animation. Une donnée particulièrement importante sur un écran aussi réactif : le 144 Hz est un plaisir coupable pour quiconque y a goûter et il est important que la carte graphique puisse s'y adapter.
MSI peut paraître un peu léger avec ses seulement 8 Go de mémoire vive, mais le fabricant laisse un emplacement SODIMM disponible pour étendre cette capacité. Même chose pour le stockage : le SSD 512 Go sur slot M.2 est accompagné d'un emplacement 2,5 pouces pour un disque de grande capacité. Reste la question de la batterie : ce n'est pas le point fort de ce GF63 Thin qui peut tout de même tenir environ 5 heures. Pas mal du tout.