Baptisé Astra, le bébé de HPE a été conçu en partenariat avec le Department of Energy - DoE - américain. Encore à l'état de prototype, ce supercalculateur intégrera les bureaux du Laboratoire National de Sandia afin d'aider à la recherche dans le nucléaire. HPE continue ainsi dans la voie ouverte en 2017 par son projet The Machine visant à développer des super-ordinateurs orientés vers des échanges mémoire hyperrapides plutôt que vers la puissance de calcul brute.
En effet, à l'heure actuelle, la plupart des ordinateurs destinés aux calculs lourds misent tout sur leur puissance brute. Le système Summit, le plus puissant au monde, est doté de 9 000 processeurs IBM Power9 à 22 cœurs et de plus de 27 000 GPU Nvidia Tesla V100. Il peut accomplir des calculs à la vitesse de 200 pétaflops. Il est d'ailleurs le premier à avoir accompli un calcul exascale, c'est-à-dire un milliard de milliard d'opérations scientifiques par seconde.
De nouvelles ouvertures pour les supercalculateurs
HPE vise cependant d'autres frontières avec Astra. Selon l'entreprise américaine, les échanges mémoire sont actuellement un frein aux supercalculateurs actuels. L'utilisation de puces ARM permettrait d'augmenter la vitesse de ces échanges tout en diminuant la consommation énergétique. HPE estime qu'aujourd'hui, 90% de la puissance des super-ordinateurs est dédiée aux communications entre la mémoire et le stockage.Basé sur le système Apollo, Astra est doté de 145 000 CPU répartis dans 2 592 serveurs double cœur. Les processeur ThunderX2 à 28 cœurs utilisés par HPE offrent aussi huit canaux mémoire contre six sur les architectures x86 utilisées actuellement. Ceci permet au bébé de HPE de développer une puissance de calcul de 2.3 pétaflops, ce qui en fait l'un des 100 plus puissants supercalculateurs au monde. Il gagne aussi la première place au sein des super-ordinateurs ARM.
Si le prototype Astra reste bien en-dessous de Summit en termes de puissance, il devrait néanmoins permettre de participer à l'émergence des calculs exascale d'ici 2021. Il servira aussi au sein de Sandia à déterminer comment les architectures ARM pourront être améliorées dans le futur.