Google Glass : les usages auxquels pensent les professionnels

Olivier Robillart
Publié le 22 juillet 2014 à 15h37
Les professionnels cherchent à tirer parti des premiers prototypes de lunettes connectées. Les secteurs de la banque, du tourisme ou de la santé réfléchissent à des moyens de développer des services autour de ces produits, certains présentent même des premiers concepts. Toutefois, rien ne dit encore si de nouveaux usages naîtront de ce type d'outil.

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Les Google Glass embarquent nativement plusieurs services comme la navigation GPS, la possibilité de consulter ses e-mails, son compte Twitter ou bien encore de réaliser des captures photo ou vidéo. Les professionnels cherchent désormais à utiliser ces outils simples pour proposer leur propre application.

Google a bien saisi le message et a lancé en juin dernier son programme dédié aux entreprises. Baptisé « Glass at work », son objectif est de permettre le développement d'applications professionnelles pour ces lunettes en apposant par exemple un logo « Glass certified » sur les programmes développés par les sociétés partenaires.

En outre, le programme informe les développeurs des mises à jour très régulières (environ toutes les 2 semaines) du système faisant fonctionner les lunettes. « Glass at work » dresse enfin l'ensemble des bonnes pratiques pour développer une application de ce type.

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Jusqu'à présent, seulement 5 sociétés américaines se sont jointes au programme. D'autres présentent leurs premiers concepts et tablent sur la création de nouveaux usages. Certains secteurs sont même particulièrement étudiés par les professionnels.

La réparation et la maintenance

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Au sein du programme « Glass at work », les sociétés APX et Wearable Intelligence ont rapidement répondu à l'appel. Elles proposent des applications destinées aux travailleurs qui doivent se rendre physiquement sur un site. Ces derniers peuvent, lors d'opération de manutention ou de réparation (d'une fuite d'eau par exemple), disposer d'informations sur l'état d'un réseau, d'un véhicule et savoir quelles sont les manipulations à effectuer sur un élément mécanique.

Plus particulièrement, le secteur automobile a déjà bien saisi la tendance et certains constructeurs développent leurs applications. Tesla propose par exemple au conducteur de connaître l'état de charge de son véhicule électrique ou bien encore de gérer la température de l'habitacle. Plusieurs applications se sont d'ailleurs inspirées de ce modèle et délivrent, à l'instar de la société SemaConnect, un service permettant de savoir où se situent les bornes de recharges pour les voitures électriques.

La banque et l'assurance

Les banques ont rapidement proposé des services destinés à la gestion des documents personnels ou à la sécurité. Certaines ont développé un outil permettant de scanner les relevés de compte ou les déclarations d'impôts afin de les stocker dans un coffre-fort numérique. D'autres proposent de consulter ses comptes, géolocaliser le distributeur de billets ou l'agence bancaire la plus proche, ou encore de contacter un conseiller.

Par extension, les assurances pourraient également proposer le recours à ce moyen pour prendre des clichés d'un sinistre afin de transmettre un dossier.

La relation client

En matière de relation avec les clients, tout a déjà été utilisé. L'e-mail, le chat, le téléphone... les professionnels réfléchissent donc à étendre le domaine du CRM aux objets connectés. Sur ce domaine, Voyages-Sncf a tenté l'expérience et présente son outil de vidéo-chat. Développé par Octo Technology, le programme permet à un internaute de contacter le service client via ses lunettes.

Le téléconseiller accède à la vidéo enregistrée en direct par les Google Glass et est alors en mesure de livrer des instructions au client par le biais de simples notifications. Il peut ainsi diriger la personne avec qui il discute en lui disant par exemple de se diriger vers le bas du portail, pour qu'il y trouve des informations plus pertinentes.

L'application est actuellement testée par Voyages-sncf, la société cherche désormais à confronter son concept à des utilisateurs. En fonction des retours, la société choisira ou non de modifier son application.

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Le tourisme

Les lunettes connectées se connectent principalement en WiFi. Les Google Glass disposent également d'un capteur Bluetooth autorisant l'appairage avec un smartphone. L'utilisateur peut donc être mobile et bénéficier d'une connexion 3G/4G, sous réserve de pouvoir profiter d'une autonomie suffisante.

Certains spécialistes du tourisme misent sur cet élément « mobilité » et proposent, tel Guidio, de faire une visite guidée d'un musée ou d'un lieu touristique. Le service est alors à même de reconnaître une œuvre d'art présente dans sa base d'informations et d'y lier un contenu vidéo ou audio.

La liste n'est pas exhaustive et d'autres domaines disposent déjà d'applications Google Glass. Dans la santé par exemple, des outils proposent aux praticiens d'accéder aux données des patients. Ces applications peuvent également autoriser la diffusion de vidéos. Enfin, les médias (par la publication de notifications), le sport, la cuisine ou bien encore l'habillage et la grande distribution tentent déjà de tirer parti des dispositifs de lunettes connectées.

« Le sujet n'est pas encore mûr »

Si les entreprises testent dès à présent leurs services, la plupart des développements ne sont pour l'instant que de projets. Les Google Glass restent des prototypes et ne sont pas encore ouvertement commercialisées pour le public. De même, certaines limitations techniques (autonomie, puissance, interface) jouent encore en la défaveur du dispositif.

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Toutefois, la question des usages est centrale afin de déterminer si ces lunettes seront ou non adoptées dans un futur proche. L'élément différenciant de ce type de produit par rapport à un autre objet connecté s'avère être la vidéo, les professionnels vont donc devoir développer des applications apportant une réelle valeur ajoutée. Sans quoi, le public ne se dirigera pas vers ce type d'outils.

Pour Frédérique Ville, Directrice de l'Innovation chez Voyages-Sncf.com, le sujet est intéressant mais « n'est pas encore mûr. Nous explorons le sujet et nous voulons prendre notre temps avant de disposer d'un usage concret, utile avec les lunettes connectées ». Les lunettes connectées ont toutefois un point fort : « les mains des voyageurs sont prises par les bagages, les lunettes permettent donc une approche différente de ce que l'on connaît déjà ».

Un point de vue partagé par Mathieu Hausherr, consultant pour Octo Technology : « Google est allé très loin pour développer des choses. Le GDK (Glass Development Kit) permet de faire du offline, du temps réel, de jouer sur le matériel des lunettes. Il existe toutefois des limitations dues au hardware à cause notamment d'un processeur qui chauffe beaucoup, cela complique le recours à certains usages ».

Des limitations comprises par Google. Le groupe a déjà rectifié le tir et supprimé certaines fonctionnalités de ses lunettes puisque le dispositif s'éteint désormais de lui-même lorsqu'il chauffe trop. Certains changements ont également été apportés en matière de vidéo pour que les lunettes soient moins énergivores.

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