Orange s'apprête à céder 80 % de Dailymotion à Vivendi

Thomas Pontiroli
Publié le 07 avril 2015 à 18h02
Avec Vivendi, Orange tient peut-être un repreneur pour Dailymotion. Ce scénario plairait davantage à l'État qui ne voulait pas d'un repreneur non-européen tel que Yahoo en 2013, ou le hongkongais PCCW.
Article mis à jour en bas de page : Orange et Vivendi entrent en négociations exclusives

Et si Vivendi reprenait tout Dailymotion ? Le propriétaire d'Universal Music et de Canal+ a confirmé lundi 6 avril avoir formulé une offre - de 250 millions d'euros, selon Le Monde - à Orange, actionnaire à 100 % de la plateforme de streaming vidéo. Dans le même temps, le fonds d'investissement hongkongais PCCW, entré en négociations non-exclusives depuis la mi-mars pour reprendre 49 % de Dailymotion, a jeté l'éponge.


0230000007970887-photo-dailymotion.jpg
Fimalac, le propriétaire de Webedia (Allociné, 750g, OverBlog...), aurait aussi manifesté son intérêt... - Crédit : Dailymotion.


Vivendi est engagé dans un recentrage sur les médias, dont les derniers tournants sont la cession de SFR à Numericable en 2014 ainsi que celle de l'opérateur brésilien GVT. Disposant d'une réserve de cash évaluée à 15 milliards d'euros selon des analystes, le groupe envisage des acquisitions afin de créer des ponts entre TV et musique. Racheter un site de streaming et ses 137 millions de visiteurs uniques par mois aurait du sens.

En se tournant vers l'Asie - son troisième marché -, Dailymotion pouvait enfin espérer devenir un leader. Cela aurait pu être le cas en Chine, où Google et sa plateforme YouTube peinent à se développer, contrairement à l'Europe et à l'Amérique du Nord, où la plateforme française est larguée en parts de marché. Mais c'était sans compter, une nouvelle fois, avec l'intervention de l'État, actionnaire à 24,9 % d'Orange. Il a son mot à dire.

Un avenir européen pour Dailymotion

Officiellement, le ministre de l'Économie Emmanuel Macron n'a pas dit sa préférence pour un dossier ou un autre. Mais lorsqu'Orange est entré en discussion avec le hongkongais, le ministre est vite monté au créneau. Sans mettre son veto, comme son prédécesseur Arnaud Montebourg avec Yahoo en 2013. Mais en invitant l'opérateur à ne pas entrer en négociations exclusives, au vu de « l'enjeu de souveraineté européenne ».

PCCW l'a reconnu dans un communiqué cité par Reuters. L'arrêt des négociations avec l'opérateur a résulté d'une « volonté exprimée du gouvernement français de favoriser la recherche d'une solution européenne ».

Avec ce rachat, Vivendi enverrait un signal rassurant à ses actionnaires, à deux semaines de son assemblée générale annuelle, alors qu'ils s'interrogeraient sur ce que compte faire le groupe du capital accumulé après plusieurs cessions (SFR, mais aussi Activision en 2013 pour 6,2 milliards d'euros). Alors que Fimalac (Allociné, Jeuxvideo.com...) s'est aussi montré intéressé par Dailymotion, la préférence d'Orange irait à Vivendi.



Mise à jour : Orange et Vivendi entrent en négociations exclusives

L'opérateur a confirmé, mardi 7 avril dans l'après-midi, son entrée en négociations exclusives avec Vivendi pour lui céder 80 % du capital du site de vidéo. Pour Orange, il s'agit « d'adosser Dailymotion à un partenaire stratégique dans les contenus capable de lui donner les moyens d'accélérer sa croissance pour en faire l'une des plus grandes plateformes mondiales ». De son côté, Vivendi pourrait « valoriser de manière significative ses contenus en détenant le contrôle d'une plateforme mondiale de distribution ».

Article initialement publié le 7 avril 2015 à 11:00


A lire également :


Thomas Pontiroli
Par Thomas Pontiroli

Aucun résumé disponible

Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles