La compagnie ferroviaire a commandé ses 12 premiers trains à hydrogène, pour le compte des régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est et Occitanie.
SNCF Voyageurs, la filiale de la compagnie dédiée au transport ferroviaire de passagers, a annoncé ce jeudi 8 avril avoir commandé auprès d'Alstom ses premiers trains bi-mode électrique/hydrogène. Au total, la commande concerne 12 trains avec deux rames en option, pour une facture s'élevant à 190 millions d'euros. Quatre régions françaises se partageront les appareils, baptisés « Coradia Polyvalent H2 » : les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-France-Comté, Grand Est et Occitanie.
Des trains pouvant « rouler » sur 600 kilomètres hors des lignes électrifiées
L'histoire est en marche, et la bataille pour une franche baisse des émissions de CO2 du transport ferroviaire lancée ! Car après les trains à vapeur, thermiques, ou encore électriques, voilà qu'est entamée la révolution du train à hydrogène.
Les différentes parties au projet se félicitent d'avoir enfin pu aboutir à cette commande, qui en précède d'autres, au terme de deux ans de travail autour du projet.
Le train Coradia Polyvalent bi-mode électrique et hydrogène doit répondre à la transformation et à la mixité du réseau ferré national, qui pourrait être de plus en plus sollicité avec la fermeture de certaines lignes aériennes intérieures. Le Coradia Polyvalent H2 est censé proposer une autonomie de 600 km sur des portions de lignes qui ne sont pas électrifiées. Avec ses quatre voitures et une longueur de 72 mètres, il peut embarquer jusqu'à 218 passagers assis et présente, selon son fabricant le géant français Alstom, des performances dynamiques et de confort similaires à la version électrique-diesel.
Alstom va dédier six de ses sites français à la fabrication des trains à hydrogène
Jusqu'à maintenant, les régions françaises ont commandé près de 400 Coradia Polyvalent bi-mode électrique-thermique et tout électrique, depuis 2011. La gamme des Coradia Polyvalent capte plus de 2 000 emplois aujourd'hui en France, chez Alstom (qui poursuit son ambition de devenir un géant mondial de la mobilité verte) et ses différents fournisseurs. Six des 15 sites français de la multinationale vont d'ailleurs participer au projet.
À Tarbes (Hautes-Pyrénées), on s'occupera des chaînes de traction et du développement de la propulsion hydrogène. Du côté de Reichshoffen (Bas-Rhin), on prendra en charge la conception de l'assemblage, alors que les moteurs viendront d'Omans (Doubs). Le Creusot (Saône-et-Loire) aura à sa charge les bogies, l'informatique embarquée proviendra de Villeurbanne (Rhône) et le design sera assuré à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis).
Les premiers trains seront financés à hauteur de 47 millions d'euros par l'État, comme l'a confirmé jeudi le ministre délégué Jean-Baptiste Djebbari. « La France a tout pour devenir un champion de l'hydrogène : le gouvernement est pleinement engagé pour faire de cette ambition une réalité », a-t-il déclaré. De son côté, le président-directeur général de SNCF Voyageurs, Christophe Fanichet, a salué une commande qui « marque une étape historique pour la mobilité propre, en concrétisant le déploiement dans les régions d’une nouvelle solution ferroviaire à zéro émission directe ».