Aucune communication officielle n'a entouré la fin de vie, relevée par MiniMachines, de cette société apparue il y a tout de même 23 ans. Contactée, l'agence BPR France affirme ne plus s'occuper des relations presse de Memup depuis deux mois environ. Une tâche confiée à l'agence Open2Europe, qui se limite à dire que « la société n'existe plus, donc nous n'avons plus à gérer ses relations publiques depuis près d'un mois ».
D'après Channel Business Partners, la société a été placée en liquidation judiciaire le 9 juillet 2014 par le tribunal de Créteil. Comme le réclame cette procédure, un mandataire judiciaire a été nommé. Il s'agit de l'étude Gilles Pellegrini, laquelle nous confirme avoir bel et bien avoir recommandé la liquidation judiciaire. Franck Kalifa, président et fondateur de Memup, Laurent Samama, directeur commercial et Sophie Tortosa, contrôleur de gestion, ont été contactés individuellement et n'ont pas donné suite à nos sollicitations.
Fondée en 1991, Memup se décrivait sur son site comme « une marque Française reconnue sur le marché européen » et « historiquement connue pour le stockage ». Des clés USB aux disques durs externes, la société s'est ouverte peu à peu au multimédia en commercialisant des baladeurs MP3 puis, en 2011, des tablettes Android. En mai 2014, Memup profitait du MedPi pour présenter sa première tablette sous Windows 8.1.
L'échec de la diversification
Suivant une stratégie proche de son concurrent français Archos - également en difficulté financière -, Memup présentait lors de ce même événement la SideWatch, une montre connectée. Un pari audacieux quand on sait que même les grands constructeurs, adossés à un puissant marketing, ne parviennent pas à imposer leurs montres - en englobant les autres objects connectés, les analystes sont cependant optimistes pour ce marché.Ce n'est pas tout. Le français avait aussi misé sur la cigarette électronique, un segment auquel la banque Goldman Sachs promet un bel avenir. Mais aussi d'autres objets connectés à la mode comme le bracelet, la balance et l'ampoule... lesquels ressemblaient vivement aux modèles respectifs de Fitbit, Withings et Belkin. Avec une qualité de finition réputée à minima, Memup misait plutôt sur le prix pour gagner des clients.
Memup prévoyait de doubler son chiffre d'affaires en 2012 grâce à un changement de ses relais de croissance. Très dépendante du marché français et des périphériques de stockage à destination du grand public, la société s'est mise en tête d'étendre son champ d'action à l'international avec l'objectif d'en tirer la moitié de son chiffre d'affaires en 2012, mais aussi de cibler davantage les professionnels. En août 2013, Memup remportait un appel d'offre lancé par le Conseil général de l'Oise pour équiper 11 000 collégiens de tablettes.
Cette stratégie d'ouverture vers les marchés encombrés des tablettes et des objets connectés n'a visiblement pas porté ses fruits, ce qu'on ne peut pas mesurer, car la société ne publie plus ses comptes depuis 2012. Deux semaines avant sa liquidation, Memup lançait la Bubble Splash, une enceinte bluetooth étanche.