Vessel veut concurrencer YouTube mais avec une offre payante

Thomas Pontiroli
Publié le 20 avril 2015 à 17h40
Vessel tente d'exister dans le streaming vidéo en proposant du contenu exclusif aux internautes 72 heures avant YouTube, et en promettant aux créateurs une part des revenus plus généreuse.

Partant du constat que les plateformes de streaming vidéo financées par la publicité, comme YouTube et Dailymotion, ne sont pas rentables, même après dix ans d'existence, et même avec une audience colossale, Vessel a décidé d'attaquer ce marché sur un autre front : celui de l'abonnement payant. Fondée par Jason Kilar - à l'origine de Hulu, un concurrent de Netflix -, la plateforme séduit pour l'instant les investisseurs.


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Vessel essaie d'attirer des créateurs à valeur ajoutée pour justifier l'abonnement payant.


Après avoir reçu 75 millions de dollars en juin 2014, en partie apportés par le patron d'Amazon, Jeff Bezos, la plateforme vient de recevoir 57,5 millions de dollars. Une somme qui traduit la confiance des investisseurs dans le modèle économique choisi par Vessel, alors que YouTube lui-même tente le pari de l'abonnement.

Il en coûtera 3 dollars par mois aux adeptes de cette nouvelle plateforme. Pour ce tarif, ils auront accès en exclusivité et ce, pour 72 heures minimum, à du contenu encore absent de YouTube et des autres sites. Passé ce délai, les créateurs auront le loisir de diffuser leurs vidéos ailleurs. La faible audience de Vessel à ce jour comparé à la filiale de Google lui interdit d'imposer une exclusivité absolue sur la diffusion du contenu. En effet, il ne peut pas garantir que les créateurs seront suffisamment payés. Mais il a un autre argument.

Une fuite en avant ?

Afin d'attirer des créateurs, Jason Kilar leur propose une redistribution plus avantageuse. Vessel reverse 60 % des recettes de l'abonnement, et 70 % des revenus publicitaires - son modèle économique repose aussi sur la pub. Alors que YouTube leur reverse 55 %. Vessel garantirait aussi une meilleure monétisation des vidéos par la publicité, avec un coût pour 1 000 impressions (CPM) supérieur à YouTube. Est-ce que ce sera assez ?

Peut-être qu'en attirant un certain nombre de créateurs, Vessel trouvera son équilibre. La plateforme en recense 175 aujourd'hui, comme Machinima, A+E Networks, CollegeHumor, FunnyOrDie, et d'autres. Le problème est que Vessel pourrait vite devenir l'arroseur arrosé, car une plateforme concurrente appelée « 8 » essaie de la prendre à son propre jeu, en promettant de reverser aux créateurs... 80 % des recettes.


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