Le marché des tablettes en France devrait atteindre sans surprise un nouveau record cette année. D'après les projections de l'institut GfK, revues à la hausse de 1 million d'unités, il se vendra dans l'Hexagone 6 millions de tablettes d'ici la fin 2013. Un chiffre à comparer avec les 3,6 millions de terminaux écoulés l'an passé, et les 1,5 million de 2011. Mais si cette croissance reste soutenue, elle ralentit.
Entre 2010 - année de départ d'un marché de masse avec le lancement de l'iPad d'Apple - et 2011, la progression a été de 250%. Entre 2011 et 2012, où d'autres acteurs comme Samsung et ses Galaxy Tab ont percé, la croissance s'est située à 140%. Et entre 2012 et cette année, la variation devrait atteindre 65%. GfK de conclure que « la contradiction aura vite rattrapé le marché de la tablette tactile en France ».
D'un côté, les fabricants veulent « valoriser l'innovation liée aux usages du tactile ». De l'autre, ils taillent dans les prix pour être raccord avec les attentes de la distribution, « qui cherche à générer du trafic ne magasin avec une politique de prix bas ». Ainsi au premier trimestre, le prix des tablettes a fondu de 32%. Or d'après le cabinet, ces deux logiques pourraient s'avérer contradictoires, ce qui entamerait la longévité de ce marché.
Le prix moyen d'une tablette passe à 271 euros
Pour François Klipfel, directeur général adjoint chez GfK Consumer Choices France, cette baisse tarifaire « est le signe indéniable d'un marché dont l'argument majeur reste le prix ». Selon lui, « les concessions que cela implique au niveau de l'expérience consommateur ne disent en revanche pas si ce dernier y trouvera son compte sur le long terme ». L'argument du prix est particulièrement fort chez Amazon et Google qui vendent leurs tablettes à prix coûtant, sans réaliser de bénéfices liés à la vente. De quoi proposer des prix planchers.
Ces tarifs, situés parfois sous la barre des 200 euros, n'auraient pas non plus été possibles sans les avancées « considérables » de l'outil de production asiatique, note GfK. Ces tablettes positionnées sur le low-cost - à un prix de 271 euros en moyenne -, combleraient sur ce segment le recul des netbooks de 40% en 2012. D'après l'institut, la grande distribution a ainsi « plus que compensé par les tablettes pour générer du trafic ».
Un autre levier de la baisse des prix est la tendance à des tailles d'écran plus basses. Apple s'y est mis également avec l'iPad Mini introduit en octobre 2012. Et le succès se vérifie : au premier trimestre, le terminal de 7,9 pouces a cannibalisé les ventes de son grand frère de 9,7 pouces, commercialisé 170 euros de plus.
Sur ce premier trimestre, la croissance en France reste malgré tout inférieure à ce qui est observé à l'international. IDC relevait début mai une progression de 142%, avec plus de 49 millions d'unités.