Les critères retenus pour classer les plus grands possesseurs de datacenters de la planète sont la transparence des informations données, l'emplacement des infrastructures, la réduction de l'impact environnemental, le pourcentage d'énergie issue de sources renouvelables et le pourcentage issu du charbon.
Le classement met cette année Yahoo en tête. Avec 55,9% d'énergie issue de sources renouvelables, il est aussi celui qui a su le mieux choisir l'emplacement de ses installations. Son taux d'utilisation du charbon, de 18,3%, est bien moins important que le deuxième du classement : Google, avec ses 34,7%. On se rend compte à la lecture du rapport de Greenpeace que les grands constructeurs dépendent encore beaucoup de cette source d'énergie ancienne. Beaucoup tournent aux alentours de 30, 40, voire 50% pour Facebook, Apple, IBM ou HP.
Ces trois derniers sont d'ailleurs les moins bons élèves du classement. Apple n'utilise que 6,7% d'énergies renouvelables pour approvisionner ses datacenters, quand HP est à 9,9% et IBM à 10,9%. Les autres entreprises du classement s'en sortent moyennement dans l'ensemble, avec 20 à 25% d'énergie renouvelable pour 30 à 40% de charbon. Notons au passage que le delta est fourni par l'énergie nucléaire, beaucoup plus médiatique depuis la catastrophe de Fukushima au Japon, mais bien moins grave sur le plan écologique que le charbon pour Greenpeace.
Au passage, Greenpeace note les efforts entrepris par IBM pour réduire son empreinte écologique en améliorant l'efficacité de ses infrastructures et « son refus d'utiliser des compensations pour atteindre ses objectifs environnementaux, auxquelles il préfère appliquer des politiques de réduction des émissions et des dépenses énergétiques. » Même traitement pour Google, qui fait des efforts importants pour développer les énergies renouvelables. A l'inverse, Facebook n'aurait mis en place aucune stratégie de ce type, et Twitter aurait même aggravé son cas en s'installant dans l'Etat de l'Utah, où ses infrastructures utilisent l'électricité essentiellement produite à partir du charbon.
Evidemment, ces résultats sont à prendre avec des pincettes. Greenpeace est un militant de la cause écologique, et pour ce classement comme pour celui des fabricants de matériels électroniques grand public, il convient de rappeler qu'il applique des critères qu'il détermine lui-même, mettant les dégagements de gaz à effet de serre et les approvisionnements énergétiques avant la politique de gestion de l'eau douce, dont les datacenters sont de très gros consommateurs, par exemple. Mais son étude, publié ci-dessous en intégralité, apporte des enseignements intéressants sur les stratégies de nos géants du monde hi-tech :
Ce document donne le détail des calculs pour les approvisionnements énergétiques :